Aéronautique : les PME peinent à trouver de jeunes ingénieurs

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Par Thierry Regond Publié le 4 juillet 2013 à 2h30

Après la période des études, avec son lot d'épreuves et de choix difficiles, vient une seconde étape d'orientation : petite ou grande entreprise, pour autant que la question se pose ainsi pour les jeunes. Aujourd'hui en effet, la liberté du choix n'est plus complète, l'objectif principal est d'obtenir un emploi. Il est toutefois possible de concilier objectifs et débouché professionnel en élargissant son spectre de recherche. Amener les jeunes talents à réfléchir sur la dichotomie grande entreprise / PME pourra leur permettre de prendre un départ plus affirmé.

Les jeunes diplomés sont plus attirés par les grandes entreprises

Quand on est dans le vague, sans idée préconçue, on est attiré par le connu, les grandes sociétés, celles qui ont de la notoriété et éventuellement qui se vendent auprès des jeunes. Dans le classement de L'Etudiant des entreprises préférées des écoles d'ingénieurs (avril 2013), ça n'est pas une surprise, aucune PME ne figure au milieu des grands noms tels que EADS, Safran et Dassault. Sans grande originalité, ces sociétés mettent en avant leur secteur, plus ou moins attractif, mais surtout un certain nombre d'avantages matériels et des promesses d'évolution : possibilité de naviguer dans des filiales, d'accéder à des formations. Malheureusement il y a peu de places et beaucoup de concurrence. Ce que l'on ne voit pas, ce sont les contraintes, le formatage, la hiérarchisation à outrance, une organisation pointilleuse qui cherche à garantir un certain objectif d'efficacité, y compris avec des personnes qui ne seraient pas au niveau.

En résumé, ce système contraignant et déresponsabilisant n'est pas ce que recherchent les jeunes talents, qui souhaitent au contraire à s'épanouir en donnant cours à leur créativité. En revanche, des personnalités ambitieuses et brillantes peuvent tirer profit du système qui favorise des progressions rapides. Il est en effet conçu pour détecter les profils qui sortent du lot mais qui correspondent à l'image fabriquée par la grande entreprise qui cherche par là-même à se valoriser. Attention toutefois au risque d'entrer dans une machine à fabriquer des leaders capable uniquement de progresser au détriment des autres, cela ne marche pas sur le long terme et ce type de modèle a donc tendance à disparaître. Le handicap des grandes entreprises est qu'elles tendent à se préoccuper de leur taille et non plus de leurs performances, comme un individu en surpoids se préoccupe de ses kilos superflus et non pas de sa santé... Le propos n'est pas de dénigrer les grandes entreprises, qui cherchent à se décomposer en petites unités plus agiles pour retrouver un esprit PME, mais d'apporter simplement un éclairage que n'ont pas nécessairement les jeunes dont la connaissance du monde de l'entreprise est forcément limitée.

Les PME essayent d'attirer les ingénieurs

La PME, pour autant qu'elle ait un projet et des dirigeants sérieux, présente une alternative très intéressante aux grandes entreprises. Beaucoup de jeunes diplômés l'ont d'ailleurs compris, puisqu'environ un quart d'entre eux débute dans une entreprise de moins de 100 salariés. Outre l'ambiance que l'on imagine plus décontractée, les conditions de travail, axées sur la recherche de l'efficacité avec des outils performants ainsi qu'un salaire qui peut être motivant et surtout évolutif, sont des sources d'attractivité majeures pour les jeunes talents.

En réalité, les PME dynamiques sont de grandes sociétés en puissance qui n'ont pas encore les défauts provoqués par le besoin de contrôle, du fait de leur concentration sur leurs marchés et des moyens dont elles disposent pour les conquérir : mobilité, pertinence, efficacité. De fait, en période de morosité économique, les PME s'en tirent mieux que les grands groupes et près des deux tiers prévoient de recruter dans les mois à venir. La PME se doit de créer les conditions de la performance, elle ne peut se permettre la médiocrité, elle n'a pas le temps d'attendre. Elle repose souvent sur l'expérience de son fondateur, qui justement cherche des relais pour faire avancer encore son rêve. Ce mode de fonctionnement permet une grande proximité avec le noyau dur expérimenté de l'entreprise et la possibilité d'absorber rapidement les connaissances dont manque notre jeune. Pour autant certaines écoles se rapprochent du monde de l'entreprise et ont par exemple recours à l'alternance pour compléter la formation des jeunes. Cela leur permet de développer des compétences et une meilleure vision du fonctionnement d'une entreprise.

Un avenir prometteur au sein d'une PME

Le management de la PME cherche donc à s'appuyer sur des personnes qui auront à la fois la compétence technique mais aussi un savoir être, deuxième dimension indispensable au développement de l'entreprise. Cette qualité se manifeste par des qualités personnelles que sont l'autonomie, l'écoute, la capacité à travailler en équipe et une volonté de réussir. A ces conditions, l'avenir du jeune talent dans l'entreprise est assuré, il pourra ainsi obtenir les outils nécessaires et organiser son travail et son évolution de part un seul critère, ses résultats. Un terreau fertile dans lequel on insère une jeune pousse ne peut que réussir. Une compétence reconnue dans son domaine, accompagnée de preuves de succès personnels fait que la trajectoire montante devient bien ancrée. La possibilité de toucher à tout, c'est à dire de tout apprendre du fonctionnement de l'entreprise est une richesse, elle permet une plus grande polyvalence. Cette capacité à gérer des situations complexes, avec la pression qui les accompagne est un atout fort qui façonne autant qu'il pourrait paralyser.

La PME, tendue vers ses objectifs, ne joue pas de politique interne, investit dans ses ressources et se transforme en faisant grandir ses hommes et ses femmes. Elle leur offre la possibilité de s'exprimer par l'innovation, par l'utilisation des techniques fraîchement acquises et dont il faut rapidement utiliser les atouts pour garder cette dynamique et cette compétitivité sans cesse remises en question.
Choix de parcours, choix de personnalités, il est souhaitable d'avoir une diversité de propositions pour que chacun puisse s'orienter et s'épanouir. Avec la PME, moins de confort à première vue, mais la possibilité d'enrichir son parcours professionnel en bâtissant sa propre expérience et la possibilité de choisir encore, une fois le bagage professionnel bien rempli, de basculer dans une plus grande structure. Dans le sens inverse, il n'est pas certain que la transition fonctionne aussi bien.

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Titulaire d'un diplôme d'études universitaires générales, Licence et Maîtrise de Droit des Affaires (Institut d'études judiciaires - Institut d'études politiques) de Bordeaux I, M. REGOND complète sa formation par un diplôme d'études supérieures spécialisées de Droit des Affaires et Fiscalité de Bordeaux I.En mars 1990, il débute sa carrière comme Avocat Associé au Cabinet FIDAL.Il assure ensuite à partir de 1995 les fonctions de Manager Associé puis de Directeur associé au sein de la Direction Régionale de Lyon ou il dirige une équipe de 8 avocats.Il crée et développe alors un fonds de clientèle en droit des affaires de plus de 350 sociétés, un pôle droit bancaire et gestion des sûretés. Il réalise et dirige avec succès de nombreuses opérations de fusions acquisitions d'une clientèle de PME régionales et internationales permettant ainsi le renforcement de nombreuses filières économiques dans la région Rhône Alpes, le maintien et le renforcement de compétences industrielles locales et plus particulièrement de sous-traitants de l'industrie de défense.En juillet 2005, souhaitant mettre ses compétences au profit d'une PME prometteuse, il devient Associé et Vice-Président de SUNAERO, ainsi qu'Associé et Directeur Général de WORLD AERO TECHNO TREND – WATT, la société holding de SUNAERO.

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