En découvrant dans une dépêche d’agence tout ce qu’il y a de plus sobre que Facebook et Apple financeraient à hauteur de 20 000 dollars le prélévement et la congélation des ovocytes de leurs salariées, j’ai d’abord cru à un fake. Pourtant, trois jours ont passé, et les deux géants de l’informatique et du Net n’ont pas démenti. Bienvenue dans le meilleur des mondes.
Tout cela part évidemment d’un bon sentiment. Pauvres femmes dont la carrière est, à défaut de brisée, ralentie par une maternité, ou plusieurs ! Congeler leurs ovules (ovocytes), c’est leur permettre de remettre à plus tard leurs projets maternels. Généreux. Bon. Désintéressé. Altruiste.
C’est la compagnie ferroviaire qui fait passer une voie ferrée sous vos fenêtres et vous offre ensuite des bouchons d’oreille. Le chauffard qui vous a fait perdre l’usage de vos jambes dans un accident de la route et vous invite à faire du ski nautique pour se faire pardonner.
Que deux entreprises en vogue, en vue, qui ne subissent pas la crise et n’ont pas de problème de cash, pensent augmenter les chances des femmes d’avoir la même carrière que leurs homologues hommes en leur coupant les ovaires, est le signe que nous sommes entrés dans un monde non seulement irrationnel mais tout simplement barbare.
A ce compte là, plutôt que de congeler leurs ovocytes, pourquoi ne pas plutôt financer le recours à une mère porteuse – c’est légal en Californie où se trouvent les sièges de Facebook et d’Apple - et payer la nounou qui s’en occupera à plein temps ?
Ou mieux encore, pourquoi ne pas « optimiser », en faisant de la mère porteuse la nounou d’après ? Un seul entretien d’embauche à réaliser, un seul contrat à signer, et des executive women comblées : elles n’auront pas à porter de moutard, jamais, pour ne pas nuire à leur carrière tout en éloignant à tout jamais nausées et vergetures.
Ajoutons à titre préventif des clauses au contrat : yeux vérons, pieds bots, hyperactivité : on refuse le bébé. Comme l’on est jamais à l’abri d’une erreur, exclus aussi les noirs chez les WASP, les roux chez les bruns, les grands chez les petits, les gros chez les minces.
Tout cela n’a aucun sens. Plutôt que d’intégrer la maternité dans un plan de carrière, et....
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