Facebook, Apple et la RSE : Quand votre DRH s’invite dans votre lit

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 21 octobre 2014 à 16h04

En découvrant dans une dépêche d’agence tout ce qu’il y a de plus sobre que Facebook et Apple financeraient à hauteur de 20 000 dollars le prélévement et la congélation des ovocytes de leurs salariées, j’ai d’abord cru à un fake. Pourtant, trois jours ont passé, et les deux géants de l’informatique et du Net n’ont pas démenti. Bienvenue dans le meilleur des mondes.

Tout cela part évidemment d’un bon sentiment. Pauvres femmes dont la carrière est, à défaut de brisée, ralentie par une maternité, ou plusieurs ! Congeler leurs ovules (ovocytes), c’est leur permettre de remettre à plus tard leurs projets maternels. Généreux. Bon. Désintéressé. Altruiste.

C’est la compagnie ferroviaire qui fait passer une voie ferrée sous vos fenêtres et vous offre ensuite des bouchons d’oreille. Le chauffard qui vous a fait perdre l’usage de vos jambes dans un accident de la route et vous invite à faire du ski nautique pour se faire pardonner.

Que deux entreprises en vogue, en vue, qui ne subissent pas la crise et n’ont pas de problème de cash, pensent augmenter les chances des femmes d’avoir la même carrière que leurs homologues hommes en leur coupant les ovaires, est le signe que nous sommes entrés dans un monde non seulement irrationnel mais tout simplement barbare.

A ce compte là, plutôt que de congeler leurs ovocytes, pourquoi ne pas plutôt financer le recours à une mère porteuse – c’est légal en Californie où se trouvent les sièges de Facebook et d’Apple - et payer la nounou qui s’en occupera à plein temps ?

Ou mieux encore, pourquoi ne pas « optimiser », en faisant de la mère porteuse la nounou d’après ? Un seul entretien d’embauche à réaliser, un seul contrat à signer, et des executive women comblées : elles n’auront pas à porter de moutard, jamais, pour ne pas nuire à leur carrière tout en éloignant à tout jamais nausées et vergetures.

Ajoutons à titre préventif des clauses au contrat : yeux vérons, pieds bots, hyperactivité : on refuse le bébé. Comme l’on est jamais à l’abri d’une erreur, exclus aussi les noirs chez les WASP, les roux chez les bruns, les grands chez les petits, les gros chez les minces.

Tout cela n’a aucun sens. Plutôt que d’intégrer la maternité dans un plan de carrière, et....

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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