Loi Santé : vers une logique de crédit qui fait peser sur les médecins les dérives de l’Etat

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Par Jean-Christophe Fromantin Publié le 7 avril 2015 à 6h00
Medecins Loi Sante Marisol Touraine
@shutter - © Economie Matin
276 000EN 2014, on comptait 276 000 médecins généralistes en France.

Alors que nous devons faire évoluer nos politiques publiques vers plus d’efficacité à moindre coût, nous avons avec la « loi de santé » le contre-exemple de ce qu’il faudrait faire.

Ce texte fait l’impasse sur trois principes fondamentaux qui devraient inspirer nos décisions :

Loi Santé : vers un cadrage administratif

Réorganiser notre politique selon une logique de mise en perspective des enjeux de santé et de renforcement de la proximité plutôt que sur celui d’un cadrage administratif. Nous avions une opportunité d’adapter nos politiques de santé aux particularités territoriales, par une fusion des ARS et de l’Assurance maladie, par une modulation des tarifs médicaux selon les régions ou par des politiques régionales innovantes de lutte contre les déserts médicaux.

Responsabiliser les patients pour valoriser l’acte médical. Or, en focalisant la loi sur la généralisation du tiers-payant, sans véritable solution technique pour assurer cette promesse, on dérive vers une logique de crédit et de contrôle en faisant peser sur la médecine libérale les dérives de l’Etat-providence.

Marisol Touraine oppose acteurs publics et privés

Articuler efficacement les opérateurs publics et privés. La France a la chance de faire cohabiter une médecine libérale et des établissements publics de premier plan, l’un et l’autre reconnus pour leur qualité et leur complémentarité. Le texte qui nous est proposé oppose les deux, plutôt que de capitaliser sur leurs atouts respectifs et de continuer à développer un modèle français qui a déjà fait ses preuves.

Un projet de loi qui s’inscrit dans un tel climat de défiance aura du mal à prospérer d’autant qu’il existe de sérieux doutes sur notre capacité à financer l’impact inévitable que la généralisation du tiers payant ne manquera pas de faire peser sur les comptes publics.

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Jean-Christophe Fromantin est un chef d'entreprise et homme politique français, maire de Neuilly-sur-Seine depuis 2008 et conseiller général des Hauts-de-Seine, élu dans le canton de Neuilly-sur-Seine-Nord, depuis 2011, député de la sixième circonscription des Hauts-de-Seine depuis le 17 juin 2012. Il est également vice-président de l'UDI (Union des Démocrates et des Indépendants).

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