« L’immobilisme est en marche et rien ne l’arrêtera ! », disait Edgar Faure. Au regard des premières vagues de manifestations contre la loi El Khomri, cette citation de l’ancien Ministre du Général de Gaulle pourrait malheureusement devenir une bien triste réalité…
Pourtant, ce projet de réforme de notre code du travail aura au moins eu le mérite de mettre en lumière l’existence de 3 groupes de jeunes aux intérêts très divergents.
La première catégorie, ce sont les ayatollahs du conservatisme, ceux qui se mobilisent systématiquement pour que rien ne bouge. Experts du piquet de grève et instrumentalisés par les mouvements étudiants, UNEF et MJS en tête - que François Mitterrand n’hésitait d’ailleurs pas à qualifier d’ « école du vice » - ces idéologues en herbe sont bercés d’illusions et ignorent tout du monde de l’entreprise.
Après avoir été incités à lire « Alternatives économiques » et appris l’économie auprès d’enseignants dont 62% associent l’entreprise à de l’exploitation (sondage OpinionWay, 2013), ces jeunes se retrouvent ainsi à l’université avec la soif de la révolution et l’adrénaline de la lutte des classes… Mais en réalité, ces exaltés du statu quo prennent en otage deux autres catégories de jeunes.
Ceux qui sont exclus du marché du travail tout d’abord. Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint en effet 25,7% dans l'Hexagone, contre une moyenne de 20% en Europe et seulement 13,5% au Royaume-Uni ou 7% en Allemagne… Cette génération sacrifiée ne dénonce pas la précarité ni même la menace d’un licenciement, car encore faudrait-il qu’elle soit en situation d’être embauchée… Ces jeunes veulent donc avant tout qu’on leur laisse leurs chances et ils saisissent ainsi toutes les opportunités qui s’offrent à eux, à l’image de ces chauffeurs « Uber », dont beaucoup viennent des banlieues difficiles. Ils ont compris depuis longtemps que le code du travail est devenu un véritable code du chômage en favorisant les « insiders », ceux qui sont en CDI, au détriment de tous les autres, les moins expérimentés, les moins diplômés, les moins formés…
Les jeunes talents français ensuite, ceux qui prennent des risques, innovent et entreprennent. Cette future élite économique est désespérée de voir notre pays regorger d’atouts et déborder d’audace, mais à la fois tellement incapable de se moderniser, de se réformer et de s’adapter à ce monde qui bouge… Cette jeunesse est aussi découragée par la folie fiscale française qui stigmatise le succès et dévalorise la réussite. Elle est enfin écoeurée par cette classe dirigeante électoraliste qui cache la vérité aux Français depuis trop longtemps et par ces conservatismes en tout genre qui empêchent de redonner à notre pays le rang qu’il n’aurait jamais dû perdre… Résultat, jamais l’exode de nos jeunes les plus motivés n’avait été aussi massif avec près de 80% de nos étudiants qui veulent s’expatrier pour réussir !
La France se vide ainsi de son jeune sang entrepreneurial, il faut stopper au plus vite l’hémorragie ! Car à cause de cette minorité qui se rêve en futurs Che Guevara, notre pays se prive en effet des prochains Steve Jobs, Marcel Dassault ou Xavier Niel. C’est pourquoi, nous devons, enfin, avoir le courage de réformer en profondeur notre marché du travail. Nos voisins, comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne mais aussi l’Espagne ou encore l’Italie, y sont parvenus, avec des résultats très concrets en termes de créations d’emplois, alors pourquoi pas nous ?