Retraites : Un véritable casse-tête pour le Gouvernement

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Par Daniel Moinier Modifié le 10 septembre 2019 à 8h44
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@shutter - © Economie Matin

C’est une réforme obligatoire qui devrait bouleverser l’ensemble du système avec des modifications importantes pour l’avenir de toutes les retraites françaises, régime principal, complémentaire et fonctionnaire. C’est pour cette raison que le gouvernement se trouvant devant un véritable casse-tête a encore décidé de donner du temps au temps, une année voire plus.

Cette fois ce n’est plus une simple réformette dont le pays a besoin comme le Président l’avait annoncé, c’est le passage à un régime universel où chaque euro cotisé ouvrira les mêmes droits à chacun.

Grand changement ; tout en gardant le système par répartition, le mode de calcul serait modifié pour aller vers un régime unifié. Contrairement à ce qui existe actuellement, 100 euros cotisés se transformeraient en un variable allant de 2 à 8 euros de pension selon les caisses et régimes et rapporteraient la même somme pour tous.

C’est un programme de réforme ambitieux compte tenu des 42 régimes en vigueur et des engagements pris, par Emmanuel Macron pendant sa campagne, de ne pas toucher ni à l’âge de départ ni à la durée de cotisation. Election oblige même si la réalité est toute autre !

Pour Laurent Berger, secrétaire de la CFDT, il faut conserver un système de retraite le plus juste possible en gardant le procédé actuel par répartition pure, qui inclue la retraite de base et complémentaire. Il est nécessaire de prendre en compte ceux qui « bavent », les petites retraites, les carrières hachées, ceux qui ont commencé à travailler jeunes…Ceux qui ont travaillé toute leur vie au Smic ont une retraite à peine supérieure au minimum vieillesse, soit 38 euros de plus ! Il demande d’ailleurs que les pensions aient comme minimum le Smic.

Mais où trouver l’argent, les rentrées, véritable casse-tête depuis très longtemps de presque tous les gouvernants ?

Mais ce système n’est de toute façon pas viable financièrement et surtout à long terme. Avec une durée de vie qui a augmenté de 23 années depuis la dernière guerre, un nombre de cotisants qui est passé de 6 à 1,4 pour 1 retraité aujourd’hui et surtout un passage de 65 ans à 60 ans, seul pays à l’avoir mis en place, ce n’est pas tenable. Ce qui augmente fortement la difficulté c’est qu’entre 1975 et 2015, le nombre de retraités est passé de 4 à 14 millions.

Jusqu’à maintenant il n’a été fait que des « bricolages » pour essayer de maintenir en vie ce système en augmentant continuellement les prélèvements, l’assiette sur les retraites, les chômeurs, les cadres, en diminuant les retraites par des indexations différentes, en bloquant carrément les revalorisations et même en passant la CSG à 8,3%, soit + 1,7% (le taux de la CSG pour les salariés est actuellement de 9,2%. Il est de 6,6 % pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois et 8,3% pour les autres). Autre forme de dévaluation, c’est d’avoir modifié le système de calcul des pensions en prenant en compte 25 années d’activité au lieu des 10 années à l’origine. Ce qui au total a fait diminuer les pensions de plus de 15% sur 20 ans et encore plus celles des cadres.

Pour enfoncer le clou, la Présidente du groupe socialiste à l’assemblée ; Valérie Rabault avait même annoncé que la désindexation des retraites combinée à la hausse de 1,7% de la CSG, diminuait la pension annuelle de 578 euros pour un retraité qui perçoit 1300 euros par mois !

Pour calmer un peu les esprits, le gouvernement a mis en place une hausse des pensions de 0,3% sur les années 2019-2020, ce qui est mieux que zéro mais toujours moins que l’inflation, 1,85% en 2018, 1,1% en 2019 à fin juillet.

Alors comment augmenter ses revenus pour avoir une retraite viable : Placements financiers tout au long de sa vie, dans l’immobilier : achat de sa résidence, loyers immobiliers, bourse, autre plan de retraite type Perco, PERP, contrats Madelin…

Avec un système par répartition tel que le nôtre les français ne devraient pas avoir besoin de trouver des compléments pour subvenir aux pensions. Ce qui est très difficile pour les petits revenus qui n’ont aucune possibilité ou presque de mettre de l’argent de côté.

Comme toujours, tous les gouvernants, instituts, analystes ne se penchent que sur le « problème en cours », (Tel le COR : Conseil d’Orientation des Retraites) alors qu’ils existent d’autres possibilités de trouver de « l’argent » hors du système qui pourtant en serait un fort pourvoyeur.

Chaque heure travaillée en plus a une part de cotisation qui va aux retraites, ce qui rapporte même beaucoup plus, vu le nombre de salariés travaillant, que l’augmentation de l’âge de départ en retraite.

Il est nécessaire toutefois de combiner les deux par une durée de travail et d’activité augmentées sous différente formes :

Augmenter la moyenne d’heures travaillées hebdomadaires, mensuelles, annuelles, sur la durée de vie.

Les possibilités sont diverses pour augmenter la durée du travail. Cela peut être une à cinq heures de plus par semaine, ou et un jour de plus par mois, plusieurs par an et surtout sur la durée de vie. Par exemple, moins de jours fériés et congés, nous sommes les tous premiers en Europe.

Dans les conditions actuelles, compte tenu du nombre de personnes travaillant, sur la durée de vie il manque 11.500 heures travaillées par salarié pour obtenir des comptes d’état au minimum en équilibre, des administrations disposant du budget nécessaire pour subvenir correctement aux besoins de tous les administrés, avoir des entreprises plus performantes avec de meilleures marges.

Cette mise en place permettrait de diminuer très fortement le chômage. Les chômeurs devenant salariés, ce serait un booster énorme pour l’économie, pour les rentrées sociales. Les 11.500 heures manquantes diminueraient rapidement pour tendre vers zéro. A ce niveau « la machine » française tournerait à plein régime, sans chômeur ni RSA ou presque. Ce n’est pas utopique, il suffit de la mettre en place et que chaque français en soit convaincu et aille dans le même sens.

Au risque de se répéter et pourtant :

Travailler un peu plus et plus longtemps tout au cours de sa vie = le bien être pour tous, un rêve, non une réalité que beaucoup ne veulent pas « voir », comprendre ou entendre. Ils auraient pourtant tout à y gagner. L’idéologie est souvent plus forte que la réalité !

www.danielmoinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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