Les réformes indispensables pour sortir la France de l’ornière

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Par Denis Payre et Robert Branche Publié le 21 juillet 2014 à 2h26

Avec bientôt 2000 milliards d'euros de dette, des prélèvements à 46% du PIB, soit 6 points de plus que la moyenne européenne, un système public injuste et inefficace, une souveraineté dans les mains de ses créanciers, la France cumule les défauts.

Cela ne peut plus durer : abaisser de 200 milliards d'euros les dépenses publiques, tout en améliorant le service rendu est urgent. Revenir à un niveau de prélèvements comme celui de nos voisins et ne plus financer notre fonctionnement par le déficit et la dette est réaliste. D'autres pays comme la Suède l'ont fait.

La question est comment.

Le récent rapport Quelle France dans 10 ans montre que seule une approche systémique repensant globalement nos modes d'organisation, de gouvernance et d'exécution, sera à même de transformer en dépassant les blocages locaux.

Grâce au travail de plus de 50 experts issus de la fonction publique et de l'entreprise, c'est ce que Nous Citoyens propose aujourd'hui.

Le premier axe majeur est un État fort, stratège et performant, c'est-à-dire recentré sur les politiques régaliennes – Affaires étrangères, Défense, Économie, Europe, Justice et Sécurité – et qui décentralise Éducation, Emploi, Logement, Santé et Social, domaines où il se contente de définir la stratégie.

Des exemples ? Le passage à une retraite par points selon un régime unique et un taux plein à 65 ans, suivant le principe de « à cotisation égale, prestation égale ». Autre idée nouvelle : définir à quel service de base tout Français a droit, quelle que soit la ville où il réside. Confier l'exécution opérationnelle à des tiers en délégation de service public sera systématiquement évalué. La remise en question de la gestion paritaire sera une nécessité

Mais l'État doit aussi mieux contrôler la dépense publique. Pour cela, à l'instar de la plupart des pays européens, l'autonomie fiscale des communes et des régions sera strictement limitée et la Cour des Comptes verra son rôle renforcé avec, comme au Royaume Uni, un rattachement au Parlement.

Enfin, on mettra en place une nouvelle politique des Ressources Humaines pour permettre à la qualité des fonctionnaires de s'exprimer en alliant motivation et productivité : statut de la fonction publique rénové, plus grande responsabilisation des employés, remise en cause des 35 heures, suppression de l'avancement automatique à l'ancienneté, ... Compte tenu des sureffectifs, il faudra très peu renouveler les départs en retraite et inciter au départ pour réduire les effectifs probablement de 800.000 postes en 5 à 7 ans.

À côté de l'État, le deuxième axe est une organisation territoriale en 3 niveaux au lieu de 5. Les départements ne sont plus des collectivités locales, mais des échelons déconcentrés des Régions. Les communes sont absorbées par les groupements auxquels elles appartiennent, soit 1800 nouvelles communes une fois les regroupements en cours terminés.

Nous pensons qu'il faut 8 régions, car c'est la taille critique pour l'emploi, l'innovation, les infrastructures.

La logique territoriale deviendra simple et claire :

- Un État présent uniquement pour la justice et la sécurité et qui contrôle efficacement la dépense,

- Des Régions qui assurent la tutelle des communes, redistribuent les ressources allouées par l'État sur la base d'une dotation par habitant, et pilotent les politiques décentralisées

- Des communes qui optimisent, en gérant investissement comme fonctionnement.

Cette refondation doit être entreprise rapidement, il y aura donc un référendum constitutionnel juste après l'élection présidentielle. Elle sera pilotée par une nouvelle Direction de la Transformation, directement rattachée au Président et qui rendra compte publiquement régulièrement de ses travaux.

Nous proposons à ceux qui n'ont pas désespéré de notre pays, de nous rejoindre pour enrichir cette vision. Avec eux, d'ici fin 2015, elle deviendra un plan d'actions.

Tribune initialement publiée sur lesEchos.fr et reproduite ici avec l'aimable autorisation des auteurs.

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Denis Payre est le fondateur de Business Objects, l'un des leader mondiaux de la gestion des bases de données racheté par l'allemand SAP. Il est également le fondateur de la messagerie Kiala, et co-fondateur de Croissance Plus dont il a aussi été président.Depuis 2013, Robert Branche est engagé aux côtés de Denis Payre, au sein de Nous Citoyens, car participer à la refondation de la France est une priorité. Il est rapporteur de la Commission Efficacité de la Dépense Publique. Conseil depuis 1988, il est spécialisé dans l'accompagnement des équipes de direction dans la définition et la mise en œuvre de stratégies innovantes en univers incertain.

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