Blockchain : retour vers le futur d’une technologie pleine d’avenir

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Par Clément Francomme Modifié le 13 juillet 2018 à 7h35
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@shutter - © Economie Matin
7Comparé au réseau Visa, qui peut gérer 7 000 transactions par seconde, celui du bitcoin ne peut en faire que 7.

La blockchain a fêté ses dix ans, l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et de faire un point sur ses différentes avancées. L’occasion également de mesurer son degré d’adoption. La blockchain ne fait effectivement pas (encore) l’unanimité.

Conçue en 2008 pour héberger les transactions électroniques du Bitcoin, la blockchain a depuis réalisé un sacré bout de chemin. Notamment ces trois dernières années durant lesquelles presque tous les secteurs du marché y ont vu l’opportunité d’y traiter d’autres types de transactions (fichiers, droits d’auteurs, contrats, etc.) et de revoir par la même occasion les interactions avec les différents intermédiaires, chargés habituellement de s’en assurer. Prenons l’exemple d’Arcade City, concurrent direct d’Uber, qui a transposé les transactions entre conducteurs et passagers dans la blockchain. Affranchis des 20% de commission facturés par Uber, les chauffeurs acceptent d’adopter la devise de la startup américaine à savoir proposer aux passagers de payer le prix qu’ils estiment juste. La Blockchain favorise ainsi l’émergence de nouveaux acteurs sur des marchés parfois vieillissants qui, libérés des intermédiaires, voient leur champ des possibles se démultiplier et permet à de jeunes entrepreneurs d’offrir à moindre coût des services innovants. Mais tout le monde ne perçoit pas le potentiel de la technologie au même niveau.

Ni pour, ni contre, bien au contraire !

Les plus grands détracteurs soulèvent un nombre d’applications concrètes bien trop faible pour justifier un tel enthousiasme et surtout parler de révolution. « Après 10 ans d’existence, aucun grand acteur ne peut en effet se targuer de l’avoir adopté à 100% », peut-on lire de certains internautes. Et pour cause, dans le cadre d’un système de paiement, par exemple, cela s’expliquerait de la façon suivante : comparé au réseau Visa, qui peut gérer 7 000 transactions par seconde, celui du bitcoin ne peut en faire que 7 et consomme beaucoup plus en énergie. Il y a en effet une belle marge de progression. En ce sens, des travaux de recherche basés sur l’utilisation de canaux de paiement entre individus baptisés, « lightning network », sont en cours afin de désengorger le volume de transaction géré par la blockchain Bitcoin. N’oublions pas qu’aux prémices d’internet créé en 1992, le réseau aura mis 10 bonnes années pour être présent comme il l’est aujourd’hui et a démarré sur le marché avec des modems étaient dotés d’une bande passante de … 14,4 « kilos » octets, plus de 1.000 à 10.000 fois moins rapide qu’aujourd’hui donc selon les installations.

Autre inquiétude, la blockchain permettrait de ne plus dépendre d’une organisation supérieure telle qu’un gouvernement. Un inconvénient si l’on considère la sécurité conférée par cette autorité en termes de contrôle. Reste que la blockchain n’a pas vocation à remplacer le rôle des intermédiaires légaux mais à permettre de se passer d’organisations supérieures pour tout ce qui nécessite le transfert de données et ne requérant plus qu'un humain s'en charge et en ai le monopole si le réseau peut s'en charger de manière plus sécuritaire et immédiate. Concernant la traçabilité, la blockchain marquerait un changement notoire car ce qui y est inscrit ne peut être modifié et est valable pour l’éternité ! Et, dans cette configuration, ce n’est plus une seule autorité qui a le contrôle mais l’ensemble des personnes qui participent au réseau. C’est le cas avec Everledger qui garantit la provenance des diamants au joaillier en indexant chaque diamant au sein de la blockchain.

Des opportunités en exploitation et en grand nombre à ce jour

Smart contracts, paiements entre particuliers, horodatage, stockage en ligne hyper sécurisé et décentralisé, micropaiements, transferts d’argents ou d’actifs, : la blockchain représente, à bien des égards, un lot d’opportunités phénoménale et une source de démocratisation de beaucoup de services et de confiance partagée. Elle permettrait de faire travailler des inconnus entre eux et de faire également collaborer des acteurs qui ne se parlent pas habituellement. Côté transfert d’argent, le marché international connaît un problème important avec des commissions pouvant aller jusqu'à 10% de la somme prélevée par les plateformes de change. La blockchain peut répondre à ce problème avec des frais de fonctionnement beaucoup moins important (quelques centimes) et un temps de traitement raccourci de par la désintermédiation.

Quant aux transferts d’actifs, les jetons (tokens) émis par la blockchain peuvent recevoir une métadonnée contenant des titres financiers comme des actions, ce qui fluidifie et simplifie le marché financier notamment en garantissant la possession d’un titre par le biais de la preuve numérique. Le Gouvernement s’est d’ailleurs récemment intéressé à cette question au travers d’une consultation initiée en décembre dernier dans le cadre de la loi Sapin 2.

Les possibilités de la blockchain n’en sont encore qu’à leur début mais elle incarne aujourd’hui un potentiel collectif. La participation commune à un modèle public permet à la technologie de bénéficier du meilleur tout en ayant accès à l’ensemble des connaissances actuelles.

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Clément Francomme est fondateur et PDG d’Utocat, un éditeur de logiciel lillois spécialisé dans la connexion à la blockchain. Sa solution Blockchainiz fournit aux banques, compagnies d’assurances et Fintechs une plateforme facilitant l’usage de la technologie en vue de réussir une automatisation robuste de leurs processus (représentation et transmission de titres non cotés, gestion et distribution de produits d’assurance, etc.).

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