C'est ainsi que les Français vivent le choix de Jean-Yves Le Drian de "conquérir" la région Bretagne ; "partir en campagne" relève du vocabulaire guerrier mais, en général, ce n'est pas pour serrer des mains dans des crêperies.
Pour une fois que les Français étaient unanimes sur un ministre, celui-ci préfère assurer ses arrières, pas de ses troupes mais de sa propre retraite (d'où l'expression "battre en retraite") !
Nous cumulons dans cette affaire tout ce qui rend la politique méprisable lorsqu'elle prime sur l'intérêt de la nation. Faire passer le message à nos soldats au front que les élections régionales sont plus importantes que leur sort et s'apercevoir que le chef, à un moment crucial, privilégie ses convenances personnelles. Plus cool d'être président de région pendant cinq ans que d'être viré en 2017, c'est le syndrome commun à nos élus sans profession que de paniquer lorsque la débâcle électorale se profile.
Constat flagrant du manquement à la parole présidentielle : quia du fameux cumul des mandats ? il part, mais il reste (?). Pitoyable rodomontade que celle du président qui donne ordre à son ministre de faire campagne sans négliger son ministère (sic). Voilà un bon conseil ! Et le ministre d'ajouter que, s'il est élu, cela ne l'arrange pas de rester au ministère !
Qui Le Drian va-t-il négliger ? La région ? La situation internationale ? Les deux ? Si les électeurs cautionnent et que le ministre gagne les régionales, cela confirmera que nous avons les élus que nous méritons. Avec, en plus, le départ de Laurent Fabius, on va finir par donner raison à Jules Renard : "Le ministre [...] a donné sa démission. La guerre est supprimée."