Pourquoi la cobotique va changer le monde

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Par Enrico Krog Iversen Publié le 16 juillet 2018 à 5h01
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@shutter - © Economie Matin
132En 2016, la France comptait 132 robots pour 100 000 employés.

Alors que de plus en plus d’entreprises se lancent dans la robotique, les innovations se succèdent. Plus accessibles, plus adaptables, plus performants, les cobots (robots collaboratifs) sont en passe de changer notre conception du travail.

France, patrie des robots ?

On aimerait y croire. Si l’Hexagone était à ses débuts un pionnier, ce n’est hélas plus vraiment le cas. En 2016, selon une étude de l’International Federation of Robotics (IFR), la France n’était en effet qu’au 18ème rang des pays les plus robotisés au monde (132 robots pour 100 000 employés), reculant de 14 places par rapport à son classement de l’année précédente. On aimerait dire qu’il s’agit d’un problème européen, qui n’est pas propre à la France, mais ce n’est hélas le cas. Car de nombreux pays européens, comme l’Allemagne (3ème), la Suède (5ème), le Danemark (6ème), l’Italie (8ème) et la Belgique (9ème) font partie des grandes puissances robotiques. D’autres pays, comme la Finlande, la Slovénie et la Slovaquie font également mieux que la France.

Pourquoi la France est à la traîne ?

Selon le ministère de l’Economie, en 2014 la France comptait 4 millions de PME , soit 99,9 % des entreprises. Des sociétés pour qui, s’automatiser avec de lourds robots afin de rester compétitives représentait un investissement beaucoup trop important. Difficile alors de ne pas voir comme une résultante de cette problématique la place de dernière de la France dans les exportations en valeur à l'intérieur de l’UE . Mais si l’on s’accorde à dire que l’automatisation classique représente un coût trop important pour les PME, comment alors permettre à celles-ci de s’automatiser ? En les aidant à se tourner vers des solutions alternatives telles que la cobotique, moins chère et plus adaptée à leurs besoins.

En mars 2017, le CETIM (Centre technique des industries mécaniques) annonçait pour le programme « Robot Start PME » les résultats suivants : « Augmentation de la productivité et de la rentabilité, amélioration des conditions de travail, création d’emplois, investissements... les PME qui ont intégré une première cellule robotisée grâce au programme Robot Start PME témoignent que la robotique est bénéfique aux petites structures ». Mais si les Français et plus largement les Européens semblent ainsi prêts à accueillir l’industrie de demain, ce sont les innovations et plus précisément les applications, qui permettront aux sociétés d’embrasser l’automatisation. Car pourquoi investir dans un robot, si celui-ci n’est pas capable de faire ce qu’on lui demande ? S’il n’est pas capable de soulager l’opérateur, car il ne dispose pas par exemple du sens du toucher ? Là est tout l’enjeu de l’automatisation des entreprises françaises. C’est avant tout de l’innovation que vient le progrès, et seuls les efforts communs des acteurs du secteur permettront d’accélérer le développement et l’utilisation des cobots.

Les applications, clé de l’automatisation des PME

Capables de souder, visser, empaqueter, transporter, analyser, percer, couper et bien plus, les cobots peuvent assister les employés dans de nombreuses tâches. Avec des capteurs de force/couple par exemple, ils sont capables de bénéficier du sens du toucher, et ainsi manipuler avec précisions des pièces fragiles. Ils peuvent s’adapter non seulement aux irrégularités d’une pièce, mais également à leur environnement immédiat.

En effet, les capteurs de force/couple mesurent près d’un millier de données partielles de processus par seconde. Ainsi, ils peuvent réagir en temps réel lorsque nécessaire, comme par exemple, en cas de détection d’irrégularité. Ce qui permet d’éviter toute erreur de fabrication, avec les conséquences que l’on sait sur la qualité de production, et donc, sur la réputation de l’entreprise et la confiance de ses clients. Un avantage stratégique qui se sent aussi sur le long terme : l’évaluation minutieuse des données de processus collectées permet de révéler les facteurs de perturbation de la production, et donc, de les éliminer plus facilement.

Une fonctionnalité particulièrement pertinente pour les PME qui doivent régulièrement produire de petites séries, et qui ne peuvent pas pour ce faire se reposer sur l’intervention d’un ingénieur robotique.

Au delà donc du simple rapport coût/productivité dont bénéficient les robots collaboratifs, c’est bien leur simplicité de programmation et les applications qu’ils proposent qui permettront aux PME de s’automatiser.

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Enrico Krog Iversen est PDG d’OnRobot.

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