Bouvines, ou gagner une bataille avant de réformer le territoire, et non l’inverse

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Par Antoine Michon Publié le 26 juillet 2014 à 2h31

Avant que d'engager cette réforme territoriale, en juillet 2014, il n'est pas inintéressant de la remettre en perspective de ...1214.

Les faits et les conséquences de Bouvines 1214 :

Tout démarra un dimanche matin du 27 juillet 1214, l'histoire retient la portée décisive de la victoire de la Bataille de Bouvines, à quelques kilomètres de Lille:

À 49 ans, le roi Philippe Auguste, est à la tête d'un royaume des Francs, « géographiquement en forme de haricot », centré sur la Tour du Louvre à Paris, et limité au Nord à Senlis, à l'Ouest à Verneuil sur Avre et au Sud à Bourges...

Les limites de l'exercice de son autorité sont simples :

- la dynastie Plantagenêt sur son flanc Ouest

- le Saint Empire sur son flanc Est.

Les conséquences de cette journée du dimanche 27 juillet 1214 sont immenses, pas seulement en raison de l'adhésion spontanée que le peuple aurait manifestée à la cause de son roi sur le chemin de retour vers la capitale. Au dire de Guillaume le Breton, dans la Philippide, ce dernier souligne que la paix et la prospérité sont le fruit de la victoire. De fait, dans la partie septentrionale du royaume aucun trouble ne se produit de la victoire de Bouvines à la mort de Philippe Auguste en juillet 1223.

Paris et le Palais de l'Ile de la Cité deviennent progressivement la capitale, la première et la plus importante d'Occident, avec des écoles et universitas renommées en Europe. Les fiefs du Nord de la France se rallient à la royauté, ainsi que progressivement le Duché de Bourgogne et la Terre d'Auvergne. Une simplification des strates d'obéissance et d'impôts est proposée : bailli, sénéchal dans le Sud et enquêteur mandaté par le roi pour contrôler. Il est écrit qu'à la mort du roi Philippe Auguste les finances du royaume sont florissantes en progression par rapport aux premiers « comptes budgétaires » conservés de l'exercice 1202-1203 : 102 834 livres parisis encaissées.

Les faits et les inconséquences de juillet 2014 :

Le 23 juillet 2014, la loi réduisant le nombre de régions en France vient d'être votée en deuxième lecture à l'Assemblée nationale : est-ce une victoire de la réforme territoriale et avec quelle portée ?

Alors qu'aucune véritable bataille contre le chômage, pour l'inversion de la courbe du chômage, contre l'atonie économique, contre des finances publiques proches de la faillite, n'est engagée et à fortiori gagnée, le souverain actuel peut-il imaginer revenir de cette Loi portant réforme territoriale des régions de France, avec une quelconque aura ou adhésion populaire.

Débattre pendant deux mois sur un nombre de régions à limiter à 14, 12 ou finalement à 13, sans aucune réduction du nombre d'élus et d'agents territoriaux...quelle vaine agitation !

Sans victoire économique et donc sociale... point d'adhésion !

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Antoine Michon est co-fondateur l'Association Mezzocredit dont l'objet est de fournir des microcrédits professionnels (entre 8 000 et 25 000 euros) et l'accompagnement professionnel aux micro-entrepreneurs solidaires. Il est l'auteur d'un ouvrage de vulgarisation économique et budgétaire : "La faillite de la France - les chiffres ramenés à l'échelle de nos budgets personnels" aux Editions Maxima. Avant il a travaillé comme chargé d'affaires PME au sein de la Banque BGFI (Libreville-Gabon), puis chez INTESA-Banca commerciale Italiana, puis chez CIC-Banque Scalbert Dupont (Lille-France) comme Responsable crédit, puis à la Caisse d'Epargne de Flandre (Roubaix-France) comme membre du Comité de Direction.

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