Humaniser la performance au travail (extrait)

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Par Olivier Delorme Modifié le 17 juillet 2018 à 6h17
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@shutter - © Economie Matin

La confiance, condition de la coopération

Face aux limites de la prescription, la troisième solution proposée pour concilier performance et humanisation du travail est collective : c’est l’objet de la coopération. Pour la développer, il faut rendre le travail visible de manière à inciter et à provoquer discussions et échanges entre les membres du groupe, car la coopération repose sur des sentiments comme l’amitié, la fierté, la gratitude ou la reconnaissance. Autrement dit, l’activité de coordination et de collaboration tient à l’existence d’échanges sociaux.

Rappelons que les quatre conditions de la coopération sont :

1. La transparence :

- C’est la visibilité du travail.

- C’est la visibilité de la contribution de chacun à l’effort commun.

- C’est la mise en évidence des problèmes.

- C'est la valorisation des efforts et des résultats.

La transparence est facilitée par le « management visuel ».

2. La confiance :

- C’est la possibilité de se fier à quelqu’un.

- C’est le droit de dire les problèmes sans procès d’intention.

- C’est la possibilité de transférer des responsabilités.

- C’est l’existence d’une entraide spontanée.

La confiance s’acquiert et s’éprouve dans les situations difficiles.

3. L’unité :

- C’est la construction collective d’une vision claire et partagée du but et du chemin.

- C’est le travail d’analyse et d’amélioration en groupe.

- C’est le décloisonnement des « silos ».

- C’est l’anti-management par objectif individualisé.

L’approche processus permet de décloisonner les structures.

4. Le renoncement :

- C’est le fait de ne pas tirer toujours la couverture à soi.

- C’est l’acceptation des anciens que les nouveaux peuvent se tromper et nous apprendre des choses.

- C’est le partage des avantages et des honneurs.

- C’est la notion de don sans attente de retour systématique.

Le management doit pouvoir déléguer certaines responsabilités pour favoriser l’autonomie de son équipe.

C’est en particulier dans l’acte de donner, qui consiste à prendre l’initiative dans l’échange, dans celui de recevoir, qui suppose de manifester la reconnaissance vis-à-vis du geste du donneur, puis dans l’acte de rendre, qui suppose l’existence d’une gratitude, que la coopération se développe :

« Le but de ces échanges n’est pas de troquer des biens ou des services, mais de créer des liens. » C’est cette gratitude qui permettra ensuite la réciprocité et la pérennité des échanges.

La qualité des relations humaines est corrélée au niveau de confiance existant entre les membres du groupe. En ce sens, la confiance est une condition de la coopération. Mais la confiance et le vivre ensemble ne sont pas donnés entre collègues de travail, car ils n’ont parfois rien en commun, sinon l’appartenance à une même équipe et les personnes savent être successivement généreuses et égoïstes. Nous devons donc d’abord apprendre à nous connaître et à nous estimer. Pour avoir plaisir à se retrouver ensemble, il faut avoir en commun une curiosité, un intérêt à partager le travail, ses techniques, ses difficultés, ses particularités, ses objectifs pour l’équipe comme pour soi-même. Cela nécessite du temps à passer ensemble et une certaine stabilité de l’équipe.

L’expérience montre que la confiance ne se construit véritablement que dans des situations difficiles. Lorsque tout va bien, tout le monde est ami, en apparence. Mais lorsqu’une crise apparaît, on découvre les personnes sur lesquelles on peut vraiment compter.

D’une manière générale, la confiance se mesure à la manière dont l’autre se comporte face à une situation particulière, et continue à agir selon les mêmes principes. On a confiance parce que l’on sait que l’on partage les mêmes règles. Le jeu collectif dans le travail est fondé sur la conscience d’une communauté de valeurs. L’élaboration de la confiance passe donc par le partage de règles et le respect de ces règles en situation de difficulté. Nous accordons notre confiance aux normes du milieu professionnel si nous sommes convaincus que ceux avec qui nous travaillons vont s’y conformer.

Ceci est un extrait du livre « Humaniser la performance au travail : Essai de (ré)conciliation entre bien-être et efficacité » écrit par Olivier Delorme paru chez Gereso Édition (ISBN-10 : 2359536451, ISBN-13 : 978-2359536454). Prix : 23 euros.

Reproduit ici grâce à l'aimable autorisation de l'auteur et de Gereso Édition.

Humaniser la performance au travail

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Olivier DELORME est consultant en organisation et management. Il met son expertise et ses méthodes de management de la performance au service des organismes privés ou publics. Passionné par les relations humaines, il propose des solutions qui allient performance et bien-être au travail. Il est auteur du livre « Humaniser la performance au travail : Essai de (ré)conciliation entre bien-être et efficacité » paru chez Gereso Édition.

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