Du 10 au 18 septembre au Grand Palais à Paris aura lieu la Biennale des antiquaires, un salon exceptionnel par la qualité des œuvres présentées, et qui demeure le premier au monde dans son domaine.
La Biennale des antiquaires aura désormais lieu tous les ans ! Et ce n’est pas une blague, ou pour le plaisir de manier l’oxymore. Mais ce rendez-vous créé en 1965 a acquis une telle notoriété que les organisateurs ont décidé de garder son nom, telle une marque à la valeur indiscutable. Le directeur général de l’organisation, Jean-Daniel Compain, n’est sans doute l’observateur le plus objectif, mais il est difficile de ne pas être d’accord avec lui lorsqu’il affirme que c’est "le salon le plus abouti et le plus raffiné au monde". Il s’agit en effet d’un véritable musée éphémère qui réunit dans le Grand Palais les meilleurs antiquaires de France et du monde venus présenter leurs chefs d’œuvres. Ceux-ci doivent passer le barrage d’un comité de sélection présidé par Henri Loyrette, ancien président du Louvre.
Mais ces derniers mois ont été agités. Tout d’abord, l’ancien responsable du salon, Christian Deydier, a été éjecté de son poste par le syndicat des antiquaires lors de l’édition précédente, il y a deux ans, en 2014. Et de nouvelles orientations ont été prises, que l’on peut juger largement positives :
- d’abord passer à un rythme annuel donc
- s’étendre sur deux weekends au lieu d’un
- le retour de la peinture ancienne avec l’adhésion du salon Paris Tableau
- et aussi réduire drastiquement le nombre de joailliers qui finissaient par prendre trop de place et pervertir l’identité du salon, il n’y en aura que quatre cette fois, tant mieux.
Autre mini-crise en avril dernier lorsque l’organisateur désigné, la société Reed, spécialiste des salons, se fait mettre sur la touche par directeur général, Jean-Daniel Compain. "Reed n’est pas du tout adapté au marche du grand luxe" selon plusieurs galeristes. Bref, mais le salon aura bien lieu. Même si la Biennale se classe numéro un, la concurrence est rude avec la Brafa de Bruxelles, la Frieze Master de Londres et la Tefaf de Maastricht.
Il y aura ainsi 125 exposants, dont 41 grandes galeries étrangères qui participent pour la première fois. Même les tarifs ont été revus à la baisse : le prix du mètre carré de stand est passé de 1200 euros HT à 900 euros. Un tarif qui reste cependant élevé si on le compare à la Fiac, qui a également lieu au Grand Palais (579 euros HT), ou le salon Maison & Objet à Villepinte (230 euros HT). Une dépense conséquente pour les galeries, d’autant que les professionnels de l'organisation de salons considèrent que la location d'un stand représente 1/3 du budget total consacré au salon.
Autre innovation, la présence de trois expositions qui s’annoncent remarquables :
- Les trésors de l’Ermitage venus de St Petersbourg : Un siècle d’Elégance Française, chefs d’œuvre du XVIIIe siècle
- Le Mobilier National avec des créations du XXe siècle
- La Conquête du temps, une exposition présentée par la Fondation de la Haute Horlogerie
Comme à chaque édition, une scénographie spécifique est commandée, elle sera cette fois l’œuvre de Nathalie Crinière, qui installera notamment des systèmes de miroirs pour mettre en valeur la structure du Grand Palais. L’entrée est à 35 euros, tout à fait acceptable vu le niveau atteint par ce salon unique.