La Grèce,… on l’avait un peu oubliée, mais pas le Fonds monétaire international : la Grèce a trois semaines pour trouver une solution à son désastre financier.
Sa dette est « potentiellement désastreuse » a jugé le FMI qui prie l’Union européenne de se débrouiller toute seule. Quelques chiffres sur la Grèce : croissance de 1,8% avec un déficit de 7,2%, un chômage de 23%, une dette de 177% de son PIB et une balance commerciale déficitaire. Rappelons que dans l’étrange comptabilité publique pratiquée aujourd’hui, le déficit est comptabilisé comme de la croissance. Sans emprunter à hauteur de 7,2% de son économie, la Grèce serait en réalité en décroissance.
Ce brillant résultat est atteint après deux restructurations de dette et trois plans d’aide de 110 milliards, 237 milliards puis 86 milliards pour le plan actuellement en cours. Un total de 433 milliards. Par comparaison, le PIB de la Grèce est de l’ordre de 180 milliards. Par charité, je m’abstiens de tout commentaire sur les capacités de gestion comptable de la Commission européenne.
Pour la première fois depuis le début de la crise de la dette en euro, selon un récent sondage, 53% des Grecs estiment que l’euro est mauvais pour leur pays. Dans l’Union européenne, le seul pays à avoir un budget excédentaire est l’Allemagne. C’est donc le seul pays éventuellement capable de donner de l’argent aux autres sans avoir à taxer plus ses contribuables. Il n’y a d’ailleurs que sept pays dans le monde ayant des finances publiques équilibrées ou excédentaires : la Suisse, la Suède, le Canada, l’Allemagne, Hong-Kong, les Emirats arabes unis et la Norvège.
Les Allemands disent et répètent qu’il est hors de question de mettre en place des eurobonds dans la situation actuelle. Les eurobonds seraient des obligations « souveraines » émises en euro sans que le souscripteur ait à se soucier de la nationalité de l’emprunteur. Exactement comme un Bon du Trésor de l’Etat fédéral américain n’est pas émis par la Floride ou l’Ohio.
Dans la situation actuelle, un eurobond signifierait une caution illimitée de l’Allemagne à des programmes économiques comme ceux de Benoît Hamon ou Emmanuel Macron, ou encore François Fillon (ne parlons pas de ceux de Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon qui eux veulent quitter l’euro). L’Allemagne ne veut pas entendre parler d’eurobond sans engagement d’équilibre de finance publique. La fameuse règle d’or selon laquelle un gouvernement s’assure d’obtenir l’argent (par l’impôt) qu’il va distribuer.
Quand on paye on a son mot à dire. L’Allemagne ne veut pas payer sans avoir son mot à dire. La main qui donne est au-dessus de celle qui prend. C’est la règle. Les mirages du crédit facile risquent de se dissiper assez vite avec des gouvernements sans pouvoir de décisions pour cause d’échéance électorale. « L’argent des autres » va devenir une denrée très rare… Accrochez vos ceintures… Le sort de l’euro est entre les mains de l’Allemagne.
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