Il y a, me semble-t-il, une grave contradiction à critiquer (à juste titre) un système financier qui permet à une super-classe mondiale de s'enrichir en spéculant avec de l'argent emprunté à taux zéro, aux dépens des entrepreneurs et de la santé de l'économie réelle, tout en acceptant de poursuivre dans la voie de la monnaie de papier, administrée par des banques centrales sans légitimité (en commençant par la Reserve américaine), inondant le monde de fausse monnaie, noyant ainsi toute velléité de reprise économique sérieuse.
Je le dis tout net à mes amis «de droite», comme à mes compagnons «libéraux» : vous ne pouvez pas à la fois souhaiter le retour à la souveraineté d'une banque centrale, fût-elle «de France», prôner des taux d'intérêt encore plus bas (et même nuls pour les emprunts de l'Etat...), et prétendre, dans le même temps, vous opposer à l'hyper-capitalisme. Car celui-ci, arnaqueur et destructeur, s'alimente précisément aux sources des institutions que vous voulez soit maintenir, soit rétablir !
Pour que vous changiez d'avis, et proposiez une politique économique nouvelle, de nature à créer les conditions d'une croissance durable et pacifique, il faut et il suffit que vous acceptiez une loi naturelle, qui est moins d'ordre économique que général : l'histoire, juge suprême, nous dicte, souvent avec clarté, ce qu'il convient de faire, quels sont les bons choix, et les mauvais.
Qui ne voit que la gestion de la monnaie est au coeur de l'explication de la situation économique et sociale actuelle ? Qu'elle est responsable de cette incroyable contradiction qui fait que nous assistons, depuis un siècle, à la fois à une explosion de tous les progrès techniques et en même temps à une langueur qui va s'accroissant s'agissant de la production de biens et de services ?
Il est temps de faire le bilan de l'élimination de la monnaie métallique par la monnaie fiduciaire
A l'actif de ce «coup d'Etats», si l'on peut dire : le financement d'un siècle de guerres ; le quadruplement du poids de l'Etat providence. Au passif : la situation dans laquelle nous sommes présentement...
Amis de droite, compagnons libéraux : arrêtez de vous laisser influencer par nos ennemis !
La fausse monnaie a, comme c'était prévisible, donné à croire de faux principes, et en particulier, le plus grave, car le plus erroné, celui selon lequel l'investissement se financerait par le crédit alors qu'il doit se financer par l'épargne.
Si le crédit doit financer l'investissement, la fausse monnaie est légitimée. Elle comporte bien le petit défaut de dérégler les signaux de prix, d'induire une mauvaise allocation des richesses - au profit des voleurs-spéculateurs, contre les travailleurs-épargnants - mais qu'importe, si c'est bon pour la collectivité !
Mais justement, le problème est que la monnaie de papier ne peut pas être le support d'une croissance durable naturelle. Pas plus le dollar, que l'euro ou le franc !
On fera peut-être remarquer qu'il y a de brillantes exceptions. Certains pays s'enrichissent année après année, comme la Suisse. Et même au sein de l'Euro, certains font mieux que d'autres...
Il en est des erreurs économiques comme de certaines drogues : moins on en prend, mieux on se porte...Un peu de fausse monnaie, un peu de crédit, ça va ! C'est comme un verre de vin... Au delà, bonjour les dégâts !
Bien sûr, nul ne peut dire quand et comment l'or retrouvera son rôle de monnaie naturelle, que l'histoire de l'humanité lui a attribué, sans contestation possible. Qui pouvait prévoir la disparition du communisme et l'effondrement du mur de Berlin Ils étaient pourtant inéluctables !...
Tout comme le PCUS voulait conserver le pouvoir, les banques et les gouvernements ne cèderont jamais volontairement leur faux-droit de créer de la monnaie. Et même l'effondrement de ce système sans légitimité - qui peut se produire d'un jour à l'autre - ne garantirait pas le retour à un système basé sur l'or.
Pour que l'opinion supporte un tel système - comme elle a supporté la fin du communisme avant même qu'il ne disparaisse - il faut commencer par cesser de défendre des positions erronées qui font le lit du système monétaire actuel et donc de l'hyper-classe qu'on prétend combattre.
Ces positions erronées sont nombreuses
On a déjà cité le retour à un institut d'émission national, et le mythe de la supériorité de taux d'intérêt bas. On peut ajouter l'idée fausse selon laquelle la croissance de la masse monétaire favoriserait la croissance tout court, ou encore que les dépenses publiques contribueraient à la défense des revenus des individus...
Amis de droite, compagnons libéraux : arrêtez de vous laisser influencer par nos ennemis !
L'histoire nous dit : il y a une corrélation positive (qui devrait crever tous les yeux) entre le bien-être économique et la réduction de l'ingérence des gouvernements. Cette loi s'applique à la monnaie comme aux autres biens économiques. Et même à la monnaie, plus qu'à tout autre bien.