Livret d’épargne réglementé, le PEL ne présente plus en réalité d’avantages depuis la baisse des taux d’intérêt. En revanche, il présente des inconvénients passés sous silence.
Dans la famille des livrets d’épargne réglementés, le PEL ne présente plus en réalité d’avantages substantiels depuis la baisse des taux d’intérêt. En revanche, il présente des inconvénients largement passés sous silence. Avec le Livret A, le LDD et autres “Livret jeune”, le Plan d’épargne logement (PEL) fait partie de la famille des livrets d’épargne réglementés, c’est-à-dire des placements dont la rémunération est fixée par l’Etat. Point de concurrence pour ces produits standards distribués par le système bancaire et assuranciel : que vous soyez à la Caisse d’Epargne de Trifouillis-les-Oies ou chez Boursorama, vous serez logé à la même enseigne.
De la même manière que les commerciaux vendent parfois de l’assurance-vie en mettant en avant des arguments génériques quel que soit le client (typiquement l’aspect “hors succession” pour des familles dont les héritiers ne paieront de toute façon pas de droits), votre conseiller a peut-être usé d’arguments discutables, voire fallacieux pour vous convaincre de l’aider à atteindre les objectifs de vente de placements fixés par sa direction. Il vous a peut-être vanté que le PEL présente un intérêt pour le financement d’un bien immobilier… En théorie, “le PEL est un compte bancaire qui permet une phase d’épargne entre quatre et 10 ans, en vue d’obtenir un prêt à taux préférentiel, et une prime d’Etat, pour le financement d’une résidence principale (la sienne, celle d’un membre de sa famille ou celle d’un locataire) grâce à l’acquisition de droits à prêts”.
Et puis il y a la pratique…
En théorie bien sûr, parce qu’en pratique, il s’agit d’une bonne blague de banquier ! Les PEL ne sont pratiquement plus activés depuis l’an 2000, suite à la baisse des taux. En 2015, plus de 80% des crédits étaient dits “libres”. Les banques prêtent aux clients qui sont clean, c’est-à-dire qui ont un niveau de revenus et/ou d’épargne suffisamment élevé par rapport à leur endettement pour qu’ils soient considérés comme “bancables”. Ce graphique de Jacques Friggit en atteste. Le PEL ne retrouverait un intérêt en tant qu’aide au financement qu’en cas de forte remontée des taux.
Votre conseiller vous a-t-il dit que le PEL est un moyen pratique pour se constituer progressivement une épargne financière ? Certes, me direz-vous, mais pour se constituer une épargne financière, encore faut-il épargner et, le PEL imposant un abondement minimum de 45 euros par mois (ou 135 euros par trimestre, ou encore 270 euros par semestre), c’est un outil pratique à cet effet. Oui, sauf qu’avec le PEL, vous subissez dans la plupart des cas (cf. infra) un taux de rendement très faible et le blocage de votre épargne, tout retrait entraînant sa clôture. Avec un Livret A et un Livret de développement durable (LDD) à 0,75%, soit une différence de 0,25% avec le PEL en termes de rendement, pourquoi ne pas préférer pour votre épargne de précaution ces livrets qui eux sont liquides, et qui permettent d’effectuer des versements programmés sans pour autant l’imposer ?
Attention à la fiscalité
On vous a peut-être également dit qu’il fallait absolument ouvrir un PEL avant le 1er août 2016, parce que 1,5%, par les temps qui courent, c’est magnifique ? Le PEL est le seul produit d’épargne qui maintient sa rémunération tout au long de la vie, en fonction de la fenêtre dans laquelle il a été souscrit. En principe, avec un PEL, pas de mauvaises surprises du type baisse du rendement, comme c’est le cas depuis de nombreuses années sur le fond euros.
“(1) Pour ces générations de plan épargne logement, le taux de rémunération intégrait la prime d’Etat. Ce n’est qu’à compter du 12 décembre 2002 que le versement de la prime a été conditionné à la réalisation d’un prêt épargne logement.”
Le PEL peut d’ailleurs être conservé ad vitam aeternam s’il a été ouvert avant le 1er mars 2011. Les PEL ouverts postérieurement peuvent être conservés au maximum 15 ans. Cependant, il ne faut pas oublier que les revenus des PEL ouverts à l’époque où les taux étaient élevés sont désormais fiscalisés non seulement aux prélèvements sociaux (15,5%) mais également à l’impôt sur le revenu depuis la 13ème année de détention du PEL. Ce n’est que dans quelques rares cas et pour des montants peu élevés qu’il peut être intéressant de conserver un PEL ouvert avant le 1er août 2003 :
Si vous vous interrogez sur la valorisation et le rendement à long terme d’une épargne financière, d’autres produits vous permettront d’obtenir une meilleure rentabilité. C’est par exemple le cas de ceux commercialisés sous le dispositif de la location meublée non professionnelle (LMNP).
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit