Vous ne les avez pas lus ? Nous non plus. Ça ne va pas nous empêcher de nous prononcer avec autant d'aplomb que si nous avions déjeuné chez Drouant.
Sur le Renaudot (Charlotte) : d'abord, c'est un Foenkinos, donc on est juste un (demi ?) échelon au-dessus de Guillaume Musso. Ok, cette fois, ça n'est pas une bluette (d'ordinaire la spécialité de l'auteur), mais l'histoire de Charlotte Salomon, artiste juive allemande morte enceinte à Auschwitz en 1943. Malheureusement, le tragique du thème n'a pas empêché Foenkinos de faire des manières : tenez-vous bien, tout le roman est écrit en phrases courtes, passant à la ligne après chaque point (comme un poème, sans rimes). Extrait :
"Elle l'imaginait dans le ciel de Berlin.
Avec des ailes de désir."
... Au secours !
Sur le Goncourt (Pas pleurer) : franchement, ça a l'air mieux. Lydie Salvayre fait parler sa mère (dans le français inventif et métissé d'une émigrée espagnole de fraîche date... voire carrément en espagnol), qui lui raconte l'insurrection anarchiste de l'été 1936 en Espagne. L'auteur (et tout le monde) cite Bernanos (celui des Grands cimetières sous la lune) comme puissance tutélaire de ce roman. Pour notre part, sur les prémices de la Guerre d'Espagne, nous savons que nous ne lirons jamais rien de mieux (et de plus drôle) que Bataille de Chats d'Eduardo Mendoza. En poche, et donc 50% moins cher que le Goncourt.
Rappel : tirage moyen d'un roman en France = - de 7.000, un Renaudot = 220.000 ex vendus, un Goncourt = 400.000. Ah quand même...
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