Des pirates informatiques Russes viennent de réaliser « le casse du siècle » en récoltant 1,2 milliard de comptes utilisateurs (identifiants et mots de passe associés) et plus de 500 millions d'adresses e-mail, provenant de 4200 000 site Internet d'entreprises de toute taille.
Dans ce type de cas, la faute ne repose pas uniquement sur les hackers. Il faut aussi prendre en compte le comportement des entreprises et celui des utilisateurs finaux face à la sécurisation des accès.
Commençons par les hackers. De nos jours, il n'est pas nécessaire d'avoir un groupe sophistiqué et étendu de pirates informatiques expérimentés pour perpétrer les plus gros cyber-crimes. Aujourd'hui une simple recherche Internet permet à quiconque de rapidement trouver toutes les informations nécessaires pour pénétrer les systèmes informatiques vulnérables. Les pirates informatiques ont même cartographié toutes les vulnérabilités de la toile, et le tout est disponible en ligne. De plus, avec l'avènement du cloud, les hackers ont une porte d'entrée supplémentaire pour accéder aux données des entreprises. On entend régulièrement parler dans nos médias de la sécurité, ou plutôt du manque de sécurité lié au cloud.
Continuons avec les entreprises. Le cloud n'est pas le cœur du problème. Le problème de fond est que les entreprises ne mettent pas assez l'accent sur la sécurité des accès, que ça soit au niveau des accès cloud, aux applications d'entreprise, ou aux applications Web. Tant que les entreprises n'auront pas assimilé le caractère critique de la protection des mots de passe, ce type de hack continuera de se multiplier.
Enfin, il faut s'intéresser au comportement des utilisateurs finaux, qui ne facilitent pas la tâche des entreprises en matière de sécurité des mots de passe. En effet, de nombreuses études l'ont révélé récemment, par souci de facilité, les mots de passe utilisés sont souvent très (trop) simples. Les utilisateurs utilisent les mêmes mots de passe pour accéder à leurs comptes bancaires, messagerie électronique qu'elle soit personnelle ou professionnelle, et compte Facebook, par exemple. Ce comportement est une aubaine pour les cybercriminels. En laissant aux utilisateurs finaux le choix de leurs mots de passe, nous confions tout simplement une étape cruciale dans le processus de sécurisation des données à ceux qui sont les moins qualifiés et surtout les moins préoccupés par la sécurité informatique. Vous comme moi, nous n'avons pas envie d'avoir à nous souvenir de mots de passe compliqués et différents pour chaque compte que nous devons utiliser au quotidien. C'est donc bien notre propre comportement en tant qu'utilisateur qui constitue le plus gros risque.
On ne peut empêcher un hacker d'agir, mais on peut le stopper aux portes de l'entreprise en ayant des solutions de sécurité globale prenant en compte toutes les potentielles portes d'entrée. C'est pourquoi il est impératif que des solutions de gestion des identités et des accès soient intégrées dans les projets de sécurité des entreprises, au même titre que peut l'être la sécurisation des réseaux, ou des terminaux.