Les prochaines séances devraient être moins animées. L'essentiel des résultats d'entreprises a été annoncé, tandis que la Banque Centrale Européenne ne devrait pas susciter de surprise particulière à l'occasion de sa réunion monétaire, jeudi. De quoi permettre une accalmie boursière, après les secousses récentes ?
A mi-séance, les indices boursiers européens se stabilisent en territoire positif. Un léger rebond après la nouvelle correction subie au cours des dernières séances : en effet, les marchés ont éprouvé une nouvelle séquence de tensions en raison d'une conjonction d'incertitudes non négligeables : situation de défaut « sélectif » pour l'Etat Argentin depuis quelques jours, nouvelles craintes sur la santé de Banco Espirito Santo (qui peuvent fragiliser le secteur bancaire en Europe), climat géopolitique dégradé au Proche et Moyen Orient, mais aussi sur le front ukrainien, avec des sanctions commerciales et financières infligées par l'Union Européenne aux leaders industriels russes.
Dans ces conditions, les indices CAC 40 et Euro Stoxx 50 affichent des performances négatives depuis le début de l'année (-1,8% et -1,2% respectivement), secoués par le regain de volatilité dont témoignent la hausse des indices VIX et VSTOXX (+32% et +15% respectivement, depuis cinq séances). L'activité des flux d'échanges a été plutôt fournie la semaine passée, avec des positions vendeuses dominantes compte tenu du stress de marché (avec trois séances consécutives de baisse sur le CAC 40). Les investisseurs sont restés actifs, pour alléger leurs positions ou tenter de profiter de certaines publications de résultats. Globalement, ces dernières se sont révélées de plutôt bonne qualité, même si plusieurs déceptions ont contrarié les marchés (déceptions sur Vinci, JCDecaux, voire Alcatel-Lucent, multiplication des « profit warnings » sur Arkema, Areva, ArcelorMittal, Gameloft...). Le constat d'une orientation microéconomique robuste au premier semestre n'a pas permis aux indices boursiers de surmonter les craintes liées à l'environnement géopolitique.
Un quantitative easing à l'européenne de plus en plus plausible à l'automne
Les toutes prochaines séances devraient être marquées par une moindre activité de la part des investisseurs boursiers. L'essentiel des résultats ayant été annoncé et sans publications macroéconomiques majeures, les Bourses vont manquer de réels catalyseurs. La réunion de la Banque Centrale Européenne, jeudi, ne devrait pas susciter de réaction particulière, il est très peu probable que l'institution dévoile davantage d'indications quant à sa politique monétaire.
Même si l'inflation est, en zone euro, à un plancher de cinq ans (son niveau reste sous la barre des 1% pour le dixième mois consécutif), la banque centrale va surtout observer les effets des mesures engagées en juin, entre baisse des taux déjà effective et opérations de T-LTRO auprès des banques à partir du mois de septembre. Dans sa communication, Mario Draghi joue la carte de la modération en relativisant le risque déflationniste, un positionnement prudent qui devrait courir jusqu'à la fin de l'été. En revanche, la donne devrait changer à l'automne. Si la situation ne s'améliore pas, l'idée d'un quantitative easing s'imposera de plus en plus. Or, Au regard de la faible croissance de la zone euro, d'un contexte de désinflation latente et de l'impact encore modeste du « paquet » de mesures annoncées en juin dernier sur le cours de l'euro – la paire EUR/USD reste à un niveau relativement élevé, supérieur à 1,34 – il est difficile d'envisager un autre scénario qu'une intervention supplémentaire de la part de l'institution.
Selon le « Sentiment Clients », le baromètre du sentiment des clients de CMC Markets (plus de 45.000 dans le monde, établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles), les investisseurs sont « acheteurs » sur l'indice Dax (à plus de 80%). Ils sont en revanche « vendeurs » sur les indices S&P 500 (à plus de 70%), Nasdaq 100 (plus de 60%) et dans une moindre mesure, Dow Jones (à 52%). Sur le marché des commodities, les investisseurs sont à l'achat sur l'or (à 69%), sur les barils de pétrole brut WTI (80%) et Brent (85%).