Non mes chers amis, vous avez beau lire cet article un 1er Avril – date qui disons-le prête toujours à la prudence –, je peux vous assurer que ce titre n’est pas une blague mais vient de la traduction d’un article paru il y a quelques jours dans le très sérieux Los Angeles Times qui a donc titré son papier ainsi .
Même aux États-Unis, il finit par être difficile de cacher des réalités hallucinantes de bêtises. Vous devez comprendre d’ailleurs que sur le front économique, les aberrations sont globalement aussi importantes.
Dans ce monde devenu complètement fou, les taux d’intérêt sont négatifs et il va falloir payer pour prêter son argent.
Dans ce monde devenu complètement fou, la récession se nomme “croissance négative”, un krach boursier de la simple “volatilité”, une guerre civile plus de “vivre ensemble”, une régression sociale et la suppression des droits acquis “une réforme et le progrès social”… Dans ce monde devenu complètement fou, pour assurer la liberté il a été décidé de supprimer vos libertés. Dans ce monde de grands malades, pour lutter contre le chômage il a été décidé de rendre plus facile les licenciements.
Dans ce monde de fou, il est un secret de Polichinelle que nous armons, avec nos armes et bagages, des milices qui finissent par se retourner contre nous, ce que tout le monde sait plus ou moins depuis le départ.
Dans ce monde de tarés, de psychopathes, les milices armées par le Pentagone affrontent celles armées par la CIA.
Dans ce bain de sang, des milliers de vies sont volées, des centaines de milliers de morts, et des enfants qui meurent noyés ou, très récemment désormais en Syrie, qui meurent de faim.
Il n’y a là-dedans ni complotisme, ni antiaméricanisme primaire ni anti quoi que soit. Il y a uniquement des faits, froids, des réalités, glaciales, sur ce que nous faisons, nous, les Occidentaux. Cela ne justifie rien. Cela ne pardonne rien. Mais rien n’arrive par hasard non plus. Nous sommes des prédateurs et le chef de la meute c’est le pouvoir américain. La prédation se fait sur les ressources partout dans le monde avec comme unique objectif de maintenir l’hégémonie US à tout prix à travers un système économique devenu inhumain et dont les dégâts environnementaux sont irréversibles à échelle humaine.
Nous vivons dans un monde fou, et « ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être bien adapté à une société malade… ». Soyez fiers, soyons fiers de ne pas être adaptés à cette société profondément malade.
Alors prenez le temps de lire cet article traduit en exclusivité pour vous.
En Syrie, des milices armées par le Pentagone combattent celles armées par la CIA
Des milices syriennes armées par différentes factions de la machine de guerre US se combattent désormais mutuellement dans les plaines situées entre la ville assiégée d’Alep et la frontière turque. Cet événement montre à quel point les officiers des services secrets américains et de l’armée ont peu d’emprise sur les groupes qu’ils ont financés et formés dans cette guerre civile amère longue de 5 ans.
Les combats se sont intensifiés durant ces 2 derniers mois alors que les unités armées par la CIA et par le Pentagone se canardent mutuellement tandis qu’elles manoeuvrent dans les territoires contestés du nord d’Alep, ont confirmé officiels américains et leaders des rebelles.
À la mi-février, une milice armée par la CIA baptisée Fursan al Haq, ou les Chevaliers de la Vertu, s’est fait bouter de la ville de Marea, à environ 35 km au nord d’Alep, par les Forces Démocratiques Syriennes, appuyées par le Pentagone, en provenance de régions contrôlées par les Kurdes à l’est.
« Toute faction qui nous attaque, peu importe ses sponsors, nous la combattrons, » a déclaré le major Fares Bayoush, leader des Chevaliers de la Vertu.
Des combattants rebelles ont décrit des accrochages similaires dans la ville d’Azaz, un lieu de transit clé pour les combattants et le ravitaillement entre Alep et la frontière turque, ainsi que dans le quartier Sheikh Maqsud d’Alep en date du 3 mars.
Les attaques d’un groupe soutenu par les États-Unis contre un autre ont lieu dans un contexte de combats intenses en Syrie. Elles illustrent les difficultés de coordination entre des douzaines de groupes armés soutenus par les USA qui tentent de renverser le gouvernement du président Bashar El-Assad, combattant l’État islamique tout en se combattant aussi mutuellement.
« Il s’agit d’un énorme challenge, » a déclaré Adam Schiff, membre du Congrès démocrate qui siège au House Intelligence Committee, qui a décrit les accrochages entre les différents groupes soutenus par les États-Unis comme étant « un phénomène relativement nouveau ».
« Cela fait partie de l’échiquier à 3 dimensions qu’est le champ de bataille syrien, » a-t-il déclaré.
La zone nord de la Syrie, autour d’Alep, la seconde ville du pays, est le théâtre non seulement d’une guerre entre le gouvernement Assad et ses opposants, mais aussi de batailles régulières contre les membres de l’État islamique qui contrôlent la majorité de l’est de la Syrie ainsi que certains territoires au nord-ouest de la ville, mais aussi de tensions qui ne datent pas d’hier entre les différents groupes ethniques qui habitent la région (Arabes, Kurdes et Turkmènes).
« Il s’agit d’une guerre compliquée, à plusieurs camps dans laquelle nos options sont très limitées, » a déclaré un officiel américain non autorisé à évoquer le sujet publiquement. « Nous savons que nous avons besoin d’un partenaire sur le terrain. Nous ne pouvons vaincre l’État islamique sans cette variable de l’équation, donc nous essayons de forger ces relations. »
Ce mois, le président Obama a autorisé un nouveau plan du Pentagone visant à former et à armer des combattants rebelles syriens, relançant ainsi un programme qui fut suspendu à l’automne à la suite d’une série de revers embarrassants, notamment la prise en embuscade de recrues forcées de remettre la plupart de leur armement et de leurs véhicules américains à des membres affiliés à Al Qaïda.
Suite à ces revers, le Pentagone a déployé environ 50 hommes des forces spéciales dans les zones contrôlées par les Kurdes, au nord-est de la Syrie, afin de mieux coordonner les milices locales et s’assurer que les groupes rebelles soutenus par les États-Unis ne se battent pas entre eux. Mais de telles escarmouches sont devenues banales.
L’année dernière, le Pentagone a favorisé la création d’une nouvelle coalition militaire, les Forces Démocratiques Syriennes. L’objectif était d’armer ce groupe et de le préparer à reprendre des territoires contrôlés par l’État islamique dans l’est de la Syrie ainsi que de fournir des renseignements au sol pour des frappes aériennes.
Ce groupe est dominé par des uniformes kurdes, un groupe connu sous le nom d’YPG (les unités de protection du peuple). Quelques unités arabes ont rejoint ce groupe afin d’éviter de le faire passer pour des forces kurdes d’invasion. Des armes et des équipements leur ont été parachutés. Ils ont également reçu l’assistance des forces spéciales américaines.
Le général Joseph Votel, désormais commandant des opérations spéciales, a déclaré ce mois qu’environ 80 % des combattants des Forces Démocratiques Syriennes sont kurdes. Le soutien apporté à des forces armées kurdes a créé un point de tension entre le gouvernement turc, habitué à écraser les rébellions kurdes, qui ne souhaite pas voir des Kurdes contrôler davantage de territoires au sud de sa frontière.
En attendant, la CIA dispose de son propre centre des opérations en Turquie, d’où elle fournit une aide directe aux groupes rebelles en Syrie en leur fournissant notamment des missiles antichars TOW en provenance d’un arsenal saoudien.
Tandis que les actions du Pentagone s’inscrivent dans le cadre d’un effort des États-Unis et de ses alliés contre l’État islamique, le soutien de milices par la CIA représente une opération secrète américaine dont l’objectif est de maintenir la pression sur le gouvernement Assad dans le but de le pousser vers la table des négociations.
Au départ, les 2 groupes de combattants intervenaient dans des régions différentes. Les Forces Démocratiques Syriennes du Pentagone opéraient dans le nord-est du pays tandis que les groupes appuyés par la CIA s’activaient à l’Ouest. Mais durant ces derniers mois, les frappes aériennes russes contre les combattants anti Assad dans le nord-ouest les ont affaiblis. Cela a créé une ouverture qui a permis au groupe mené par les Kurdes d’étendre leur zone de contrôle jusqu’en périphérie d’Alep, multipliant ainsi les conflits avec les troupes soutenues par la CIA.
« Les combats autour d’Alep montrent à quel point il est difficile pour les États-Unis de gérer ces conflits très localisés, parfois le fruit de rivalités de longue date », a déclaré Nichlas A. Heras, expert de la guerre civile syrienne du Center for a New American Security, un think tank de Washington. « Empêcher les accrochages est l’un des sujets récurrents de la salle d’opération commune avec la Turquie. »
Au cours de la guerre civile syrienne, la ville de Marea fut en première ligne des tentatives de l’État islamique d’avancer dans la province d’Alep en direction du nord du pays.
Le 18 février, les Forces Démocratiques Syriennes ont attaqué la ville. Un combattant de la brigade Suqour Al-Jabal, liée à la CIA, a déclaré que les officiers du renseignement de la coalition qui combat l’État islamique savent que leur groupe s’est accroché avec des milices entraînées par le Pentagone.
« Le MOM sait que nous les combattons, » a-t-il déclaré, faisant référence au centre d’opérations commun qui se trouve dans le sud de la Turquie, utilisant l’acronyme de son nom turc, le Musterek Operasyon Merkezi. « Nous combattrons tous ceux qui ont pour but de diviser la Syrie ou de faire du mal à sa population, » a déclaré le combattant sous le couvert de l’anonymat.
Marea est la ville d’origine de nombreux combattants islamistes qui prirent les armes contre Assad durant le printemps arabe en 2011. Il s’agit depuis longtemps d’une plaque tournante importante de l’approvisionnement et des combattants en provenance de Turquie et à destination d’Alep.
« Les tentatives de prise de Marea par les Forces Démocratiques Syriennes furent une grande trahison perçue comme un nouvel exemple du complot kurde contre les territoires arabes et turkmènes, » a déclaré Heras.
Ces accrochages ont poussé les officiels américains et turcs au « bras de fer », a-t-il ajouté. Après des pressions diplomatiques américaines, la milice s’est retirée jusqu’en périphérie de la ville en signe de bonne foi, a-t-il précisé.
Mais la poursuite des combats entre les différents groupes soutenus par les États-Unis pourrait être inévitable, d’après les experts de la région.
« Dès qu’ils franchissent la frontière syrienne, vous perdez substantiellement le contrôle de leurs actions, » a déclaré de Jeffrey White, ancien officiel de l’Agence du renseignement de la Défense durant une interview téléphonique. « Alors que les groupes se disputent les territoires et le contrôle du nord d’Alep, le risque de voir ce problème s’envenimer est bien réel. »
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Article écrit par Charles Sannat pour son blog