Il ressort d’un nouveau rapport de l’OCDE que de trop nombreuses vies sont encore perdues parce que la qualité des services de santé s’améliore trop lentement pour faire face au vieillissement des populations et au nombre croissant de personnes souffrant d’une ou de plusieurs maladies chroniques.
Le Panorama de la santé 2015 indique que, dans l’ensemble, les dépenses de santé continuent d’augmenter lentement dans de nombreux pays de l’OCDE, parallèlement à la progression du PIB, même si elles ont reculé en 2013 pour la troisième année consécutive en Italie et au Portugal, et pour la quatrième année consécutive en Grèce.
Cette nouvelle édition du Panorama de la santé présente plusieurs tableaux de bord qui permettent au lecteur de visualiser les performances relatives de différents pays de l’OCDE sur certains indicateurs. Ces tableaux montrent que tous les pays disposent de marges de progression importantes sur la qualité des services de santé et la lutte contre des facteurs de risque pour la santé tels que l’obésité et la consommation excessive d'alcool.
Aucun pays n’est systématiquement bien classé sur les principaux indicateurs de la qualité des services de santé, même ceux qui dépensent le plus pour la santé. Tous les pays peuvent faire des progrès sur la prévention, le diagnostic précoce et le traitement de divers problèmes de santé.
Les États-Unis, par exemple, obtiennent de bons résultats sur les soins intensifs et le taux de survie des patients ayant subi une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC), mais ils ne sont pas bien placés sur la prévention des hospitalisations évitables liées à des maladies chroniques telles que l’asthme ou le diabète. C’est l’inverse en Espagne, au Portugal et en Suisse, où le taux d’hospitalisation pour certaines maladies chroniques est relativement faible, mais qui enregistrent des taux de mortalité relativement élevés chez les patients admis à la suite d’une crise cardiaque ou d’un AVC.
En Finlande et en Suède, le taux de survie des patients atteints d’un cancer du col de l’utérus, du sein ou d’un cancer colorectal est assez bon, alors qu’il est plus faible au Chili, en Pologne, en République tchèque, au Royaume-Uni et en Irlande.
Dépenses pharmaceutiques
Le Panorama de la santé 2015 montre que les dépenses pharmaceutiques ont atteint environ 800 milliards de dollars parmi les pays de l’OCDE en 2013, soit, en moyenne, 20 % environ de l’ensemble des dépenses de santé.
La progression des dépenses de produits pharmaceutiques vendus au détail ralentit depuis quelques années dans la plupart des pays membres, mais les dépenses pharmaceutiques dans le secteur hospitalier augmentent dans certains pays. Plusieurs pays ont instauré des politiques pour promouvoir la consommation de médicaments génériques, ce qui a contribué au ralentissement ou à la réduction des dépenses de médicaments vendus au détail, même si la taille du marché des génériques est encore relativement faible dans des pays comme la Suisse, l’Italie, la Grèce et le Japon.
Malgré le ralentissement récent de la hausse des dépenses, le vieillissement de la population et le coût élevé de certains médicaments spécialisés, destinés à des pathologies telles que le cancer ou l’hépatite, vont probablement faire repartir les dépenses à la hausse, d’après l’OCDE.
De nouveaux médicaments spécialisés pourraient représenter la moitié, voire plus, de la hausse des dépenses pharmaceutiques au cours des cinq prochaines années. Si certains de ces médicaments très coûteux sont extrêmement efficaces, d’autres n’apportent qu’une amélioration marginale de l’état de santé des patients et ne sont pas efficaces par rapport à leur coût.
La consommation d’antidépresseurs progresse rapidement depuis 2000 et a pratiquement doublé en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE. Les données montrent que dans plusieurs pays où leur consommation est élevée, comme en Australie ou au Royaume-Uni, des cas de prescription abusive existent. En revanche, il pourrait être nécessaire d’augmenter leur consommation dans certains pays, comme la Corée ou l’Estonie, où elle est très faible et où des personnes souffrant de dépression pourraient en bénéficier.
Dépenses pharmaceutiques par habitant, 2013 (ou année la plus proche)
HAG graph complet fr (2)
1. Inclut les produits médicaux non-durables (donnant lieu à une surestimation d'environ 5-10%)
2. Exclut les dépenses en médicaments sans ordonnance