Lors de son intervention télévisée face aux Français sur TF1 jeudi 6 novembre, le chef de l'Etat a souhaité un "élargissement" du service civique "qui pourrait s'appeler universel". Un service de un à trois mois qui ne serait ni rémunéré, ni obligatoire : Super enthousiasmant.... Et si l'on rétablissait plutôt le Service National ?
Classe 94/10. Je le précise tout de suite, et à toutes fins utiles : oui, j'ai fait mon service militaire (chose assez rare parmi les journalistes de ma génération), il y a tout juste vingt ans, quand celui-ci était encore obligatoire. Il n'a été supprimé qu'en 1997, par une loi du 28 octobre, pour les jeunes nés après le 31 décembre 1978 et ceux rattachés à cette classe. D'ailleurs, le terme "suppression" est impropre : la loi parle de "supsension" de l'appel sous les drapeaux, et prévoit "qu'il est rétabli à tout moment par la loi dès lors que les conditions de la défense de la Nation l'exigent, ou que les objectifd assignés aux armées le nécessitent".
Si je parle de moi dans cet éditorial, une fois n'est pas coutume, c'est pour partager mon expérience. Oui, j'ai gardé un excellent souvenir de mon service militaire, fut-il en partie effectué au sein du SIRPA, le service d'information de l'armée. Planqué ? Si vous voulez. On en reparlera juste après. Mais j'ai surtout eu droit à deux mois de classes, deux mois d'excellents souvenirs, deux mois d'épreuves morales et physiques saines, deux mois de "franche camaraderie" comme l'on dit, deux mois partagés avec d'autres "excellents français" de tous milieux et de toutes origines. Deux mois à Tulle, dont le député était un certain François Hollande, devant lequel j'ai défilé en uniforme avec mes camarades pour le 11 novembre. C'était il y a tout juste vingt ans ! "Eléve de chant, le ton !" (C'était moi).
Vingt ans plus tard, je garde donc de mon service national un excellent souvenir. En cherchant bien, autour de moi, parmi mes amis du même âge qui ont également "accomplit leur devoir" (je cite les textes officiels), aucun ne regrette être parti. Plusieurs ont fait des services plus longs que la normale pour pouvoir servir outre-mer, ou ont rempilé comme ORSA (officier de réserve sous contrat). C'est un fait : l'immense majorité des jeunes qui accomplissaient leur service national, quand celui-ci existait encore, en sont revenus non seulement ravis, mais... transformés, changés. On trouve bien dans les archives de la presse nationale ou régionale des histoires de conscrits malheureux, brimés, de déserteurs, mais enfin, le Service National, ca marchait plutôt bien, et la plupart des garçons s'y plaisaient bien.
Je ne tournerai pas autour du pot : la suppression du Service National est sans aucune doute une des causes de la désindustrialisation à marche forcée de la France. Par quel raccourci magique suis-je arrivé à cette conclusion ? Suivez mon raisonnement.
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