Il y a quelques semaines, Google a annoncé l'arrivée des Google Glass au Royaume-Uni pour 1000£ pièce (soit 1253 €). Dès sa sortie, de nombreux mouvements protestataires se sont fait entendre, et notamment parmi les cinémas qui redoutent le piratage de films via ces lunettes connectées.
Pas encore officiellement commercialisées, les Google Glass suscitent des craintes aux quatre coins de la planète. Après que des états américains les ont interdites au volant, en Angleterre, c'est l'industrie du cinéma qui s'émeut.
Un enregistrement vidéo que les cinémas redoutent
Les cinémas anglais n'auront pas tardé à réagir. Alors que les Google Glass viennent d'entrer au Royaume-Uni depuis la semaine dernière – et uniquement via le Play Store – celles-ci sont déjà interdites dans les cinémas britanniques.
Une mesure pas si étonnante que cela puisque les cinémas américains avaient déjà pris la même mesure il y a quelques mois. En effet, le responsable de la Cinema Exhibitor's Association, Phil Clapp, a expliqué que les salles de cinéma anglaises demanderont à ce que les spectateurs ne portent pas les fameuses lunettes lors des projections. Et pour cause, si les Google Glass sont de fabuleux objets pour ne rien rater de la vie numérique, elles sont également des outils parfaits pour les pirates.
Selon Phil Clapp, « Les clients seront priés de ne pas porter ces Google Glass en salles de cinéma, si le film est en cours de lecture ou non. » Pendant ce temps, la troisième plus grande chaîne de cinéma du Royaume-Uni, a déclaré qu'elle demanderait aux spectateurs d'enlever les lunettes, « dès que les lumières s'éteignent. »
Les motifs de cette interdiction par les cinémas britanniques sont pratiquement les mêmes que ceux évoqués sur le continent nord-américain : la crainte de voir les Google Glass être utilisées pour pirater des films en screening – enregistrement direct dans la salle – qui se retrouveront ensuite sur des plateformes de téléchargement illégales.
Google Glass : Piratage et vie privée
Et l'interdiction prend tout son sens pour certains, pas pour d'autres. En effet, Google assure qu'il est impossible d'effectuer des enregistrements permanents, soulignant que la limite est fixée à 10 secondes avec une batterie dont l'autonomie est de 45 minutes. « Pour faire de la surveillance ou de l'espionnage, il y a bien plus efficace », s'amuse la société. Quant à la qualité de l'image, elle risque de décevoir tout cinéphile.
« Nous demandons aux salles de cinémas qui s'inquiètent des Google Glass de les traiter de la même façon que les téléphones portables », déclare Google dans un communiqué. « Il suffit de demander aux porteurs d'éteindre les Glass au moment où le film commence. » Pas sûr que la bonne volonté suffise.
Reste que le problème de la confidentialité, du piratage et de la vie privée est un problème bien plus profond que celui du piratage d'un simple film. Avec les Google Glass, il est possible de prendre une personne en photo à n'importe quel moment sans que celui-ci ne puisse s'en rendre compte. Un problème qui a déjà poussé certains patrons de commerces et de bar de San Francisco à interdire les Glass dans leurs établissements, et ce au nom de la tranquillité de chacun.
Une interdiction qui se généralise
Par ailleurs, le monde du divertissement n'est pas le seul à voir les Google Glass d'un mauvais œil. Les administrations comme les hôpitaux, ont déjà annoncé qu'ils demanderaient aux visiteurs de retirer leurs lunettes connectées pour respecter l'intimité des patients.
Le ministère des transports britannique a, quant à lui, pris des mesures avant même l'arrivée des Google Glass dans le pays.« Nous sommes conscients du déploiement imminent des Google Glass, et sommes en discussion avec les services de police pour s'assurer que personne n'utilise cette technologie tout en conduisant. Il est primordial que les conducteurs conservent toute leur attention sur la route lorsqu'ils sont derrière le volant, et qu'ils ne soient pas distraits par un tel appareil. »
Au printemps 2013, avant même que les Google Glass ne soient sorties, un projet de loi en Virginie-Occidentale a été déposé pour interdire l'objet au volant. En octobre 2013, en Californie, une conductrice qui portait des Google Glass a été verbalisée pour« conduite en état de distraction ». En janvier 2014 un député new-yorkais a également demandé la même interdiction.
En France, le sujet ne semble pas être d'actualité, puisque les Google Glass ne sont pas encore vendues sur le territoire. De son côté, le Centre national du cinéma et de l'image animée précise : « aucune concertation n'est entamée sur le sujet ».