Les tractations entre Alstom et l’américain General Electrics sont terminées. Le gouvernement français a officiellement autorisé, mardi 4 novembre, le rachat du pôle énergétique du groupe par le géant américain pour un montant de 12,4 milliards d’euros.
Une décision en suspens depuis juin
On se rappelle de la bataille qui avait fait rage en juin entre Siemens et General Electric pour récupérer le pôle énergétique d’Alstom. Finalement, c’est l’américain qui était rentré en négociations exclusives avec le groupe français, mais cela aura été long pour que le contrat soit signé en bonne et due forme. Tout cela arrive alors que le groupe vient de rendre public un bulletin semestriel montrant qu’il n’est pas au mieux de sa forme.
C’est Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie qui a validé mardi 4 novembre le rachat du pôle énergétique d’Alstom par General Electrics. Comme le déclare le ministère, « Emmanuel Macron s’est assuré, avec vigilance, que les intérêts de l’État, la pérennité de la filière nucléaire et la sécurisation de l’approvisionnement énergétique de la France sont pleinement pris en compte dans cette opération ».
Le but de cette opération est de permettre au nouveau groupe Alstom de disposer de tous les moyens pour devenir le champion européen dans le secteur des transports. Mais, bizarrement, après l’annonce du feu vert de Bercy, le titre était dans le rouge à l’ouverture de la bourse de Paris…
Les autorités de la concurrence doivent maintenant donner leur accord
Il aura aussi fallu convaincre les élus du personnel d’Alstom. Après le comité de groupe européen du 28 octobre dernier, ils ont décidé de ne pas s’opposer au rachat avec quinze voix pour, sept contre, et douze abstentions. Les syndicats aussi ont décidé de ne pas bloquer le dossier même s’ils ne disposaient que d’un avis consultatif.
Le projet de rachat peut maintenant aller de l’avant. Une question se pose : l’État va-t-il faire valoir son droit d’entrée au capital d’Alstom à hauteur de 20 % ? À l’époque des débats entre Siemens et General Electrics, le gouvernement français avait négocié avec le groupe Bouygues pour que ce dernier accepte de lui rétrocéder 20 % d’Alstom en cas de signature d’un accord. On ne sait toujours pas si le gouvernement compte faire valoir son droit.
Maintenant, cette opération doit passer devant les autorités chargées du respect de la concurrence. En effet le rapprochement entre Alstom et General Electrics dans le domaine des turbines à gaz et à vapeur doit être validé dans le monde entier. De la Chine aux États-Unis en passant par l’Inde, une dizaine d’autorités de la concurrence ont été saisies et doivent rendre leur décision d’ici à la mi-2015.
Tout cela va dépendre de la décision des actionnaires du groupe qui doivent se réunir lors d’une assemblée générale le 19 décembre prochain. Si le groupe Bouygues qui détient toujours 29,4 % du capital d’Alstom a déclaré être en faveur de ce rachat, il va falloir convaincre les autres partenaires. Nul doute que leur décision sera faite en fonction de l’évolution de la santé du groupe dans le mois qui vient.