Le jeudi 6 février avait lieu à Paris la 1re conférence annuelle du Plan France Très Haut Débit depuis son lancement en février 2013. Un rendez-vous fondamental au regard du rôle reconnu aujourd’hui du très haut débit dans la compétitivité des entreprises françaises. Bonne nouvelle, il semblerait que la France soit dans les temps.
Rappelons les tenants et les aboutissants du Plan France Très Haut débit : il s’agit d’équiper 100 % du territoire en très haut débit d’ici 2022 moyennant 20 milliards d’euros d’investissements. 7 milliards seront déboursés par les opérateurs privés pour les zones dites conventionnées. Elles concernent 57 % de la population. 13/14 milliards sont pris en charge par les collectivités pour le déploiement de réseaux d’initiative publique (aussi appelées RIP), ceci afin de faire bénéficier du très haut débit 43 % de la population vivant dans les zones les moins denses.
Le bilan de la conférence est encourageant. Les dernières études ayant évalué l’état d’avancement du déploiement constatent que les intervenants ont finalement réussi à tenir les délais prévus dans le cahier des charges initial à la 2013. Voilà une excellente nouvelle. Car en février 2013, peu avant l’annonce, un rapport sénatorial alarmiste pointait du doigt le retard de l’hexagone et appelait une « arrivée en force de l’État » sur un réseau d’infrastructures THD.
Concrètement, au 31 décembre 2013, sur un total de 31 millions de foyers raccordés à un réseau de communication électronique filaire, un peu plus de 10 millions de foyers étaient éligibles au très haut débit, dont 8,6 millions en FttB (Fiber to the Building), c’est-à-dire à la technologie fibre dont le raccordement se fait jusqu’au pied de l’immeuble ; près de 3 millions en FttH (Fiber to the Home), technologie désignant un raccordement jusqu’au domicile ; et plus de 1 million en VDSL2 (technologie cuivre améliorée).
Si tous les FAI participent à la réalisation des objectifs, Numericable, fournisseur de Très Haut Débit numéro 1 en France selon l’ARCEP, se distingue plus nettement. Sur les 8,6 millions de raccordements en FttB, 5 millions sont assurés par le câblo-opérateur. Et l’on peut faire le même constat pour les abonnements. À la fin du troisième trimestre 2013, le nombre d’abonnements très haut débit dépassait 1,8 million. Parmi eux, le gendarme des télécoms recensait 1,3 million d’abonnements au câblo-opérateur. Cela signifie que le FAI fournit 75 % du très haut débit français.
Les entrepreneurs français peuvent donc compter sur le Gouvernement, les collectivités et les opérateurs privés pour tenir ses échéances. En réalité, le moindre retard peut s’avérer fatal, sachant à quel point la qualité du débit pèse lourd désormais dans la compétitivité des entreprises. De nouveaux usages se développent depuis quelques années et sont sur le point de devenir incontournables. Le cloud computing se généralise et avec lui des besoins croissants en débit que l’ADSL ne suffit plus à satisfaire.
Le prochain rendez-vous est fixé en septembre 2014 pour un bilan intermédiaire avant la publication d’un rapport détaillé prévue pour la fin de l’année. En attendant, il est possible de suivre l’avancement du déploiement sur le portail France Très Haut Débit dont l’ouverture officielle est prévue pour avril 2014.