Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
« Crise ouverte à la Banque Centrale Européenne : l’euro est-il en danger ? », c’est le titre du dernier édito économique d’Axel de Tarlé sur Europe 1.
Voilà. Nous sommes en 2019. Nous avons créé le MES le mécanisme de stabilité Européen, nous voulions créer un FME un fonds monétaire européen. Nous avons fait une « union bancaire »…. avec tout cela vous deviez voir ce que vous alliez voir…
Sauf que nous sommes en 2019 et que nous y sommes depuis 2009… et depuis 2009 en réalité rien.
Rien de rien…
Il ne s’est rien passé. Il ne s’est tellement rien passé que Moscovici qui va prochainement quitter ses fonctions de camarade commissaire politique à Bruxelles, nous explique qu’il faut « que la prochaine Commission européenne effectue « un sérieux toilettage » du pacte de stabilité et de croissance, pour permettre à la fois de réduire l’endettement des États et favoriser la croissance ». Source AFP ici.
« Crise ouverte à la Banque Centrale Européenne, les Pays du Nord ne supportent plus la politique de taux négatifs menée par la BCE ».
Axel de Tarlé part de cette histoire de démission de Sabine LautenSchlager (représentante de l’Allemagne à la Banque Centrale Européenne) et précise qu’il est même très surpris car « le gouverneur de la Banque de France s’est rangé du côté des pays nordiques car cette politique de taux négatifs fragilise nos banques. Dans les banques, il y a beaucoup d’argent, il y a l’épargne des Français. Or, l’argent est taxé avec les taux négatifs ».
Il faut peut-être dire à notre Axel national que le gouverneur de la Banque de France, n’est autre que l’ancien patron et grand mamamouchi mamamouchant de la BNP Paribas, la plus grande banque française et LE poids lourd européen de la banque ! Alors les banques il connaît. Il connaît bien le gouverneur.
Et Axel de Tarlé de conclure « en tous les cas, c’est une vraie crise ouverte au sein de la Banque Centrale Européenne. Les Pays-Bas et l’Autriche sont également vent debout contre les taux négatifs.
C’est donc un vrai défi pour Christine Lagarde qui va prendre la présidence de la BCE dans un mois. Ça risque de faire des étincelles car elle s’est déjà clairement prononcée en faveur de ces taux négatifs »….« Le risque, si la crise persiste, c’est que se pose à nouveau la question de la pérennité de l’Euro.
Peut-on avoir la même monnaie avec des pays du nord qui aiment épargner et des pays du sud qui aiment s’endetter ? »
Et oui mes amis… c’est la quadrature du cercle. Rien n’est réglé, car rien n’a été réglé. Nous avons fait semblant, les autorités européennes ont fait essentiellement du vent et de la communication. Ce qui a permis de maîtriser la situation et de faire croire en la solidité de l’euro, c’est seulement Mario Draghi, c’est uniquement Mario Draghi.
Quand Mario Draghi dit « l’euro est irréversible, je ferai tout ce qu’il faudra et croyez moi ce sera assez », il dit aux marchés qu’il fera marcher les rotatives quoi qu’il en coûte et que cela plaise ou non à l’Allemagne… Depuis nous vivons sur cet acquis. Nous vivons sur cette affirmation de Mario Draghi, une affirmation qui a trouvé une matérialisation dans les QE (les rachats d’obligations pour faire baisser les taux) et dans les taux directeurs négatifs.
Pour tout le reste ?
Rien.
Rien n’a changé en Europe.
Les fragilités et les incohérences économiques de la zone euro sont toujours les mêmes.
Si demain la BCE cesse de colmater les brèches d’une monnaie unique qui prend l’eau de toute part, le roi européen apparaîtra pour ce qu’il est à savoir nu !
Axel de Tarlé pose donc une question que nous n’aurions jamais du cesser de poser sur la viabilité de l’euro entre des économies totalement hétérogènes. Sans union de transfert, c’est-à-dire si les « riches » ne payent pas pour les pauvres alors, il ne peut pas y avoir d’euro viable.
Si l’euro ne peut pas être viable et que les pays européens ne sont pas capables de se mettre d’accord sur les moyens de le rendre viable alors l’euro cessera d’exister.
Il est d’ailleurs assez remarquable de constater qu’à partir du moment où la situation économique commence à nouveau à se tendre, le sujet de l’euro revient sur le devant de la scène.
L’euro est tellement fragile qu’il sera systématiquement remis en question à chaque crise, récession, ou difficulté économique.
C’est donc 10 ans après toujours le même sujet… soit plus d’Europe et le grand saut fédéral soit plus d’Europe du tout et le retour aux monnaies nationales.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Article écrit par Charles Sannat pour Insolentiae.