Camarade citoyen, toi que j’ai choqué en survolant Notre Dame de Lorette

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Par David Van Hemelryck Modifié le 14 novembre 2014 à 7h35

OPINION

Camarade Citoyen,

tu es un peu choqué par mon geste du 11/11, et je te comprends. Toi, dont le grand père est fauché par une balle dans les tranchées. Toi, dont le grand oncle s'est écrasé avec son petit avion de toile. Toi, dont la grand mère a disparu sous une pluie d'obus, parce qu'elle n'avait pas quitté sa petite maison derrière le front. Je te comprends, car tu te dis : Mon Grand père est mort pour la France, pour notre liberté, pour sauver la vie des Français, la vie de ce camarade de tranchée qu'il est allé chercher dans son trou d'obus, ce camarade qu'il a sauvé d'une mort hideuse dans la boue, et qui plus tard est devenu le grand père de ta compagne. En fait, sans ton grand père, ce héros mort au front, ta chérie, elle ne serait pas là...

"Mon grand père est mort pour la France, et lui, David, avec son avion à la con, il l'insulte"

Pour toi, ton grand père est un héros. Et même si le mien n'était pas né, je te comprends. Ton grand père était un héros tombé pour la France, tombé pour moi aussi, et, à tes yeux, je lui ai manqué de respect.

A ce niveau là, ce n'est d'ailleurs pas simplement du respect qu'il faut avoir, c'est une profonde gratitude envers ceux qui ont répondu à l'appel. Peut être, la guerre, elle était bête, toujours cruelle, parfois absurde, mais ton grand père, il a juste répondu à son devoir. Il a suivi le drapeau, les ordres des généraux, ceux-là qui appliquaient les stratégie parfois débiles des politiques, et il a fait son devoir. Il a fait son devoir, pas pour les généraux, pas pour les politiques, mais pour ce camarade de tranchée blessé qu'il a sauvé, pour le drapeau qu'il a aimé, pour la France éternelle, et, pour toi, qui n'étais pas encore né.

Alors, Camarade d'aujourd'hui, je te comprends. Si tu crois que je n'ai pas de respect pour ton grand père, sans parler de la gratitude que je lui dois aussi, tu dois m'en vouloir. Et tu as raison de m'en vouloir. Puisque tu ne comprends pas mon geste.

Mais, Camarade, toi qui vis une autre crise, une crise économique, une crise de la nation, une crise de la Vérité, je te demande simplement de me lire, car je veux te dire une chose, même si elle est dure à entendre :

Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour toi, pour moi, et pour ton grand père.

Ton grand père, mort en héros, il m'inspire. Loin de vouloir ou de pouvoir l'égaler, je le choisis en modèle. Il a fait son devoir, il s'est battu pour que son pays reste libre. Devant l'agresseur, sans se poser de question, il a quitté sa femme et ses enfants, la moisson dehors qui attendait en plein mois d'août, ce beau ciel d'été il y a cent ans, ce mois d'août 14... Il a mis son vieux pantalon rouge un peu usé, il a fait la queue pour percevoir son fusil, pris son train avec son ordre de mission, le ventre noué, d'abandonner sa compagne sans savoir si il la reverrait. Les journaux parlaient d'une guerre finie avant Noël. Mais bon, c'était les journaux. Et il est parti. Descendu de son train, il a rejoint son régiment, ses camarades, et ils ont marché. Bruit des obus, balles mortelles, boue partout. Et il n'est jamais revenu.

Ton grand père, c'est un héros, modeste et inconnu, qui m'inspire cent ans plus tard.
Et je pense qu'il t'inspire aussi.

Mais voilà, pourquoi faut il être en silence et faire des courbettes à Hollande pour honorer sa mémoire??
Le courage de se battre pour la liberté, on ne l'honore pas en abandonnant nos libertés. Et, en France, la liberté est toute relative. En France, tout va bien tant que tu ne protestes pas. Et si tu protestes, tu as intérêt à être couvert par l'artillerie médiatique, ces caméras qui font reculer le flic, qui limitent la répression. Oui, je ne me prends pas des balles, je me prends des coups de matraques. C'est pas pareil. Je ne porte pas un masque à gaz - parce que d'abord c'est interdit - et puis, les gaz des CRS, ils sont pas censés être dangereux, hein? C'est comme les grenades offensives, "elles n'ont jamais tué de citoyen".

Ce courage, tout relatif, par rapport à l'immense courage de ton grand père, qui a fait simplement son devoir de citoyen, ce courage que j'essaie d'avoir, je veux simplement qu'on en ait plus, et je ne veux pas reculer devant ce que je perçois comme mon devoir. Je ne veux pas reculer, parce que justement je veux honorer ton grand père, et particulièrement en ce 11 novembre, je veux faire comme lui, et me battre, petitement, à ma manière, pour la défense de la démocratie.

Car, cher Camarade, je crois que tu ignores aussi tout ce qu'il existe comme répression en France. Toi, tu n'as pas eu ton cousin gazé pendant une manif, ni ton camarade qui s'est pris une grenade, ni ton frère qui a passé des nuits en garde à vue, juste parce qu'il était au mauvais endroit, au mauvais moment, et qu'il ne pense pas comme le gouvernement. Tu n'as pas vu des filles se faire matraquer, simplement parce qu'elles ont porté une banderole dont le slogan déplaît au gouvernement. Tu n'as pas vu cela, alors, je ne t'en veux pas que tu m'en veuilles. Tu ne peux comprendre que je me bats pour nos libertés. Tu vois un slogan qui peut être aussi ne te plait pas, sans voir que justement, j'use du slogan choc comme d'une arme - une arme c'est violent - mais c'est un slogan seulement. Le Mouvement Hollande-Démission, au fond, c'est quoi ? C'est un mouvement un peu révolutionnaire...

Comme d'autres mouvements, sa cause, c'est d'exiger la fin de cette dicta-molle hollandiste, pour passer à un nouveau régime... Certains disent, une 6ème république, mais en tous cas, un régime plus juste, plus démocratique, plus respectueux de la Vérité...

Camarade Citoyen, puisque tu ne sais pas tout cela, tu m'en veux, et je ne peux t'en vouloir, de m'en vouloir. Moi, je te comprends. Tu restes choqué.

C'est pas grave. OK. Toi tu es choqué, tu restes choqué.
Mais peut être ton grand père, ton héros, mon héros, peut être du fond de sa tombe il me comprend. Un peu. Je l'espère.
C'est mon but, honorer sa mémoire, en continuant de me battre pour nos libertés.

Camarade Citoyen, si tu as lu ces lignes, et bien que tu me "vomisses", je te remercie.
Je continuerai, jusqu'à ce que la révolution nationale que j'appelle de mes voeux, elle arrive.

En attendant, je serre les dents dans mon petit avion de toile, où il fait froid, en rase motte au dessus des arbres, avec ma banderole aux fesses, juste pour mes idéaux, la liberté et pour la France éternelle. Je ne suis pas très rassuré par ce petit moteur devant qui peut tomber en panne à n'importe quel moment. Et je suis un peu blessé que tu ne comprennes pas que, ce que je fais, je le fais pour ton grand père, pour toi, et pour la France. Mais ce n'est pas grave, parce que je fais mon devoir, et je le fais avec fierté, malgré la fatigue, le froid, l'absence totale de salaire, (non, je ne suis pas inscrit au chômage, j'ai un travail, un travail de révolutionnaire, mais sans aucun salaire) et, surtout, malgré toi, Camarade Citoyen, toi qui méprises mon geste. Je le fais parce que je fais mon devoir de citoyen, et pour ce mot que tout Français chérit au fond de son coeur, ce mot tout simple sans qui la vie n'est pas digne, ce mot sans lequel il n'y a pas d'Amour, ce mot qui est la condition de tout, ce mot qui n'est plus respecté en France, ce mot sacré :

LIBERTE

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polytechnicien, ingénieur, fondateur du collectif Hollande Démission

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