La mémoire flash est actuellement en forte demande. Que ce soit dans les téléphones portables, les tablettes et les ordinateurs portables, la mémoire flash règne en maitre ou presque. Le seul territoire qu’elle doit encore partager est le datacenter. Ce n’est qu’une question de temps…
Pour commencer, un bref historique s’impose. Depuis les années 1970, les supports de stockage rotatifs sont utilisés dans les datacenters. Pendant 30 ans, ces supports vont connaître des améliorations progressives aussi bien au niveau de leur capacité de stockage que de leur vitesse d’accès, imitant en cela les performances de l’informatique en général. Ainsi, quand Seagate commercialise le Cheetah 15X en 2000 avec une vitesse de rotation de 15 000 tours/minute, personne ne se doute que le disque dur signe là son apogée en termes de performance. Depuis lors, les constructeurs de disques durs n’ont pu proposer que des améliorations au niveau de la capacité de stockage. Et pendant ce temps, le reste du monde informatique progressait, lui, à grande vitesse respectant à la lettre la loi Moore, permettant l’émergence du cloud, de la virtualisation et du Big Data. Ces technologies ont des besoins de données immenses, auxquels répond le disque dur, mais en oubliant un facteur crucial: la vitesse d’accès.
Il faudra attendre 2009 pour que de nouvelles solutions viables soient proposées avec l’arrivée des premiers disques flash à des prix accessibles. Leur rapidité d’accès et leur faible consommation électrique étaient toutefois contrebalancées par une capacité de stockage chétive, un prix au Go extrêmement élevé et une fiabilité bien trop basse pour le monde de l’entreprise.
L’innovation est venue des pure-players du SSD
En six ans, beaucoup de choses ont changé. La fiabilité est désormais au rendez-vous, donnant aux entreprises qui choisissent ces solutions beaucoup plus de sérénité. Les prix ont aussi baissé de manière spectaculaire tandis que les capacités ont augmenté dépassant enfin le seuil du téraoctet. Pourtant, ce ne sont pas ces facteurs qui ont permis l’adoption du SSD dans le monde de l’entreprise dans des situations d’utilisation intensive en 24/7. Il a fallu pour cela l’innovation apportée par une nouvelle génération d’acteurs dans le monde du stockage qui sont repartis de zéro dans la conception d’une baie de stockage. Ils ont notamment réécrit toute la partie logicielle pour tirer profit des spécificités du flash. Prenons le cas du RAID : les modèles utilisés jusqu’à présent sur les disques durs, réduisaient massivement la durée de vie des SSD.
Désormais avec les nouveaux outils, les SSD en RAID profitent d’une disponibilité plus importante et d’une durée de vie plus longue qu’un disque dur mécanique. On peut citer aussi d’autres innovations comme la déduplication et la compression qui, à l’inverse du disque dur, peuvent s’utiliser sans compromettre les performances et ainsi obtenir des taux de réductions supérieur à 1 pour 10. De sorte qu’une entreprise investissant dans une baie de 10 To pourra bénéficier de 100 To de données. Cela présente un monde d’avantages : le différentiel de prix entre le SSD et le disque dur devient bien plus faible dans cette configuration, surtout en prenant en compte les économies d’énergie et de place physique occupée dans le datacenter. En prenant en compte tous ces paramètres, on comprend mieux pourquoi les entreprises changent enfin d’avis sur la technologie SSD. Les jours des disques durs mécaniques seraient-ils comptés ?