Après les différentes hausses des années précédentes, la facture d'électricité des français a encore augmenté de 5% le 1er août dernier. Il en sera de même en 2014 et selon toute vraisemblance en 2015. Ceci dans un pays où 75% de l'électricité est d'origine nucléaire.
L'illusion du nucléaire peu cher, c'est fini
Un grand nombre des 58 réacteurs présents en France atteint les 30 ans de durée de vie pour lesquelles ils étaient initialement conçus, et les investissements nécessaires pour le prolongement de leur durée de vie jusqu'en 2025, atteindront au minimum 50 milliards d'euros. Les améliorations de sûreté à mettre en place afin de tirer les leçons de Fukushima sont d'autres coûteux travaux en perspective. Enfin, l'EPR, le nouveau modèle de réacteur que l'industrie veut mettre en place aura un coût total estimé aujourd'hui par EDF à 8,5 milliards d'euros au minimum contre les 3,3 milliards initialement prévus. Enfin, le nucléaire ne suffisant pas seul à couvrir les besoins énergétiques, il faudra investir aussi dans les renouvelables.
Mais des solutions existent
Greenpeace a développé un scénario de transition énergétique basé sur la sobriété et l'efficacité énergétique, ainsi que sur le développent des énergies renouvelables. Sur mafacturedufutur.com, on trouve une campagne d'information donnant à comparer deux factures du futur, deux projections en 2017 de votre facture, l'une si on maintient ou que l'on développe le nucléaire et l'autre qui serait le reflet d'une une réelle transition énergétique.
La comparaison de ces « factures du futur » révèle que d'ici 5 années, l'addition du nucléaire sera plus salée que celle d'une transition énergétique sûre, renouvelable et viable économiquement. Les calculs de Greenpeace montrent que dans le cas de la prolongation du nucléaire, la facture annuelle moyenne augmenterait d'environ 25% tandis que celle de la transition énergétique n'augmenterait que de 15%. Cette hausse du prix de l'électricité s'explique, pour le nucléaire, par la sous-évaluation du prix réel de l'électricité aujourd'hui, et par les importants investissements nécessaires dans l'appareil productif.
C'est l'heure du choix
A partir du mois d'octobre, le gouvernement doit présenter une loi sur la transition énergétique. Comme un euro ne peut être investi dans deux projets de société en même temps, on ne pourra pas faire « un peu de tout ». Les investissements affectés au nucléaire ne le seront pas aux renouvelables et aux économies d'énergie.
Renouvelables et nucléaires sont donc incompatibles en terme d'investissement : entre le coûteux maintien de notre vieux et risqué parc nucléaire et l'investissement dans une vraie transition énergétique qui implique d'emblée de fermer des réacteurs nucléaires, Monsieur Hollande, c'est l'heure du choix !