Vous connaissez mon esprit chagrin, mon humour noir et mes pensées cyniques certes mais tout cela cache en réalité un amour réel et profond pour la vérité et un véritable intérêt pour les gens, pour nous, pour ce que nous vivons.
J'ai donc choisi un titre quelque peu provoquant je vous l'accorde en ces temps de guerre chimique odieuse qui vise en plus de gentils zenfants forcément innocents (ce qui est vrai). Néanmoins le mensonge et la manipulation sont également toxiques en tout cas à l'égard de la démocratie, de la vérité et de l'histoire. Le mensonge et la manipulation nous font faire des erreurs de jugement, nous font aboyer avec la meute et nous égarent.
Assad doit être pétrifié de peur...
Je ne pouvais pas résister à illustrer cet article avec cette sublime photo de notre chef de guerre, le bien nommé François Normal 1er.
Si j'étais conseiller d'Assad (le méchant bourreau syrien), je crois que pour détendre l'atmosphère (qui doit être pesante ces derniers temps, n'osant pas la qualifier d'irrespirable alors que la guerre chimique fait rage) je lui aurais fait une belle impression en couleur de celui qui veut le punir.
Ce qui est encore plus drôle que cette photo, c'est que l'Agence France-Presse – vous savez, l'AFP, que j'adore parce qu'avec elle, franchement, on rigole plusieurs fois par jour – a commencé par faire son travail d'agence de presse libre dans un pays démocratique en diffusant cette photo où, reconnaissons-le, notre mamamouchi en chef n'est tout de même pas très bien mis en valeur...
Puis, l'AFP, dont le fonctionnement s'apparente à celui de la Pravda pendant la guerre froide, a sans doute dû recevoir un coup de téléphone courroucé d'un sous-conseiller à la communication pestilentielle... oups, excusez-moi du lapsus, je voulais comme de bien entendu parler de la « communication présidentielle ». Résultat : voilà-t-y pas que l'AFP censure cette photo manu militari tout en laissant soigneusement le temps à toute la blogosphère (ravie) de se l'approprier... C'est fou ces gens infiltrés un peu partout qui croit en la liberté et la démocratie... Beurk ! En tout cas, la résistance passive prouve bien encore une fois son efficacité redoutable.
Mon problème de la mémoire
Je dois l'avouer publiquement, j'ai un énorme problème de mémoire. Demandez à ma femme, elle en souffre énormément. La pauvre, c'est elle le dégât collatéral familial de mes troubles mnémoniques. Je souffre d'une hypermémoire. Je retiens tout. Absolument tout. Les chiffres, les affaires, les scandales, les propos tenus dans les médias, les vidéos, les mémos, les articles lus il y a plus de 20 ans... Bref, je n'oublie rien, sauf de descendre la poubelle le matin et c'est là tout mon drame familial. Passer l'aspirateur ? J'oublie. Faire les courses pour nourrir les enfants ? J'oublie. Changer l'ampoule grillée depuis 2 ans dans les toilettes qui sont plongées dans le noir ? J'oublie. Ranger la maison ? J'oublie. Étendre le linge toujours enfermé dans la machine à laver qui pourtant sonne jusqu'à ce qu'on l'ouvre (c'est un truc qu'a trouvé ma femme, un modèle spécial)... eh bien j'oublie quand même !
Alors que j'écoutais toutes les âneries que l'on nous débite quotidiennement sur la nécessité d'aller rajouter des bombes aux bombes, comme par exemple la chronique de Bernard Guetta (pas le DJ) le matin sur France Inter et qui nous explique à longueur de chronique qu'il faut faire la guerre aux Syriens car franchement, utiliser des armes chimiques, cela ne se fait pas ! Ce matin, il a presque traité de crétins ceux qui pensaient autrement. Alors comme je pense autrement, figurez-vous que je l'ai pris pour moi personnellement et que je me suis senti un peu piqué au vif. Et le Bernard, sans le savoir, m'a permis d'activer une partie oubliée de ma mémoire. C'est vrai qu'à l'époque, j'étais jeune, un gamin quoi... mais j'ai quand même entendu des trucs à propos d'un machin qui s'appelait l'affaire Luchaire (bon c'est vrai que je traînais toujours autour de mon papa, de ses journaux et que je perdais rarement une miette de ce qui se passait chez les grands !)
Et là, alors que le Bernard débitait ses inepties intellectuelles, j'avais envie de lui crier : « Hé du c... biiiiiip (pas de gros mots à cause des zenfants, c'est banni à la maison donc du coup dans cette chronique aussi sauf quand mon dragon d'épouse tourne le dos), et l'affaire Luchaire bor... biiiiiiippppp !! »
L'affaire Luchaire
Ceux qui veulent en savoir plus iront se renseigner par eux-mêmes, je vous laisse un petit lien ci-dessous à ce sujet. Pour résumer et simplifier, disons que dans les années 80, alors que la guerre Iran-Irak faisait rage, que des Français étaient pris en otage au Liban et qu'en plus quelques attentats étaient commis sur notre sol avec quelques bonnes victimes françaises à peu près aussi innocentes que les gentils zenfants syriens gazés, la France livrait des armes à tire-larigot tantôt à l'Irak du futur super méga méchant Saddam Hussein (qui était le super gentil de l'époque) pour continuer à taper sur la tête de ses voisins iraniens qui jouaient les supers méchants du moment vu qu'il y avait les vilains zayatollahs machin toussa au pouvoir là-bas.
Bref... l'affaire Luchaire, c'est l'histoire d'une livraison de plusieurs centaines de milliers d'obus par la France à l'Iran qui a mal tourné. En géopolitique, une affaire qui tourne mal ce n'est pas qu'elle fait quelques morts, pensez donc, 450 000 obus vendus à l'Iran par la France en toute illégalité et pendant une guerre saignante n'étaient pas achetés pour être utilisés mais uniquement pour faire une belle œuvre d'art en plein milieu de la place centrale de Téhéran... Non, une affaire qui tourne mal c'est une affaire qui est rendue publique et qui provoque un scandale que les zautorités, dans leur sagesse coutumière, sont obligées d'étouffer et d'enterrer ce qui provoque toujours quelques désagréments d'ordre politique.
De tout façon, à l'époque, nous étions déjà en socialie, et une vente d'arme même illégale à un pays considéré comme un ennemi de la France et qui provoque, qui plus est, quelques attentats sur notre sol devait forcément être « juste ».
Et puis il y a l'affaire Eurodiff...
C'est une autre histoire me direz-vous ; hélas, c'est quand même méchamment lié au problème irako-irannien. Bon, comme je vous le disais, le gentil c'était Saddam et le méchant l'Ayatollah Khomeiny en Iran mais on avait un petit contentieux avec les autorités iraniennes au sujet d'une vague histoire de fabrication de bombe atomique et d'enrichissement de l'uranium... On devait leur livrer du matériel hautement dangereux, genre uranium enrichi spécial bombe atomique, et bien sûr, on n'avait plus envie de le faire... sans blague ! Du coup, on a négocié pendant presque 30 ans avec eux pour tenter par tous les moyens de se sortir de là... quitte à leur refiler un peu d'uranium au bout du compte avec en prime quelques obus... raison sans doute pour laquelle il conviendra sans doute, après la Syrie, que Bernard nous explique qu'il faut aller faire la guerre à l'Iran qui menace de raser la planète entière car ils sont très mais alors très vraiment superméga pas gentils.
Sans oublier la France qui fabrique des armes chimiques pour les vendre... pas pour les contempler !
Il faut dire, et l'on en revient aux fameuses armes de destruction massive que l'on cherche encore en Irak de Saddam Hussein devenu depuis son invasion du Koweït (pour laquelle les gentils Zaméricains avaient dit à Saddam, « oui, oui vas-y, fais-toi plaisir avec le Koweït on te dira rien et on te laissera faire »), que l'on a déversé quelques milliers de tonnes de gaz assez toxiques faisant quelques centaines de milliers de victimes sans que personne ne trouve rien à y redire, surtout lorsqu'ils gazaient des Kurdes – ce qui ne déplaisait pas aux Turcs ni à nous Français puisque cela faisait vraisemblablement tourner certaines de nos usines... Mais chut, quand on gaze français, c'est bien et ce n'est pas notre pauvre Arnaud du Redressement productif qui dira l'inverse, lui qui tente de sauver l'industrie française.
Résultat ? Vous n'aurez qu'à lire cet article de L'Express un journal subversif.
Alors que les Zanglais veulent attaquer la Syrie... ils leur vendent du gaz (et pas hilarant)
Celle-là, je vous l'ai gardé pour la fin, parce que franchement, je trouve que c'est la meilleure.
Pour là encore faire simple, disons que en gros, alors que David se roule par terre pour aller punir Bachar (le super méga vilain bourreau d'enfants syriens) avec son pote François (le benêt béat sur la photo de l'AFP), nos grands zamis les Anglais toujours aussi perfides vendent dans le même temps au-dit bourreau de quoi gazer la région entière, voire plus...
Là encore, le problème c'est que finalement certains esprits malintentionnés ont fini par sortir l'histoire que tout le monde s'empresse d'étouffer et d'enterrer... sauf le journal Le Monde qui en fait un article en date du 03 septembre 2013 signé par un horrible contrarien de journaliste qu'il conviendrait, et vous serez d'accord avec moi mon cher Bernard Guetta de France Inter, d'embastiller et vite avant que le petit peuple ne commence à être plus dubitatif qu'il ne l'est déjà sur cette guerre annoncée.
Alors faut-il partir en guerre ?
Évidemment ! Bien sûr qu'il faut faire la guerre... c'est bon pour l'or, le commerce des armes et celui du pétrole, pour les gentils zenfants on s'en fiche en fait, le coup des zenfants c'est juste pour que vous soyez d'accord.
Nous n'avons pas sauvé un enfant en Irak (voire nous en avons tués un sacré paquet mais « proprement » enfin proprement, façon parler), et nous n'avons pas vraiment réussi à installer la démocratie, mais là encore les mamamouchis s'en fichaient comme d'une guigne ! Le truc c'est qu'il fallait juste que vous trouviez cela juste, que vous ayez peur et que vous soyez d'accord.
Alors oui, les manipulations, les mensonges deviennent eux-aussi neurotoxiques, mais notre benêt-béat aura sans doute sa deuxième guerre, ce qui sera bon pour sa côte de popularité. Il pourra alors poser en treillis à Damas (à condition que le Charles de Gaulle ne tombe pas en panne)... mais François, il faut que tu changes de photographe...
Quant à mon copain Bernard Guetta, si quelques âmes contrariennes charitables veulent lui faire suivre par mail cette chronique de géopolitique pour les nuls...