La vulnérabilité CVE-2010-2568 a été découverte en 2010, à la même période que le ver Stuxnet. Encore aujourd'hui, des programmes de malware exploitant cette vulnérabilité continuent de se propager et menacent les utilisateurs. Ils sont 19 000 000 à l'avoir croisée sur une période de 8 mois, entre novembre 2013 et juin 2014. Ces informations sont issues du rapport « Usages & Vulnérabilités Windows » réalisée durant l'été 2014. Le rapport est disponible sur securelist.com
CVE-2010-2568 est une erreur de manipulation sur un raccourci dans Windows, permettant aux attaquants de charger un fichier DLL de façon arbitraire sans que l'utilisateur en soit informé. Cette vulnérabilité affecte Windows XP, Vista et Windows 7 ainsi que Windows Server 2003 et 2008. Cette faille a notamment été exploitée par Stuxnet – le ver découvert en 2010 et connu pour avoir apparemment conduit à la destruction physique d'équipements d'enrichissement d'uranium dans des centrales nucléaires iraniennes.
Dès l'automne 2010, Microsoft a publié une mise à jour de sécurité pour résoudre le problème. Malgré cela, les systèmes de détection de Kaspersky Lab continuent d'identifier des millions de malwares utilisant cette vulnérabilité.
Les malwares profitant de cette vulnérabilité ont été détectés le plus souvent sur des ordinateurs situés au Vietnam (42,45%), en Inde (11,7%), en Indonésie (9,43%), au Brésil (5,52%) et en Algérie (3,74%).
Répartition géographique de toutes les détections CVE-2010-2568 enregistrées
Il est important de noter que les recherches menées par Kaspersky Lab indiquent que le Vietnam, l'Inde et l'Algérie sont sur la liste des pays enregistrant le plus de détections de CVE-2010-2568 mais font également partie des pays comptant le plus d'utilisateurs de Windows XP. Ce système d'exploitation occupe la première place des détections de CVE-2010-2568 (64,19% des détections sont issues d'ordinateurs utilisant Windows XP). Windows 7, qui est pour le moment l'OS le plus utilisé au monde, arrive en seconde position avec 27,99% des détections. Viennent ensuite Windows Server 2008 et 2003 avec respectivement 3,99% et 1,58% des détections.
Les experts de Kaspersky Lab précisent que dans ce cas spécifique, le grand nombre de détections ne signifie pas un grand nombre d'attaques. En raison des techniques spécifiques utilisées pour exploiter la faille, il est impossible de déterminer avec précision dans quels cas la solution Kaspersky Lab a protégé l'utilisateur d'une attaque réelle de malware exploitant CVE-2010-2568, et dans quels cas elle a seulement détecté des raccourcis vulnérables générés automatiquement par un ver spécifique.
Le volume important de détections de CVE-2010-2568 témoigne du fait qu'il existe encore dans le monde un grand nombre d'ordinateurs vulnérables à cette menace. Selon les experts de Kaspersky Lab, cela pourrait provenir de serveurs mal entretenus qui ne sont pas mis à jour ou ne sont pas sécurisés. Dans ce cas, ils peuvent être infectés par des vers qui utilisent des malwares exploitant cette vulnérabilité. Dans la même logique, de tels programmes de malwares créent régulièrement des raccourcis malicieux dans un dossier d'accès général. Ainsi, à chaque fois qu'un utilisateur Kaspersky Lab qui a accès à ce dossier clique sur un raccourci, cela entraine une détection.
Ce type de situation représente évidemment un risque continu d'infection de malware dans les entreprises où des serveurs vulnérables sont encore opérationnels. C'est pourquoi il est essentiel que les responsables informatiques mettent à jour les logiciels installés sur les ordinateurs de leur entreprise et utilisent des solutions de protection adaptées.