La poursuite des réformes est essentielle au renforcement de la croissance inclusive en Italie

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Par OCDE Publié le 15 février 2017 à 14h27
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cc/pixabay - © Economie Matin
1%Le PIB de l'Italie a connu une croissance de 1% en 2016.

L’Italie sort lentement d’une récession longue et profonde, grâce notamment à diverses réformes structurelles – telles que le Jobs Act – ainsi qu’à des politiques monétaires et budgétaires accommodantes, comme l’explique un nouveau rapport de l’OCDE.

Selon l’Étude économique de l’Italie, afin de stimuler la croissance inclusive, l’Italie doit axer son action sur l’individu : améliorer le bien-être et réduire la dualité du marché du travail ainsi que l’inadéquation des compétences par rapport aux emplois, tout en renforçant l’accès aux opportunités d’emploi et à la formation professionnelle pour les catégories de population défavorisées.

Le rapport souligne, dans le même temps, combien il est essentiel que le système bancaire renoue avec des bases saines : de faibles bénéfices conjugués à un niveau élevé de prêts improductifs découragent l’octroi de prêts et l’investissement, ce qui entrave le redressement de l’Italie.

Le rapport souligne également que des réformes cruciales pour améliorer l’efficacité de l’administration publique ainsi que l’environnement des entreprises, doivent se poursuivre. Une stimulation rapide et efficace des dépenses d’infrastructure sera fondamentale pour relancer l’investissement tout en garantissant la poursuite de politiques budgétaires prudentes.

Le Jobs Act et les exonérations temporaires de cotisations de sécurité sociale pour les nouveaux contrats permanents ont contribué à faire progresser l’emploi et la consommation. Pourtant, la reprise reste faible en raison de l’atonie des investissements et d’une conjoncture internationale difficile, explique le rapport.

La productivité croît lentement et les bénéfices ne sont pas suffisamment partagés à travers le pays. Les inefficiences de l'administration publique et du système judiciaire ainsi que la maigre concurrence dans certains secteurs pèsent toujours sur le dynamisme de l’activité. Le rejet de la réforme de la Constitution par le référendum organisé en décembre 2016 risque également de ralentir les réformes.

S’exprimant à Rome pour le lancement du rapport aux côtés du ministre des Finances de l’Italie, M. Pier Carlo Padoan, le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, affirme que « les réformes majeures réalisées ces dernières années commencent à payer : le pays renoue lentement avec la croissance ; néanmoins, des défis complexes demeurent. Pour le bien-être de tous les Italiens, il est impératif que le processus de réforme se poursuive, et que de nouvelles mesures soient mises en œuvre pleinement et efficacement ».

M. Gurría constate que les quatre principaux défis sont l’augmentation de la productivité et de l’investissement, le rétablissement du système bancaire, la stimulation de l’emploi et des compétences, et la réduction de la pauvreté, en particulier chez les jeunes – catégorie de population qui a enregistré la plus forte baisse de revenu depuis la crise.

« Le Jobs Act constitue une réforme économique et sociale essentielle, en ceci qu’il réduit la dualité du marché du travail, qui protège ceux qui en font partie avec des emplois sûrs mais exclut ceux qui n’en font pas partie, comme les jeunes ou les personnes peu qualifiées, et qu’il introduit un système moderne d’assurance chômage, observe M. Gurría. La pleine mise en œuvre des nouvelles politiques sur la recherche d’emploi et la formation, conjuguée à la réforme de l’éducation, Buona Scuola, contribuera à améliorer les compétences et les talents des travailleurs et des étudiants ».

L’OCDE formule aussi d’autres recommandations :

· Améliorer le respect des obligations fiscales grâce à des investissements plus massifs dans les technologies de l’information et les ressources en personnel ; abaisser le plafond des paiements en espèces ; mettre en place des taxes foncières fondées sur la valeur cadastrale révisée ;

· Adopter et mettre en œuvre le plan de lutte contre la pauvreté, axé sur les jeunes et les enfants ;

· Favoriser le développement du secteur du capital risque en levant des fonds privés et en mobilisant des savoir-faire ;

· Intensifier l’éducation et la formation professionnelles grâce à une forte participation du secteur des entreprises.

Une synthèse de l’Étude économique de l’Italie 2017 est consultable en anglais, en français et en italien à l’adresse : www.oecd.org/italy/economic-survey-italy.htm

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L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, en anglais Organisation for Economic Co-operation and Development, OECD) est une organisation internationale d'études économiques, dont les pays membres - des pays développés pour la plupart - ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. Elle joue essentiellement un rôle d'assemblée consultative. L'OCDE a succédé à l'Organisation européenne de coopération économique (OECE) issue du Plan Marshall et de la Conférence des Seize (Conférence de coopération économique européenne) et qui a existé de 1948 à 1960. Son but était l'établissement d'une organisation permanente chargée en premier lieu d'assurer la mise en oeuvre d'un programme de relèvement commun (le plan Marshall), et, en particulier, d'en superviser la répartition. En 2010, l'OCDE compte 34 pays membres, regroupe plusieurs centaines d,experts dans ses centres de recherche à Paris (le siège est au Château de la Muette) et publie fréquemment des études économiques, analyses, prévisions et recommandations de politique économique et des statistiques, principalement concernant ses pays membres.

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