Le rapport de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social (Stiglitz et al. 2009) a remis au centre des préoccupations de la statistique publique nationale les notions de bien-être et de qualité de vie. Il est en effet maintenant largement admis que le niveau et l’évolution du produit intérieur brut (PIB) ne peuvent être retenus comme les critères uniques de la bonne santé d’un pays ou des territoires qui le composent.
Depuis, un certain nombre de travaux (à l’Insee, au CGET, mais aussi en région) ont permis d’avancer dans la mesure du bien-être et de la qualité de vie, en particulier par la mise en place et le suivi d’indicateurs sur les différentes dimensions qui les composent. Cette démarche n’est d’ailleurs pas spécifique à la France. L’OCDE, par exemple, s’intéresse également à ces questions.
Le besoin de mesures fines de la qualité de vie, au niveau des territoires, s’est encore accru avec la crise, sous l’effet de laquelle les disparités économiques entre territoires se sont accentuées : les territoires déjà fragiles ont été davantage impactés par les chocs conjoncturels que les territoires qui concentrent un secteur tertiaire à haute valeur ajouté, au cœur des pôles urbains.
Deux types d’approches, complémentaires, peuvent être développés : la mesure du bien-être, c’est-à-dire de la perception qu’ont les individus de leur qualité de vie selon différentes dimensions, d’une part, et la mise en place d’indicateurs quantitatifs et objectivés de la qualité de vie dans les territoires, d’autre part.
Les différentes dimensions du bien-être présentent des configurations régionales différentes (il s’agit ici des anciennes régions, avant la réforme). Ainsi, dans le domaine de la satisfaction apportée par les relations sociales ou par le logement, les régions de la bande centrale du pays, à caractéristiques largement rurales (Auvergne, Limousin, Poitou-Charentes) sont les mieux « placées ». Par contre, c’est en Ile-de-France, en Alsace, en Rhône-Alpes ou en Midi-Pyrénées, régions à l’économie plus dynamiques, que l’on trouve les taux de satisfaction les plus élevés concernant la sécurité de l’emploi (voir cartes ci-dessous).
Satisfaction concernant le logement
Satisfaction concernant la sécurité de l'emploi
Source : Insee, enquête SRCV 2011, Calculs Observatoire des Territoires – CGET 2014
Les indicateurs quantitatifs définis par l'Insee (Insee Première n°1519) et repris par l’Observatoire des Territoires du CGET, sur la base des travaux de la commission Stiglitz ou de l'OCDE, ont pour objectif de mesurer la qualité de vie dans toutes ses dimensions, en les suivant dans le temps et en les rendant disponibles pour des territoires dans lesquels vivent les habitants et sur lesquels peuvent être menées des actions par les acteurs. Ils peuvent ainsi permettre d’orienter les politiques publiques, afin notamment de cibler les territoires où les besoins sont les plus importants.
La qualité de vie est une notion fondamentalement multi-dimensionnelle, elle concerne aussi bien l’accessibilité aux équipements que l’éducation, l’emploi, l’environnement, les revenus, la santé, ou encore la vie citoyenne. Pour chacune de ces dimensions, les disparités entre territoires sont plus ou moins marquées.
La qualité de vie peut donc être approchée au niveau territorial en mettant en regard simultanément les aspirations de la population et son cadre de vie, mais également en examinant les initiatives publiques. Pour agir sur la qualité de vie dans les territoires, les pouvoirs publics peuvent en effet mobiliser différents leviers : agir sur les modes de vie des populations, agir sur les caractéristiques du cadre de vie, agir pour corriger les externalités négatives, ou encore agir sur l’ensemble du système par des démarches transversales et participatives de type « Agenda 21 » ou « EcoQuartiers ».
Printemps de l’économie – Paris du 8 au 14 avril 2016
Pour sa 4° édition le Printemps de l’économie s’intéresse à « L’Economie en quête de territoire(s) ». Ce fil rouge se décline en plusieurs thèmes - Territoire & entreprises ; Des activités, des hommes, Mondialisation & Europe, Politiques publiques, Innovation & industrie et Métropoles – qui seront abordés à l’occasion de plus de 40 conférences organisées du 8 au 14 avril 2016 à Paris. L’ambition est d’offrir au grand public la possibilité de réfléchir et d’échanger pour mieux saisir les enjeux et agir… L’un des intervenants à cet événement unique vous livre ici son point de vue…