Editeurs de logiciels : quatre critères déterminants pour une entrée en bourse réussie

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Par Joe Freda Publié le 19 février 2017 à 5h00
Editeurs Logiciels Introduction Bourse Reussite
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95 %Une bonne stratégie peut assurer 95 % de renouvellement des contrats de logiciels d'une année sur l'autre.

De plus en plus d’entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies effectuent leur entrée en bourse. En 2015, la valeur cumulée des 1.280 entrées en bourse atteignait près de 195.5 milliards de dollars. Mais il faut bien comprendre qu’une « entrée en bourse » ne veut pas toujours dire « une entrée en bourse réussie » !

Généralement, les éditeurs de logiciels ayant de bonnes pratiques en matière d’octroi de licences et de gestion des droits ainsi qu’une stratégie qui leur permet de monétiser la conformité de ces droits sont de bons candidats à une entrée en bourse réussie. Voici quatre domaines clés qu’une bonne stratégie d’introduction boursière doit recouvrir.

Une reconnaissance des revenus

Tout d’abord, la reconnaissance de revenus dès la livraison d’un logiciel permet de s’assurer que toutes les entreprises utilisant le logiciel paient bien pour l’utiliser. Un programme de reconnaissance des revenus défaillant peut notamment faire perdre des revenus potentiels de la part des clients qui utilisent des programmes ou fonctionnalités pour lesquels ils n’ont pas payé. A l’inverse, une stratégie aboutie d’octroi de licences et de gestion de droits permet de comptabiliser l’octroi et l’utilisation des licences. Ce point va devenir de plus en plus critique avec l’adoption du standard ASC-606, la nouvelle norme comptable qui imposera notamment de connaitre précisément la date de reconnaissance des revenus. De plus, l’automatisation de ces tâches permet de rendre le processus plus simple et fournit davantage de données analysables, qui permettront par la suite d’affiner la stratégie marketing et les futurs produits.

Avoir une source de revenus récurrente et prévisible est aussi d’une importance capitale

Peu d’entreprises peuvent s’en targuer. La plupart d’entre elles vendent leurs licences par à-coups, ce qui limite leurs revenus entre ces périodes. Ce modèle d’octroi de licence réduit le nombre de maintien de licences d’une année sur l’autre par rapport à un processus automatisé. Ce fonctionnement instable, avec des pics et chutes de bénéfices d’un mois sur l’autre, rend les investisseurs moins confiants dans la viabilité économique de l’entreprise. L’utilisation de logiciels adaptés permet d’automatiser ce processus et d’avoir davantage de visibilité sur les licences octroyées et leur degré de maturité. Grâce à un processus plus fluide, les clients ont aussi davantage tendance à rester. Concrètement, une bonne stratégie assure un taux de renouvellement des contrats entre 85 et 95% d’une année sur l’autre. De tels taux de maintien, stables et élevés, sont de nature à rassurer les investisseurs qui accueilleront plus favorablement l’entrée en bourse.

La relation client est le troisième élément à considérer

Il s’agit de connaitre le client et son utilisation des logiciels afin d’augmenter le taux de maintien d’utilisation de la licence. Par exemple, 50% des appels des clients sont relatifs à des problèmes simples (octroi de licence, livraison, etc.) qui pourraient être réglés en self-service grâce à une stratégie appropriée. Le self-service réduit les coûts de support et augmente la satisfaction du client et la proximité avec ce dernier. Les investisseurs s’intéressent grandement au nombre de clients d’une entreprise et leur taux de maintien. Grâce au self-service, le client gère lui-même ses licences, et les procédures internes à l’entreprise ne sont plus un frein à l’adoption de nouveaux logiciels. L’analyse de l’utilisation des logiciels permet aussi de mieux orienter les investissements de R&D, afin de créer ou d’améliorer des solutions qui seront utiles pour le client – et donc d’en vendre davantage. Avant une introduction en bourse, les investisseurs se posent toujours certaines questions et cela est tout à fait légitime. Combien de clients possèdent l’entreprise ? Quel pourcentage d’entre eux renouvelle leur contrat chaque année ? Voilà pourquoi connaitre son client, ses pratiques quotidiennes et ses attentes futures est essentiel.

Enfin, le business model doit être assez flexible pour s’adapter à un environnement en perpétuel changement et de transformer les nouvelles tendances (i.e. cloud, IoT, virtualisation) en opportunités de développement. Aujourd’hui, la seule constante technologique est « le changement ». Les entreprises doivent être en capacité de prouver à leurs investisseurs qu’elles sont agiles, réactives et flexibles afin de pouvoir profiter de nouvelles opportunités. Pour cela, l’organisation des entreprises et ses processus internes doivent être agiles. Vu la rapidité d’évolution des logiciels, cette condition est critique pour les entreprises qui vivent de l’octroi de licences de logiciels. Elles doivent donc être assez flexibles pour monétiser leurs droits de propriété intellectuelle dans des environnements divers. Les investisseurs regarderont si l’entreprise répond aux besoins des clients dans leurs environnements respectifs et si elle a su tirer parti des évolutions de son secteur.

Par exemple, de nombreux fabricant d’appareils intelligents n’ont pas encore intégré ce défi. La gestion des actifs numériques est très différente de la gestion de biens physiques. Bien souvent les ERP ne sont pas assez agiles pour optimiser le contrôle des activités liée au cycle de vie des licences (activations, renouvellement…) Les éditeurs de logiciels ont beaucoup à gagner lors d’une opération d’introduction boursière, et l’adoption préalable de ces quatre bonnes pratiques augmente grandement leurs chances de succès. Les investisseurs analysent finement les entreprises avant d’investir, et la mise en place de stratégies performantes ne leur échappera pas et ne pourra être perçue que de manière très positive…

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Joe Freda, CFO de Flexera Software

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