La qualité de vie comprend toute une série de facteurs qui influent sur ce qui a de l'importance dans notre vie, sans se limiter à l'aspect purement matériel. Prendre en compte ces facteurs est un enjeu pour la statistique. C'est l'objectif du système d'indicateurs que l'Insee a mis en place en 2014, dans la lignée des travaux de la commission Stiglitz sur la mesure des performances économiques et du progrès social ainsi que des travaux de l'OCDE.
Certaines dimensions de la qualité de vie sont individuelles et favorisent le bien-être des habitants comme la santé, le logement, la possibilité de travailler et le revenu perçu. D'autres dimensions sont plus collectives, comme la participation à la vie de la cité, l'égalité hommes-femmes ou la qualité de l'environnement.
Les indicateurs quantitatifs définis par l'Insee ont pour objectif de mesurer la qualité de vie dans toutes ces dimensions. Les vingt-sept indicateurs retenus s'inscrivent dans treize dimensions relatives au développement humain (santé, éducation, logement, vie citoyenne, égalité femmes-hommes, équilibre travail-vie privée, relations sociales, culture-sports-loisirs), aux conditions économiques (emploi-travail, revenus) et au cadre de vie (environnement, accès aux services, transports). L'Insee a choisi d'observer la qualité de vie dans les « territoires de vie », des espaces dans lesquels les habitants résident et consomment les services les plus courants.
Afin de réaliser des diagnostics de qualité de vie pour ces territoires, il est nécessaire de synthétiser les informations. L'Insee a ainsi réalisé une typologie des territoires de vie qui identifie huit grands types de territoires. Dans certains territoires, les habitants trouvent facilement un emploi et ont des revenus plutôt élevés. C'est le cas dans les métropoles ou dans certains espaces frontaliers comme le genevois français. Néanmoins, dans ces territoires, les différences de revenus entre les riches et les pauvres sont plus fortes que la moyenne et les conditions de logement et le cadre de vie sont relativement insatisfaisants dans les grandes villes. Celles-ci sont très attractives pour les jeunes en études ou dans le début de leur vie professionnelle. Elles le sont moins pour les familles et les actifs plus âgés.
D'autres territoires offrent des « aménités » (bonne desserte vis à vis des services, qualité des paysages, environnement préservé...) tout en offrant peu d'emplois, ou peu d'emplois qualifiés. Ainsi, dans les espaces périurbains, résidentiels, les habitants doivent-ils parcourir de longues distances pour travailler sans bénéficier de transports en commun. Pourtant, ces territoires sont prisés par les familles avec des enfants qui souhaitent bénéficier de plus vastes logements et des avantages procurés par un espace moins urbanisé.
Certains territoires présentent de graves difficultés économiques ou sont en déprise industrielle. Le cadre de vie peut cependant y être agréable. C'est le cas de nombreux territoires de vie peu urbanisés situés dans le Centre ou l'Est de la France. Enfin, des territoires situés autour de villes moyennes cumulent des conditions d'emploi et de vie plutôt favorables. Ils se situent surtout dans l'Ouest et le Sud-Ouest de la France. Ces territoires sont souvent également attractifs pour les touristes et les retraités, surtout quand ils sont proches du littoral.
Le travail réalisé par l'Insee n'a pas pour objectif d'établir un « palmarès » des territoires offrant la meilleure qualité de vie ; en fonction de l'âge, des besoins et des aspirations de chacun, ce ne sont pas les mêmes dimensions de la qualité de vie qui sont privilégiées. Les indicateurs de qualité de vie peuvent être observés à des échelles différentes : la région, les zones d'emplois, les bassins de vie... selon le sujet que l'on veut analyser. L'Insee va poursuivre ce travail en complétant les indicateurs proposés et en mesurant l'évolution de la qualité de vie dans les territoires.
Printemps de l’économie – Paris du 8 au 14 avril 2016
Pour sa 4° édition le Printemps de l’économie s’intéresse à « L’Economie en quête de territoire(s) ». Ce fil rouge se décline en plusieurs thèmes - Territoire & entreprises ; Des activités, des hommes, Mondialisation & Europe, Politiques publiques, Innovation & industrie et Métropoles – qui seront abordés à l’occasion de plus de 40 conférences organisées du 8 au 14 avril 2016 à Paris. L’ambition est d’offrir au grand public la possibilité de réfléchir et d’échanger pour mieux saisir les enjeux et agir… L’un des intervenants à cet événement unique vous livre ici son point de vue…