MISE A JOUR : l'option du report des élections régionales, envisagé dans la journée de samedi, à été formellement repousse par le Premier ministre Manuel Valls samedi soir lors de son intervention télévisée sur TF1 et à nouveau dans la journée de dimanche.
L'état d'urgence décrété le 14 novembre 2015, au lendemain des attentats meutriers survenus à Paris dans la nuit du 13, posent la question du maintien des élections régionales les 6 et 13 décembre prochain.
Selon nos informations, François Hollande devrait demander aux chefs de partis politiques, qu'il reçoit à l'Elysée dans l'après-midi, leur position sur ce sujet. Il est en effet évident que les élections régionales seront fortement impactées par ces attentats dignes du 11 septembre américain.
Non seulement parce que la campagne électorale - suspendue sine die par la plupart des candidats, notamment en Ile-de-France - ne pourra plus se dérouler normalement : Tractages, meetings, portes-à-portes vont être difficiles à organiser, s'ils ne sont pas tout simplement abandonnés, ou.. interdits ! Est-il besoin de rappeler que l'état d'urgence prévoit expréssement l'interdiction de toute manifestation sur la voie publique, et qu'un simple tractage d'un candidat avec quelques militants, peut-être qualifé comme tel ? De même, la tenue de meetings, et leur sécurisation, va devenir d'autant plus compliquée que l'état d'urgence prévoit aussi la possibilité pour les préfets d'imposer un couvre-feu..
Crainte d'un raz-de-marée en faveur du Front national
Mais certains estiment, notamment dans l'entourage du chef de l'Etat, que les élections régionales doivent absolument être reportées, car le résultat du scrutin sera fortement impacté par les évènements de ces dernières heures. Inutile de tourner autour du pot : c'est la crainte d'un raz-de-marée en faveur du Front national qui fait peur non seulement dans la majorité présidentielle, mais aussi chez les Républicains. La crainte de voir les Français se défouler dans les urnes contre le gouvernement qui n'a pas su les protéger, mais aussi de voir une majorité de Français donner raison au Front national sur l'immigration, le danger islamiste, le multiculturalisme, etc, est trop forte pour ne pas tout tenter afin de garantir plus de sereinité au scrutin.
Report des élections régionales : il faut faire voter une loi
Le souci, c'est que l'état d'urgence à lui seul ne suffit pas pour imposer un report des élections. Une telle décision n'appartient en effet pas au gouvernement, mais au Parlement, qui doit voter une loi pour le décider. Problème : un délai incompressible de trois semaines est nécessaire pour faire voter une loi. Il faudrait donc s'y prendre dès lundi, sachant que le premier tour des régionales doit avoir lieu le 6 décembre...
Mais il existe une autre solution : un constitutionnaliste, interrogé par le Figaro, évoque la possibilité, pour le président de la République, de s'octroyer les pleins pouvoirs, conformément à l'article 16 de la Constitution. Or, dans ce cas précis, le chef de l'Etat pourrait, sans en référer à quiconque, décider du report des élections... Mais François Hollande est-il prêt à une telle extrémité ?
Une chose est certaine : ces élections régionales, et leur résultat, si elles sont maintenues, ou même, si elles sont reportées, ne seront pas des élections comme les autres, et leur résultat sera quoi qu'il arrive très fortement impacté par les attentats meurtriers du 13 novembre 2015, qui resteront gravés dans l'Histoire de France au même titre que des tentatives de coup d'Etat ou des révolutions manquées ou réussies...