Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce matin devant le Conseil National de la sécurité Routière une réduction de la vitesse à 80 km/h à titre expérimental sur quelques dizaines de kilomètres de départementales.
Le gouvernement a peur de l'impopularité
C’est une affligeante pusillanimité. Le gouvernement préfère limiter l’expérimentation plutôt que la vitesse par peur de l’impopularité. Oui, c’est une mesure impopulaire. Comme l’ont été les radars automatiques il y a dix ans ou les premières limitations à 90 km/h, il y a quarante ans. Mais ces mesures là sauvent des vies.
Les cris du lobby automobile ne me feront pas changer d’avis. Quarante millions d’automobilistes raisonne avec un chronomètre à la place du cœur. Il me suffit de voir, chaque jour dans mon cabinet, les dégâts d’un choc à 90 km/h sur un corps, le crâne d’un enfant, sur une vie, une famille. Que pèsent, en face de ce risque là, une ou deux minutes perdues sur un trajet quotidien ?
Limiter la vitesse réduit les risques
La décision du ministre de l’intérieur n’a rien de pragmatique : on n’a pas besoin d’expérimenter la limitation de vitesse pour mesurer son efficacité. On la connait déjà : toutes les études scientifiques l’ont prouvée. Si le gouvernement choisit l’expérimentation pour se donner le temps de convaincre l’opinion, alors il doit l’étendre à tous les tronçons de route dangereux, tous les points noirs de la sécurité routière qui sont parfaitement connus.
On ne peut pas sauver des vies en Haute Saône, dans l’Yonne ou dans la Drôme et ne rien faire ailleurs en sachant pertinemment ce qui va arriver. C’est totalement cynique et on s’expose à ce que des victimes mettent en cause de telles décisions »