"Le Fantôme de l’Opéra" était annoncé comme la grande comédie musicale de l’automne à Paris, avec une première le 13 octobre, c’est en effet le titre le plus célèbre et le plus joué dans le monde.
Malheureusement un incendie dans la salle Mogador, le 25 septembre, en a décidé autrement et les représentations sont repoussées à 2017, sans plus de précision à l’heure actuelle.
On espère que l’organisateur avait de bonnes assurances car les coûts de ces spectacles se chiffrent en millions d’euros. Ils ne bénéficient d’aucune subvention publique et doivent impérativement remplir de grandes salles pendant des mois, à Paris et en province.
Après quelques succès dans les années 70 (notamment Starmania de Michel Berger et Luc Plamondon), l’essor de ce genre musical en France commence à la fin des années 90 avec Notre Dame de Paris (1998), Les Dix Commandements (2000), Roméo et Juliette (2001).
Les producteurs ne divulguent pas les chiffres, sauf exception comme pour Robin des bois, donné en 2014, où les dépenses totales se sont montées à 26 millions d’euros (1,8 million pour le décor de la forêt de Sherwood, 650.000 euros d’équipement vidéo, 700.000 euros de promotion, 550.000 euros de costumes, 470.000 euros pour les effets spéciaux, plus les salaires des chanteurs, danseurs, acrobates et techniciens). Mais le spectacle a très bien marché et il a rapporté 42 millions de recettes brutes. Une fois réglés les charges sociales, la TVA et les droits d’auteurs-compositeurs versés à la Sacem (8,36% des recettes), il reste une très belle marge.
Mais parfois l’échec survient, et les pertes sont alors très lourdes (Les Aventures de Rabbi Jacob, Mille et Une Vies d’Ali Baba, Cindy, Adam et Eve, …). Pas étonnant que de gros acteurs disposant d’importants moyens financiers investissent le secteur comme Lagardère ou Fimalac.
Mais le plus imposant d’entre eux est le groupe néerlandais Stage Entertainment fondé par Joop Von Den Ende (cofondateur avec John de Mol du géant de la production audiovisuelle Endemol). Il s’agit d’un véritable empire de la comédie musicale qui emploie 3.500 salariés et exploite ses propres salles dans plusieurs pays européens. C’est lui qui a racheté, en 2009, le théâtre Mogador. Nul doute qu’il devrait passer ce moment difficile et bientôt pouvoir présenter au public parisien la plus célèbre comédie musicale de tous les temps.