En Europe, la prochaine crise pourrait être déclenchée par l’Italie ou les banques espagnoles, très exposées aux pays émergents.
En Italie, le budget du nouveau gouvernement est attendu avec fébrilité, mais il a juré la main sur le cœur qu’il respecterait les critères budgétaires (ce que ne fait pas la France). Le taux d’emprunt à 10 ans du pays dépasse maintenant 3%, un niveau qui ferait exploser les finances publiques françaises, preuve malgré tout d’un certain scepticisme.
L’Italie doit encore emprunter 63 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année pour « rouler sa dette » et financer son déficit. Côté Espagne, les banques sont très impliquées avec les pays émergents (Turquie, Argentine, Brésil), eux-mêmes empêtrés dans leur dette américaine du fait de la hausse du dollar. Selon la Banque des règlements internationaux, les banques espagnoles sont impliquées à hauteur de 82,3 milliards de dollars avec la Turquie ce qui est plus que l’exposition de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni qui est au total de 75 milliards de dollars. Pour mémoire, le récent sauvetage de l’Espagne lors de la crise de la dette en euro avait nécessité l’injection de 100 milliards d’euros. Voilà deux bonnes raisons pour que Mario Draghi fasse encore « tout ce qu’il faudra »… pour nous ruiner. Pour le moment, malgré ces petits nuages, l’humeur des marchés reste au beau fixe et tout le monde s’extasie sur la croissance américaine, feignant d’oublier qu’elle est largement inférieure à la croissance de la dette américaine.
Pourtant, comme le dit Bill Bonner : « La dette est comme un éléphant de compagnie. Il faut la nourrir. Elle est peut-être engendrée par l’industrie financière, mais c’est le reste de l’économie qui doit porter le fourrage et nettoyer la cage »
Dur, dur, de nourrir un éléphant qui n’en finit pas de grandir à une vitesse vertigineuse. Que faudrait-il faire pour maîtriser le problème de la dette ? Le FMI, la BCE, la Commission européenne prétendent avoir des idées mais finalement, aucune ne marche. En fait, la seule solution serait de réduire le gouvernement et donc les dépenses. Ce week-end j’étais en Normandie, dans l’Eure, et je suis tombé sur une amusante construction.
« Cette mairie est désaffectée ? » ai-je demandé à mes hôtes. « Oui, il y en a une autre, maintenant, bien plus grande », m’ont-ils répondu. « Mais le village a grossi ? » « Non, plutôt le contraire… » Pour faire éclore de grandes idées au sein d’un grand conseil municipal, recevoir des lobbyistes, chasseurs, agriculteurs, industriels locaux, artisans, commerçants…quoi de mieux que de grands bâtiments.
Les problèmes commencent quand chacun croit que le gouvernement résoudra ses problèmes, si possible avec l’argent des autres. Malheureusement, la solution « minarchiste » – qui refuse tout interventionnisme s’adressant à une catégorie spécifique – n’est pas populaire, loin s’en faut. « Nous sommes tous des lobbyistes », titrait récemment un éditorial des Echos (signé d’une professionnelle du domaine). C’est bien le malheur. Les Echos du 30 août 2018 :
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