La cadence foudroyante à laquelle les technologies de l’information évoluent marque le début de la quatrième révolution industrielle.
Alors que le développement technologique évoluait auparavant de manière linéaire, au rythme des codeurs humains, cette révolution associe aujourd’hui l’apprentissage automatique (c’est-à-dire le traitement parallèle et les réseaux de neurones) et le concept d’auto-assemblage ou d’autoprogrammabilité, À mesure que ces technologies se perfectionnent, elles accélèrent le progrès des autres technologies, et ainsi de suite. Compte tenu de ce nouveau modèle, voici une sélection des tendances technologiques qui joueront un rôle prépondérant en 2017.
Devenez plus malin grâce aux objets intelligents
Les capacités des machines communicantes augmentent considérablement à mesure que celles-ci se dotent d’une intelligence intrinsèque. L’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique seront embarqués dans les objets du quotidien, comme les appareils électroménagers, les véhicules, les capteurs et les drones. Même nos thermostats deviendront encore plus intelligents ; ils assimileront non seulement nos préférences en matière de chauffage et de climatisation, mais analyseront également divers paramètres tels que notre consommation aux heures pleines ou creuses, les prévisions météorologiques ou encore nos habitudes antérieures de consommation afin de formuler des recommandations qui contribueront à réduire notre facture énergétique.
Cette intelligence sera programmée au sein d’applications qui seront guidées par les données et le contexte. Ces applications synthétiseront de gigantesques quantités d’informations, intègreront nos comportements, et réagiront et s’adapteront en temps réel pour garantir des résultats pertinents et personnalisés. Qu’ils nous rendent plus productifs au travail, optimisent notre capital santé, ou gèrent notre consommation d’énergie à domicile, les objets et applications intelligents sont à même de canaliser nos actions et d’influer sur nos interactions pour nous aider à prendre de meilleures décisions et, au final, améliorer notre qualité de vie.
Soyez prêt à accueillir votre jumeau numérique
En 2017, les progrès accomplis dans la connectivité et l’intelligence des machines nous permettront de mettre en évidence les avantages de masse induits par les jumeaux numériques (digital twins). Un jumeau numérique est une représentation logicielle dynamique d’un équipement ou d’un système qui reproduit les matériaux, les dimensions, les pièces détachées et le comportement de l’original. Détail primordial, le jumeau numérique englobe également des données propres à l’objet qu’il représente. Des jumeaux numériques sont créés et gérés à des fins de simulation, d’analyse et d’inspection. Mis au point à l’origine par des experts militaires pour des applications aéronautiques, les jumeaux numériques ont le vent en poupe dans d’autres secteurs, comme les énergies renouvelables et l’industrie. GE Digital Twin a ainsi créé des modèles informatiques de parcs éoliens dans le cloud qui assurent le raccordement des turbines et, par la collecte et l’analyse de données, améliorent leur efficacité de 20 %. Black & Decker, qui a constitué des jumeaux numériques de ses chaînes de montage et équipements dans l’une de ses usines, fait état de gains de 12 % et d’une hausse de 10 % des quantités traitées.
Dans l’année qui vient, les entreprises recourront à des jumeaux numériques pour stimuler la productivité, optimiser le design et la performance, et améliorer la qualité. Au cours des cinq prochaines années, plusieurs milliards d’objets seront représentés par leurs jumeaux numériques, notamment des équipements, locaux, environnements, processus et même des ressources humaines. À chaque élément physique correspondra un exemplaire virtuel s’exécutant dans le cloud, dont le potentiel permettra notamment de soutenir la mondialisation ou encore de générer des gains économiques. Dans un avenir relativement proche, nos propres jumeaux numériques nous aideront à prendre de meilleures décisions. Version évoluée de l’assistant personnel virtuel, notre alter ego algorithmique gèrera l’ensemble de nos préférences et données pertinentes, nous incitant à agir en fonction de celles-ci, par le jeu de notifications, rappels, recommandations, etc.
Une architecture MASA dynamique
Compte tenu de la profusion d’applications, de réseaux, d’équipements et de canaux, comment s’y prendre pour proposer à l’utilisateur une expérience unifiée ? Il s’agit là d’un enjeu qui influera sur la composante technologique de la R&D en 2017. Le « maillage digital » désigne l’ensemble des interconnexions à l’échelle des écosystèmes numériques : des individus aux objets, en passant par les processus. Services et applications étant toujours plus nombreux à s’articuler sur un nombre croissant de canaux et de réseaux, le maillage digital s’intensifie et, ce faisant, modifie fondamentalement l’expérience utilisateur.
Les consommateurs attendent une expérience fluide capable de s’étendre à un ensemble mouvant d’appareils et de canaux, conjuguant l’univers physique et le monde virtuel. Ce type d’expérience utilisateur ambiante suppose que les plates-formes, technologies et architectures sous-jacentes évoluent elles aussi. D’où MASA (Mesh App and Service Architecture), une architecture moderne se prêtant aux solutions modulaires, souples et dynamiques. MASA fait le lien entre équipements, applications, services et autres sources d’informations, au sein d’une expérience utilisateur cohérente, couvrant tout le maillage digital. Elle met à profit le cloud au même titre que l’informatique sans serveur, les conteneurs et les microservices, et assure une prise en charge dynamique des besoins des utilisateurs à mesure que ces derniers interagissent avec leurs technologies et équipements. Véritable revirement architectural, MASA donnera lieu à des évolutions significatives dans les domaines de l’infrastructure d’entreprise et de la R&D.
Un écosystème universel hyperconnecté ouvre de nouvelles perspectives
Depuis quelques années, les réseaux d’entreprises ouvrent des perspectives aux professionnels. En 2017, ces réseaux se mueront en écosystèmes d’un nouveau genre, transcendant les barrières géographiques, sectorielles et linguistiques pour multiplier de façon exponentielle les débouchés offerts aux entreprises numériques. La plupart des technologies indispensables à cet écosystème (comme l’IA, la robotique, les capteurs et l’Internet des objets) existent déjà. Une culture axée sur le partage des informations et la collaboration est nécessaire pour faire le lien entre les différents éléments. Les données et la normalisation se révèlent également fondamentales pour l’enrichissement et la préservation des écosystèmes numériques. Dès lors que la connexion entre réseaux d’entreprises est fiable et sécurisée, il est possible de les doter d’intelligence. Avec l’ajout d’informations, l’écosystème et les perspectives de croissance ne feront que croître et s’embellir.
Les entreprises tissent des liens par-delà les secteurs d’activité pour former des écosystèmes numériques centrés sur les clients. Certains constructeurs automobiles, comme Tesla et Fiat, s’associent à des acteurs technologiques pour embarquer dans leurs véhicules des systèmes de navigation GPS, un accès aux réseaux sociaux et des services d’infodivertissement qui transforment véritablement la conduite. L’ajout d’une intelligence dédiée à la maintenance prédictive intègre ces équipementiers au réseau pour plus d’efficacité et de commodité. Grâce au tout nouveau concept de voiture connectée, ce n’est qu’une question de temps avant que la normalisation ne permette aux véhicules de tirer parti d’un plus large éventail de réseaux, à l’exemple des systèmes de transport intelligents qui localisent automatiquement les places de stationnement libres. Le jour où la totalité de ces services seront connectés dans la voiture (ou l’avion) autonome, nous pourrons nous installer confortablement, nous détendre et profiter véritablement du trajet.