La Pinacothèque de Paris en redressement judiciaire

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Par Philippe Herlin Publié le 27 novembre 2015 à 5h00
Pinacotheque Redressement Judiciaire Musees Paris
@shutter - © Economie Matin
25 %La fréquentation de la Pinacothèque a diminué de 20 à 25 % les deux dernières années.

Une bien triste nouvelle pour la vie culturelle à Paris : la Pinacothèque vient d’être placée en redressement judiciaire.

Ouvert il y a huit ans, le musée enregistre une baisse de sa fréquentation de 20 à 25% depuis deux ans. Des expositions récentes ont connu le succès comme "Au temps de Klimt, la Sécession à Vienne" (400.000 visiteurs), mais sans inverser la tendance à la baisse, tandis que depuis les attentats la situation est carrément catastrophique (40 visiteurs le 18 novembre). Or, comme le rappelle le fondateur et président Marc Restellini dans une interview à La Croix : "nous sommes un musée privé, qui n’a aucune subvention, notre budget dépend essentiellement des recettes de la billetterie et de la boutique."

Le site UnPointCulture dénonce des expositions un peu survendues (un Rubens et deux Van Dyck pour une exposition mettant en avant les deux artistes sur l’affiche), certes, mais il s’agit là d’un phénomène général, notamment à cause des coûts de plus en plus élevés pour réaliser des expositions marquantes, nous l’avions expliqué en mars dernier (Bientôt la fin des grandes expositions temporaires ?) et aussi à l’occasion de l’exposition-arnaque Picasso.mania.

Dénuée de collection permanente d’importance, la Pinacothèque ne peut compter que sur la réussite d’expositions-événements, d’où une situation très précaire. Le Musée Maillol a connu les mêmes déconvenues (il annonce sa réouverture pour septembre 2016).

La Pinacothèque a présenté de nombreuses expositions de qualité, un nouveau style aussi, sa disparition serait réellement dommageable. L’espoir demeure toutefois, puisque son président cherche des locaux avec des loyers moins élevés ainsi que de nouveaux investisseurs. Souhaitons-lui d’y parvenir, et d’ici là chacun peut contribuer à préserver cette belle aventure culturelle en se rendant aux deux expositions à l’affiche (le codex de Leonard de Vinci et les photographies de Karl Lagerfeld).

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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