La malnutrition est à ce jour le principal facteur de mortalité dans le monde. À ce titre on constate qu’il existe un lien de corrélation fort entre l’alimentation et les maladies.
L’agriculture occupe une place prépondérante dans la lutte contre les problèmes de santé publique tels que l’obésité ou les maladies cardiovasculaires, deux maladies dont l’origine se trouve dans les habitudes alimentaires. La mauvaise santé peut en effet être une conséquence de la dénutrition mais aussi de la surnutrition notamment au sein des pays où l’industrialisation de notre production est très forte. On observe alors une aliénation alimentaire de la part d’une population qui ne souffre plus de la faim sur le plan quantitatif. Il semble alors urgent de centrer les efforts sur les habitudes des consommateurs et sur l’importance de la qualité des aliments consommées en privilégiant notamment les productions de nos terroirs et ainsi soutenir un mode de production agricole favorable à la santé publique.
Outre les problématiques nutritionnelles auxquelles font face les pays développés, l’agriculture joue et va jouer un rôle central dans la lutte contre la réduction de la malnutrition par insuffisance alimentaire qui touche encore à ce jour un milliard d’êtres humains. En effet, une diversification des productions agricole additionnée à une amélioration de la qualité sanitaire des aliments sont des facteurs qui contribuent à l’allongement de l’espérance de vie. Les besoins nutritionnels jonglent entre qualité et quantité ce qui implique une diversité, un savoir-faire, nécessaires mais également un équilibre des territoires. Les politiques ultralibérales ne vont cependant pas de sens en prônant une concentration de l’agriculture gérée par de puissants propriétaires terriens dans le but de rester compétitif. Les exploitations agricoles familiales disparaissent ainsi sous la pression de ces mastodontes industriels.
Mais l’agriculture ne se réduit plus à un rôle purement nutritif, en effet, au-delà de l’alimentation l’agriculture trouve une utilité pour la médecine notamment dans la production de molécules thérapeutiques. On parle d’agriculture moléculaire, d’agropharmacologie transgénique ou encore de pharming pour désigner l’utilisation de végétaux voire d’animaux pour produire des composés à vocation thérapeutique. À titre d’exemple, la production d’insuline reste la forme la plus simple de l’agriculture moléculaire qui repose sur la purification de bactéries transgéniques. L’agriculture à des fins pharmaceutiques est un sujet qui reste contrasté dans l’opinion publique, mais qui n’en demeure pas moins stratégique pour le futur de nos populations.