Afin d’accompagner la croissance de l’électricité issue d’énergies renouvelables, telle que présentée dans un récent panorama sur l’électricité verte en France, le développement des réseaux électriques intelligents est une priorité.
Plus rien n’arrête la production d’électricité renouvelable en France. Selon le récent panorama élaboré par le Réseau de transport d’électricité (RTE), le Syndicat des énergies renouvelables (SER), Enedis (ex-ERDF) et l’Association des distributeurs d’électricité en France (ADEeF), l’électricité renouvelable représente 26 % de la consommation électrique française au deuxième trimestre 2016. Il s’agit de la plus forte progression de raccordement trimestriel depuis 4 ans, avec 728 MW raccordés. Sur une année glissante, 2 140 MW, répartis à 90 % sur les filières éolienne et solaire, ont été raccordés. Au total, la puissance du parc de production d’électricité renouvelable (hydroélectricité, solaire photovoltaïque, éolien et bioénergies) s’élève, fin juin 2016, à 44 750 MW et atteint désormais 87 % de l’objectif 2018 entériné par la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI).
Progression globalement satisfaisante
Ces bons résultats sont en bonne partie dus à la production exceptionnelle de l’hydroélectricité au printemps. Grâce à des conditions pluviométriques particulièrement favorables, la production s’est établie à 19,2 TWh au deuxième trimestre de l’année en cours, soit une progression de 15,5 % par rapport à la même période de 2015. Si la puissance hydroélectrique installée en France reste stable (à 25 468 MW), le parc hydraulique couvre 18 % de l’électricité consommée au deuxième trimestre, contre 12 % en 2015.
De son côté, le parc éolien atteint fin juin 10 847 MW, avec 383 MW supplémentaires raccordés durant le deuxième trimestre. Avec une production de 23 TWh, en augmentation de 27 % par rapport à l’année précédente, l’énergie éolienne couvre 4,9 % de la consommation électrique française. La progression est tout aussi remarquable sur les 12 derniers mois. Avec 1 076 MW raccordés aux réseaux, le parc métropolitain progresse de 11 % sur un an. Il atteint ainsi 72 % des objectifs fixés à la filière par la PPI à l’horizon 2018.
Belle progression également pour le parc de la filière bioénergies électriques, qui s’élève fin juin à 1 888 MW, avec 158 MW supplémentaires raccordés durant le deuxième trimestre. Sur les 12 derniers mois, le parc métropolitain progresse de 10 % avec 181 MW raccordés aux réseaux. Une production de 6,4 TWh, soit un bond de 11 % par rapport à l’année précédente, permet à la filière bioénergies de couvrir 1,35 % de la consommation électrique française. Les objectifs fixés par la PPI ont d’ores et déjà été atteints et le parc représente actuellement 78 % du scénario 2023 le moins ambitieux.
Les résultats sont légèrement plus nuancés du côté du photovoltaïque. La puissance des installations solaires raccordées s’élève fin juin à 6 547 MW, dont 168 MW durant le deuxième trimestre. Sur les 12 derniers mois, le parc métropolitain progresse de près de 15 %, avec 845 MW raccordés. Mais cela traduit un léger ralentissement de 10 % par rapport à l’année précédente. Reste que la production, de 7,7 TWh, est en augmentation de plus de 16 % par rapport aux 12 mois précédents. L’énergie solaire photovoltaïque représente 1,6 % de la consommation, mais n’atteint pour le moment que 64 % des objectifs fixés à la filière pour 2018.
Smart grids et énergies renouvelables
Au total, la production d’électricité renouvelable atteint 27,7 TWh au deuxième trimestre, en hausse de 11,5 % par rapport au deuxième trimestre 2015. Le cumul de la puissance installée se situe à 87 % de l’objectif de 51,2 GW fixé à l’horizon 2018 dans la PPI, une excellente nouvelle alors que la France souhaite porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans le mix électrique en 2030. Un objectif qui ne pourra être atteint que si les réseaux de transport et de distribution continuent d’évoluer pour permettre l’intégration de la production d’électricité renouvelable.
La modernisation du système électrique sur le long terme est dès lors indispensable. Elle permettra à tous les Français de bénéficier d’un mix électrique plus renouvelable, dont l’intégration sera facilitée par des outils tels que les smart grids (ou réseaux électriques intelligents) dont le nouveau compteur communicant Linky est l’une des pierres angulaires. Celui-ci, installé depuis décembre 2015 dans les foyers français, permettra le développement de stratégies capables de maximiser la consommation d’énergie renouvelable tout en réduisant les coûts de gestion du parc de production.
C’est une bonne nouvelle pour l’environnement mais aussi pour les usagers, qui devraient percevoir prochainement les bénéfices réels des smart grids sur leur consommation. En effet, si le compteur communicant a pu soulever des doutes concernant la sécurité, la santé et le respect de la vie privée, l’expérience montre de plus en plus que les reproches adressés étaient infondés. Tandis que pour l’ADEME, le boitier permettra au consommateur de réaliser des économies – les clients pourront en effet voir l’évolution de leur consommation sur Internet et agir en conséquence –, la CNIL estime pour sa part que les garanties offertes par Enedis en matière de protection des données privées sont satisfaisantes. Même les plus acerbes détracteurs de Linky, en particulier la journaliste scientifique Annie Lobé, estiment désormais avoir « perdu le combat de la santé », le niveau d’ondes électromagnétiques générées par Linky ayant été déclaré conforme à la réglementation en vigueur par l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Rien ne semble plus s’opposer à ce que la production d’électricité renouvelable continue sa progression, accompagnée des nouveaux réseaux électriques intelligents.