UberPop, offre payante de transport entre particuliers proposée par la société américaine Uber, sera interdite en France dès le 1er janvier avec l'entrée en vigueur de la loi Thévenoud sur la régulation de la concurrence avec les taxis, a déclaré lundi 15 décembre le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Il convient d'objecter qu'une telle décision politique en faveur des taxis constitue une atteinte à la liberté d'entreprendre
La déclaration du porte-parole du ministère de l'intérieur soulève plusieurs problèmes de conformité à notre Constitution. En plus de porter atteinte à la liberté d'entreprendre des chefs d'entreprise, elle entrave gravement la liberté individuelle des salariés français.
Enfin, il est évident que ce texte viole le grand principe juridique de l'égalité devant la loi.
Cette décision relève d'une démarche grotesquement antientrepreneuriale qui vise à préserver de dramatiques conservatismes.
UberPop a permis d'accroître considérablement l'employabilité des salariés français qui ont trouvé le moyen de surfer sur cette innovation pour se créer leur emploi. L'embauche et le licenciement sont des prérogatives du chef d'entreprise. Comment accepter qu'un ministre décide du licenciement instantané de milliers de français en interdisant l'activité qu'ils exercent ?
Alors que la liberté d'entreprendre a été constitutionnellement garantie pour rompre avec le droit des corporations, notre ministre de l'intérieur a décidé d'offrir à la seule corporation des taxis les clés du marché du travail. C'est inacceptable.
Le droit pour une entreprise de se constituer librement, sans que les entreprises déjà installées puissent prétendre empêcher l'arrivée d'un nouveau concurrent est la base de notre organisation juridique, c'est le fondement même de notre société. Y revenir est tout simplement un reniement gravissime que les plus hautes autorités juridiques de notre Etat se doivent de condamner fermement. Quel sens peut bien avoir la notion de liberté individuelle sans que soit garanti son corollaire : la neutralité du pouvoir politique en matière entrepreneuriale ?
Si les taxis réclamaient l'interdiction du métro, du bus, du vélib et de la marche à pied pour préserver leur marché ? Le gouvernement y réfléchirait-il ? Evidemment non et il aurait raison. Il est ici question de l'essentiel: notre liberté à tous.