L’optimisme ou l’énergie pour quitter le passéisme qui enlise

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Par Bernard Devert Modifié le 29 novembre 2022 à 9h15
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@shutter - © Economie Matin
86 %Pour 86 % des Français, la vie de leurs enfants sera pire que la leur.

Vivre ensemble, faire ensemble, autant de chantiers à ouvrir pour s’éloigner de ces fractures qui ghettoïsent et participent à des communautarismes parfois violents, traduisant la désespérance de ne pouvoir faire société.

La lucidité ne permet pas de s’évader des défis à relever. L’un d’eux est l’urgente nécessité d’une réconciliation de la Nation avec ses Cités. Pour ce faire, ne faudrait-il pas quitter les habits d’un pessimisme nourri par une actualité inquiétante, parfois accablante. Certes, mais que de magnifiques engagements restent anonymes alors que leur reconnaissance donnerait naissance à de vraies raisons d’espérer. Le pessimisme isole et clôt trop rapidement les débats quand il ne les diffère pas avec, en arrière-fond, une lancinante et tenace désespérance. Le sursaut est l’optimisme.

Jean Boissonnat, ce grand journaliste qui vient de mourir, avait la passion de rendre compréhensible l’économie, mesurant combien cet enjeu était vital pour l’avenir de la démocratie Michel Camdessus, ancien Président du Fonds Monétaire International, dans son allocution lors des obsèques de Jean Boissonnat, rappela que cet esprit éclairé et bienveillant n’éprouvait pas la nécessité d’être pessimiste pour qu’on le reconnaisse intelligent !

Le philosophe Alain aimait à dire que le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté. L’optimisme, qui est un des vecteurs de l’engagement, guérit des nécroses qui durcissent les rapports au sein de la société. Pour l’oublier, nous assistons à des approches politiques, simplistes et dangereuses, nourrissant le populisme. « Tout ce qui est simple est faux, tout ce qui est compliqué est inutile » disait Paul Valéry.

Le temps des prochaines élections présidentielles ne devrait-il pas être enfin celui d’un parler vrai et utile. Encore faudrait-il présenter la situation macro-économique en soulignant les options possibles pour sortir des crises et dire les conséquences qui en résulteraient. Ce silence est mépris de l’électorat et de la démocratie.

Quel désastre que cette attente ne soit pas comprise pour lui préférer les discours vains qui n’assassinent que les concurrents, au lieu de rechercher et de présenter des propositions utiles, anéantissant la cause des désordres qui abiment la société quand ils ne la brisent pas. Il y a au moins un point fort qui justifie l’optimisme, c’est que beaucoup sont conscients qu’on ne sortira pas du chômage massif, de d’absence d’un logement pour les plus fragiles, d’une diminution des inégalités, sans une décision créatrice d’un autre avenir.

Une des lassitudes des électeurs - raison de la désaffection à l’égard des politiques et non de la politique – est que toutes ces promesses sont celles d’un autre temps. Serait-il trop tard que la société civile, en 2017, se mobilise en vue de susciter moins un parti qu’un pari fondé sur un optimisme de volonté, partagé au service de l’intérêt général et du bien commun ? Cet optimisme, contagieux, aurait la fraicheur d’un renouveau. Il est attendu.

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Bernard Devert est le président d'Habitat et Humanisme. Après des études de droit, il intègre un grand cabinet d'administration d'immeubles de la région Rhône-Alpes. Il y restera 11 ans. Rapidement il crée une société de placements immobiliers, puis à 37 ans, sa propre société de promotion immobilière. Parallèlement, répondant à un appel reçu dans sa jeunesse, Bernard Devert suit un parcours théologique qui le conduira à la prêtrise en 1987. C'est pendant cette période, dans les années 80, qu'il prend conscience des injustices liées au logement et notamment, celles engendrées par la rénovation des centres-villes qui relèguent les classes populaires dans les quartiers périphériques. La création d'Habitat et Humanisme en 1985 est le résultat de ces deux élans : l'esprit d'entreprise, le "génie" immobilier, et la soif de justice.

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