Les résultats économiques récents de la Suisse sont impressionnants, mais face au ralentissement actuel de l’activité, de nouvelles réformes seront nécessaires pour maintenir un niveau élevé de prospérité et assurer le bien?être à l’avenir, selon la dernière Étude économique de la Suisse réalisée par l’OCDE.
Cette Étude, présentée à Berne aujourd’hui par la Chef économiste de l’OCDE Mme Catherine L. Mann et la Secrétaire d’État à l’Économie de la Suisse Mme Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, montre que l’économe suisse a été l’une des plus résilientes au monde ces dernières années. Les faibles taux d’intérêt, l’immigration soutenue et le plafonnement des taux d’intérêt qui a soutenu les exportations ont permis au pays d’afficher une croissance forte et stable dans le sillage de la crise économique mondiale.
« La capacité de la Suisse à rebondir après la crise et à faire mieux que la plupart de ses principaux partenaires commerciaux repose sur une politique économique saine », a déclaré Mme Mann. « À l’avenir, le défi sera de faire évoluer cette politique en tenant compte des transformations rapides de l’environnement, avec notamment l’appréciation du franc suisse et les restrictions prévues des flux d’immigration. Le principal objectif est d’accroître la productivité, qui restera la condition essentielle pour stimuler la croissance et maintenir un niveau élevé de qualité de vie et de bien?être ».
L’Étude recommande à la Suisse de lancer un nouveau programme de réformes visant à renforcer la productivité, en redoublant d’efforts pour améliorer la flexibilité des marchés du travail et de produits, augmenter l’efficience du secteur public, améliorer le système éducatif et l’environnement économique et renforcer la concurrence. Il faudra impérativement stimuler la concurrence dans les secteurs des télécommunications et de l’énergie, notamment en privatisant Swisscom.
La Suisse devrait aussi envisager d’adopter de nouvelles mesures propres à accroître l’activité des femmes, en étoffant l’offre de services de garde d’enfants et en introduisant un système d’imposition individuelle plutôt que par foyer fiscal.
L’Étude souligne que les prix de l’immobilier en Suisse ont rapidement augmenté, faisant passer la dette hypothécaire résidentielle à 120 % du PIB, soit le niveau le plus élevé dans la zone OCDE. Les banques nationales étant très exposées au secteur immobilier, des mesures s’imposent pour accroître l’offre et réduire les risques induits par ce secteur.
En 2014, les dépenses publiques de la Suisse s’élevaient à seulement 33,5 % du PIB, soit l’un des plus bas niveaux dans la zone OCDE. Mais avec le vieillissement de la population, la demande de services publics augmentera et les recettes reculeront, ce qui exigera d’améliorer l’efficience des dépenses publiques, selon l’Étude.