Pour compenser la hausse de la CSG, le gouvernement a proposé de façon surréaliste de supprimer la contribution exceptionnelle de solidarité (CES) des fonctionnaires. Les syndicats ont refusé en bloc cette proposition pourtant très favorable.
Depuis la nuit des temps sociaux (c’est-à-dire depuis 1945), les fonctionnaires refusent d’intégrer la sécurité sociale prétendument universelle, pourtant inventée par des fonctionnaires (en l’espèce Pierre Laroque, conseiller d’État, et Alexandre Parodi). Les raisons de cet isolationnisme de la fonction publique sont bien connues: leur régime de protection est beaucoup plus favorable que celui des salariés du privé, notamment parce qu’il leur permet de puiser près de 40 milliards€ chaque année dans l’impôt pour équilibrer leurs coûteuses retraites.
Alors évidemment, quand Emmanuel Macron annonce une mesure en faveur des salariés du secteur privé (en l’espèce la suppression des cotisations qu’ils apportent à la sécurité sociale pour financer une part des prestations qu’ils perçoivent), les fonctionnaires se trouvent en position difficile. Le privilège dont ils disposent (celui d’échapper à la sécurité sociale) les prive de ce petit cadeau inattendu.
Pourquoi ne pas intégrer les fonctionnaires dans la sécurité sociale?
Forcément, les fonctionnaires demandent eux aussi à bénéficier d’une mesure qui pose un problème, puisque la suppression des cotisations sera compensée par une hausse de la CSG. Or les fonctionnaires sont soumis à la CSG mais ne relèvent pas de la sécurité sociale.
Le bon sens voudrait donc que le gouvernement propose d’intégrer les fonctionnaires à la sécurité sociale, au nom de l’universalité de celle-ci. C’est le meilleur moyen de régler le problème de la compensation de la hausse de la CSG pour les fonctionnaires.
L’étonnante proposition du gouvernement
Mais… cette voie suppose d’affronter la colère des syndicats de fonctionnaires, qui adorent donner des leçons de solidarité mais surtout pas les mettre en pratique. Donc le gouvernement a proposé de réduire une part des cotisations payées par les fonctionnaires pour compenser une mesure dont on peine à saisir l’injustice.
D’où la proposition de supprimer la contribution exceptionnelle de solidarité inventée en 1982 pour que les fonctionnaires participent au financement du fonds de solidarité vieillesse. Ben voyons! pourquoi les fonctionnaires participeraient-ils à la solidarité nationale? après tout… rien ne le justifie.
Les syndicats ont trouvé que la proposition n’était pas assez généreuse. Ils l’ont refusée en bloc.
Les fonctionnaires toujours pas dans la sécurité sociale
Alors que, d’un bloc, les travailleurs indépendants sont sommés de rejoindre la sécurité sociale, les fonctionnaires continuent à y échapper. Ils bénéficient toujours d’un régime de retraite exorbitant, avec des règles de calcul de la pension particulièrement favorables. Comme quoi, les cordonniers sont parfois les mieux chaussés.
Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog