Comme ses prédécesseurs, le gouvernement Macron entend diriger notre épargne – immobilier, assurance-vie, actions – et s’acharne sur des rentiers imaginaires.
Les derniers chiffres connus de la comptabilité nationale montrent qu’au mois de juillet, le déficit du commerce extérieur s’est creusé de 6 Mds€ tandis que les dépenses de l’Etat ont bondi de 10 Mds€.
Les gouvernements se succèdent, les déficits s’empilent, la dette gonfle. Mais nos mauvais gestionnaires fourmillent toujours d’idées quant à l’usage de l’argent des autres, le nôtre.
Le gouvernement Macron souhaiterait créer un fonds d’investissement pour les PME. Depuis 1987, je connais beaucoup de gérants de fonds qui ont fait fortune, mais je ne connais pas de particulier qui ait fait fortune en investissant dans ces fonds.
« Il nous faut créer un véritable ‘mittelstand‘ à la française », a indiqué Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie. Pourtant, le mittelstand allemand, ce tissu de grosses PME performantes, n’est pas le fait du gouvernement central allemand ni de fonds publics, n’en déplaise à Benjamin Griveaux. Il est le fait d’investissements privés et de la façon dont les Allemands organisent leur épargne.
Du côté de l’assurance-vie et de l’immobilier, le gouvernement Macron a aussi des idées sur ce que nous devons faire de notre argent. Dans ce domaine, on ne sait pas encore trop ce qui sera mal (très puni par l’impôt) ou bien (moins puni). Mais on sait déjà que la « rente immobilière », c’est mal.
Pourtant, s’il existe un mittelstand allemand et que l’immobilier est beaucoup moins cher en Allemagne qu’en France, ce n’est sans doute pas par hasard. Dans tous les pays à tradition de « monnaie faible », les épargnants se réfugient dans l’immobilier qui est un rempart contre l’inflation et la dévalorisation de leur épargne. Lorsque la monnaie est forte, les investisseurs ont tendance à arbitrer de façon équilibrée et à prendre plus de risques.
Après plus de 40 ans de « politiques du logement », de taxations-subventions-exonérations, le logement reste encore et toujours un problème dans notre pays. On peut donc s’étonner que les gouvernements aient encore et toujours des idées sur l’immobilier et ne renoncent pas à « organiser » le marché.
Pourquoi tout sauf le « laissez-faire » ?
Dans un pays ou l’Etat contrôle 57% de l’économie, le « laissez-faire » n’est jamais envisagé comme solution. C’est bien dommage car ça marche mieux que le dirigisme et le capitalisme de copinage.
Deux pays ont récemment connu une absence de gouvernement : l’Espagne (315 jours), la Belgique (541 jours) ; les Pays-Bas sont sans gouvernement depuis le 15 mars 2017.
Que s’est-il passé durant ces vacances ? En Espagne et en Belgique, trois indicateurs ont tourné au vert : la croissance du PIB, le chômage et la dette des administrations publiques, a démontré l’IREF Europe. Au Pays-Bas, la croissance s’affiche à… +3,8% en rythme annuel.
Plutôt que de fourmiller d’idées sur la façon dont nous organisons notre épargne, notre gouvernement devrait plutôt consacrer son énergie à réduire ses dépenses. Mais de cela, nulle trace dans nos journaux.
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