L’entrepreneuriat au féminin

Depuis quelques années, la question de l’entrepreneuriat au féminin est de plus en plus présente dans le domaine de la création d’entreprise, question portée par de plus en plus de réseaux de femmes entrepreneures. Pourtant dans les faits, si la moitié des porteurs de projet en France sont des femmes, elles ne représentent que 30% des créations d'entreprises en 2013. C’est un des taux le moins élevé des pays de l’OCDE (4% des femmes en France sont entrepreneures, contre 7% aux Pays-Bas et 10 % aux USA).

Les idées reçues sur les femmes dirigeantes d'entreprises ne sont-elles que fiction ?

En tous cas, c'est devenu une cause nationale, soutenue par le gouvernement, qui souhaite porter ce chiffre à 40%.

Alors, en 2015, pourquoi les femmes entrepreneures ne sont-elles pas plus présentes à la tête des entreprises françaises ? Quels sont les freins à l’entrepreneuriat féminin ?

Dans la majeure partie des enquêtes effectuées, les principaux freins cités sont l’importance du financement, la crainte d’un manque de compétences et la peur de l’échec.

Les femmes intériorisent les qualités entrepreneuriales comme des attributs masculins. Les stéréotypes et croyances régissent, malheureusement, la vie des femmes et s’imposent également dans leur projet de création d’entreprise.

Pourtant, ces craintes ne sont pas fondées quand on regarde leur niveau de formation et leurs compétences qui sont équivalents à ceux des hommes.

La Franchise, la réponse aux interrogations des femmes ?

Il faut le croire puisque 40% des franchisés en France sont des femmes en 2014, selon l’enquête annuelle de la franchise CSA 2014. C'est un chiffre plutôt positif et en pleine croissance (+21% en 10 ans).

La Franchise offre des gages de sécurité par rapport aux craintes qu’ont les femmes en règle générale sur la création d’entreprise. En effet, la franchise est basée sur un savoir-faire et un savoir-réussir. Le fait de dupliquer, d’avoir un cadre rassure les femmes par rapport aux raisons subjectives évoquées précédemment.

Enfin, au niveau financier, la plupart des franchises ont mis en place des partenariats avec des banques. Ce qui permet de faciliter le financement des entrepreneures.

De plus, il existe une véritable spécificité féminine en matière de secteurs d’activité. Les principaux secteurs d’activités sont la Beauté, Santé (63% des entrepreneurs sont des femmes), les Services à la Personne (55 %). Le commerce de détail est également important, puisque plus d’un tiers des commerces sont des entreprises gérées par des femmes.

Alors, les femmes ont-elles le même profil entrepreneurial que les hommes et quelles sont les motivations premières des créatrices d’entreprise en franchise ?

Les femmes sont plus prudentes et portent des projets moins ambitieux que les hommes. 51% des femmes déclarent avoir réuni moins de 8.000 € de capitaux initiaux.

Dans le même temps, elles font appel plus facilement que les hommes aux structures d’accompagnement du montage de leur projet. Ce qui s’explique par le fait que pour bénéficier des aides la création d’entreprise, les femmes doivent se rapprocher des réseaux d’accompagnement.

La principale motivation des femmes créatrices d’entreprise est l’insertion professionnelle, que ce soit pour des demandeuses d’emploi (32 % des créatrices) ou pour des femmes sans activité professionnelle. A noter que 14% des créatrices étaient sans activité professionnelle avant leur projet, contre 7% chez les hommes.

Il faut remarquer également que les femmes de plus de 50 ans sont plus nombreuses à créer que leurs homologues masculins. La raison semble être que « libérées » des contraintes familiales (enfants autonomes, par exemple), elles décident de créer leur entreprise.

Enfin, la notion d’opportunité est plus forte chez les femmes que chez les hommes.

Au final, les femmes sont des entrepreneurs comme les autres, fort heureusement. En effet, 65% des entreprises créées par des femmes sont toujours en activité après 3ans (66% pour les hommes), le nombre de salariés des entrepreneures est quasi-identique à celui des entrepreneurs (2,3 vs 2,7).