À mesure que l'économie chinoise parvient à maturité, avec une croissance plus lente mais plus durable, les pouvoirs publics doivent davantage concentrer leur effort sur l'efficience, la stabilité et l'inclusivité, selon une nouvelle étude de l'OCDE.
D'après la dernière Étude économique de l'OCDE consacrée à la Chine, l'économie chinoise devrait rester l'un des principaux moteurs de la croissance mondiale dans un avenir proche, son PIB par habitant étant bien parti pour augmenter de près de 100 % entre 2010 et 2020. Il est recommandé dans cette Étude de poursuivre les efforts de rééquilibrage de l'économie en faveur de la consommation par rapport à l'investissement, et de s'attaquer à des risques clés tels que le niveau élevé d'endettement des entreprises, les surcapacités industrielles et la flambée des prix des logements.
« Après des décennies d'expansion spectaculaire, le moment est venu d'agir pour rendre la croissance plus résiliente, durable et inclusive et de s'attaquer aux risques pour la stabilité », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE M. Angel Gurría. « L'économie chinoise devrait désormais être moins portée par l'investissement physique et davantage par l'innovation, elle doit se désendetter et, par-dessus tout, devenir plus respectueuse de l'environnement. »
Les risques financiers s'amplifient en raison de l'endettement croissant des entreprises et des surcapacités dans certains secteurs, ainsi que de l'outrance des prix de l'immobilier. L'endettement des entreprises non financières chinoises, stimulé par les garanties implicites de l'État dont bénéficient les entreprises publiques et les entités du secteur public, a atteint 170 % du PIB en 2016, taux le plus élevé des grandes économies. Les deux tiers de cette dette sont le fait des entreprises publiques. Pour s'attaquer aux risques financiers, la Chine devrait supprimer progressivement les garanties implicites dont bénéficient les entreprises publiques et mettre en place des restrictions aux investissements financés par l'emprunt sur les marchés d'actifs.
Les auteurs de l'Étude recommandent en outre à la Chine de poursuivre ses réformes structurelles dans l'optique d'atteindre son objectif de devenir « une société modérément prospère » d'ici à 2020.
Le système de prélèvements et de transferts réduit moins les inégalités que dans d'autres grandes économies. Ainsi, de nombreux ménages à bas revenus payent un pourcentage plus élevé de leur revenu sous forme de cotisations sociales que les ménages plus riches. Les auteurs de l'Étude préconisent de calculer les cotisations sociales sur la base du revenu effectivement perçu, mais aussi d'élargir l'assiette de l'imposition sur le revenu des personnes physiques et d'augmenter la progressivité de l'impôt.
Il existe en outre d'importantes disparités en matière d'accès à une éducation de qualité. Les auteurs de l'Étude recommandent d'accroître les financements publics en faveur des structures d'accueil des jeunes enfants et de favoriser la scolarisation en bas âge des enfants des campagnes. Ils plaident également en faveur d'une augmentation des transferts de l'État et des provinces au titre de l'aide sociale vers les régions les plus déshéritées.
Les auteurs de l'Étude préconisent en outre d'étendre les aides à la recherche?développement, actuellement trop concentrées sur les secteurs de haute technologie, à un plus grand nombre d'activités afin de stimuler la croissance dans toute l'économie et de préserver une croissance durable. Même si la Chine occupe la première position mondiale s'agissant des dépôts de brevets, la rationalisation de son système d'incitations et la suppression des obstacles réglementaires amplifieraient les effets de l'innovation sur la productivité.
Une synthèse de cette Étude économique, contenant ses principales conclusions, est consultable à l'adresse suivante : www.oecd.org/china/economic-survey-china.htm.