Leadership économique êtes-vous du côté du haut ou du côté du bas ?

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Par Simone Wapler Publié le 2 mars 2018 à 5h00
France Leadership Economie Dirigisme Etat
@shutter - © Economie Matin
57 %L'Etat français capte 57 % du PIB.

Après une décennie de création monétaire sans précédent historique, des grands esprits s’étonnent de distorsions statistiques.

Dans Les Echos du jour, l’éditorialiste Jean-Marc Vittori remet en cause les grandes statistiques économiques, ce que les technocrates nomment les agrégats.

« Tous les grands indicateurs mesurent de moins en moins bien l’économie. Car cette économie se transforme et se morcelle, échappant ainsi à la loi des grands nombres. […] Les gouvernants la pilotaient depuis des décennies avec des instruments de mesure éprouvés. Mais ces instruments donnent des mesures de plus en plus étranges. Et pourtant il faut bien décider. »

Tout l’esprit dirigiste, la logique du haut vers le bas, s’étale dans cet éditorial.

Selon cette logique, quelques experts omniscients et gouvernants bien intentionnés prétendent pouvoir « piloter » l’économie, se substituer à ceux qui, au quotidien, la font. La concurrence, le marché, la monnaie et les prix ont été inventés pour que chacun puisse vaquer à ses occupations au mieux de ses intérêts. Les prix, librement formés, sont la seule information utile à chacun pour décider de ce qu’il fait. Les tricheries sur les taux d’intérêt, les quantités de monnaie ou de crédit distordent ces informations et empêchent les gens de prendre les bonnes décisions à leur niveau.

Le taux d’intérêt, par exemple, donnait une idée du rapport de force entre prêteurs (épargne disponible) et emprunteurs (entrepreneurs prêts à se lancer dans des projets). Si les taux montent, beaucoup d’entrepreneurs chassent en même temps l’épargne et le cycle économique est favorable. Inversement si les taux baissent, le moment est à l’épargne et à la réduction de la voilure. Le taux d’intérêt démocratiquement fixé informait chacun sur la vitalité de l’économie. Mais les dirigistes ont créé un système financier capable de prêter de l’argent qui n’existe pas encore. Un banquier central détermine le prix de l’argent créé par les banques commerciales qui ont acheté une licence. L’information fiable sur la véritable vitalité économique a donc disparu.

Cette création monétaire a distordu bien d’autres prix que celui du crédit. Jean-Marc Vittori se lamente :

« L’inflation ? Il y a belle lurette que les économistes regardent non seulement la hausse des prix à la consommation, mais aussi la hausse ‘sous-jacente’ (sans l’alimentaire et l’énergie, très volatiles). La révolution numérique pose toutefois des défis nouveaux. L’amélioration des produits est de plus en plus difficile à mesurer, malgré les techniques sophistiquées employées par les statisticiens (prix ‘hédoniques’). Les prix sont de plus en plus variables (exemples du taxi ou du train). Et quand le produit se transforme en service, puis en solution, puis en expérience, il devient très difficile de comparer les prix des prestations fournies et plus encore de mesurer leur évolution dans le temps. Nombre d’économistes réputés, comme Martin Feldstein ou Philippe Aghion, estiment que l’inflation est largement surestimée par les indicateurs classiques. Pour les banquiers centraux, missionnés pour préserver la valeur de la monnaie, c’est un casse-tête majeur. »

Le désarroi de notre journaliste-expert est presque pathétique. Les prix uniques du train ou des taxis lui simplifieraient la vie. Il en appelle à la rescousse des « économistes réputés » (par d’autres parasitocrates) et conclue que l’inflation est largement sous-estimée. Jean-Marc Vitttori vit dans son monde technocratique et coupé de la réalité. Tout le monde se fiche éperdument de l’inflation ou du PIB. La seule chose qui importe à chacun c’est ce qui lui reste pour vivre une fois dépenses contraintes, impôts et taxes payés. Demandez à n’importe qui dans la rue s’il estime que son « reste pour vivre » s’améliore depuis 10 ans : la plupart du temps, la réponse sera « non ».

Les dépenses contraintes augmentent. Les taxes augmentent. Les revenus ne suivent pas. Une décennie de taux zéro ou négatifs ont volé les épargnants, ont regonflé des bulles immobilières et financières. 10 ans volés et qui ne seront jamais retrouvés car nous sommes tous mortels.

« Il ne faut pas s’y tromper, derrière cette difficulté à mesurer l’économie, il y a un formidable enjeu de débat démocratique. »

Pourquoi tous ces interventionnistes qui invoquent la « démocratie » à chaque bout de phrase la refusent-ils dans les affaires économiques ? Au nom de quoi les laissons-nous « piloter l’économie », massacrer notre épargne, voler notre temps en démarches administratives absurdes, nous imposer leurs incitations, punitions, redistributions ? L’URSS en son temps avait aussi de nombreuses statistiques économiques, pas d’inflation, le plein emploi… Cette expérience 100% interventionniste s’est mal terminée.

La logique du bas vers le haut est la seule vraie logique démocratique. La logique du pilotage par le haut – statistiques bidons à l’appui – n’est que du totalitarisme technocratique. Le débat est confisqué, faussé par la fausse monnaie, la redistribution d’argent qui n’existe pas, les dépenses d’un Etat-providence incapable de se financer normalement. L’Etat français capte aujourd’hui 57% du PIB. Faudra-t-il attendre 100% pour que les interventionnistes soient éliminés ?

Pour plus d’informations et de conseils, c’est ici et c’est gratuit

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Simone Wapler est directrice éditoriale des publications Agora, spécialisées dans les analyses et conseils financiers. Ingénieur de formation, elle a quitté les laboratoires pour les marchés financiers et vécu l'éclatement de la bulle internet. Grâce à son expertise, elle sert aujourd'hui, non pas la cause des multinationales ou des banquiers, mais celle des particuliers. Elle a publié "Pourquoi la France va faire faillite" (2012), "Comment l'État va faire main basse sur votre argent" (2013), "Pouvez-vous faire confiance à votre banque ?" (2014) et “La fabrique de pauvres” (2015) aux Éditions Ixelles.

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